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La détention d’une famille entière celle de l’ancien prisonnier Umar Barghouty

jeudi 8-mars-2007

Umar Barghouty du village Kobar au nord de Ramallah raconte le calvaire de sa famille après leur arrestation lui son épouse et ses deux enfants Asef (30 ans) et Asim (28 ans) il y a deux semaines après que les soldats de l’occupation aient investi leur maison.

Il raconte : Un jour après l’arrestation j’ai rencontré mes fils dans la même prison un mur rugueux nous séparait. Nous parlions en élevant la voix. J’ai entendu leurs plaintes et leurs cris pendant les interrogatoires qu’ils ont subis. Ils connaissaient déjà les souffrances que l’on subit lors des interrogatoires après que j’ai été longtemps détenu et que j’ai subi des interrogatoires interminables.

Les instructeurs ont voulu m’utiliser comme moyen de pression sur mes fils qui ont pensé que j’allais être arrêté et prisonnier à vie s’ils n’ « avouaient » pas ce que voulaient les services de renseignements. J’étais affligé en entendant leurs cris alors que je pouvais rien faire et mon épouse arrêtée avec moi. Une famille entière détenue à al-Moskobiyya.

‘Umar se rappelle les anciens jours de détention dès 1978 : « 8 jours passés dans cette prison transféré d’une cellule à l’autre les instructeurs se relayaient essayant de réunir le plus d’informations sur moi ma famille mon frère Na’il qui est détenu depuis 29 ans mais sans résultats. J’ai refusé de collaborer et je suis resté ainsi depuis cette période. Ils viennent ils m’arrêtent ils font pression et la dernière fois ce fut récemment ».

La dernière fois fut la plus courte des détentions mais la plus dure et la plus intense. Au cours de ces huit jours que j’ai passés dans les prisons de l’occupation je me suis remémoré les 29 ans passés notamment lorsque les forces de l’occupation sont venus arrêter mon père et ma mère après m’avoir arrêté puis mon frère Na’il et mon cousin Fakhri après le meurtre d’un colon israélien dans la région. Ils voulaient nous obliger à avouer d’avoir exécuté l’opération.

« Les instructeurs ont décidé d’arrêter mon père et ma mère pour faire pression sur nous et nous obliger à avouer afin de les protéger de la violence des instructeurs. C’est ainsi que nous nous sommes tous retrouvés en prison dans les prisons de Ramallah et d’al-Moskobiyya à l’époque nous marchions fièrement nous surmontions nos blessures et passions notre temps à plaisanter malgré la douleur qui rongeait nos corps.

Je me rappelle encore les larmes de mon père qui coulaient sans arrêt parce qu’il avait mal pour nous mais je ne les avais pas réalisés avant l’arrestation de mes fils. A l’époque je consolais mon père pour alléger sa peine et aujourd’hui mes enfants font la même chose. A l’époque nous ne comprenions pas ce que ressentait notre père envers nous. Ce furent des moments difficiles lorsque je me suis mis à me rappeler de ces jours en 78 et de les comparer à ce qui m’arrive actuellement être arrêté pour faire pression sur mes enfants.

Lorsque ‘Umar a été libéré de prison en 1985 lors de l’opération d’ échange de prisonniers menée par le FPLP-CG alors que son frère Na’il est resté un autre calvaire commence pour lui aux portes des prisons. Il doit aller visiter ses fils lorsque l’occupant le lui permet et visiter son frère Na’il détenu depuis 29 ans tout comme le faisait son père lorsqu’il était lui-même détenu aussi.

‘Umar raconte aussi l’histoire de son cousin Fakhri qui n’a pas embrassé ses enfants depuis 29 ans que lorsque l’occupation a arrêté ses enfants l’un Shadi 30 ans et l’autre Hadî 29 ans qui attend encore le jugement et dont la mère et l’épouse attend la libération.

‘Umar se demande souvent s’il va passer sa vie aux portes des prisons attendant la visite de ses enfants de son frère et de tous ceux qu’il aime ou bien seront-ils tous libres un jour et réunis dans leur village à Kobar après ces années de lutte pour qu’il soit enfin libéré de l’occupation ?

(Rappel : Na’il et Fakhri Barghouty font partie des plus anciens prisonniers détenus dans les prisons israéliennes avec Saïd Atabeh Samir Qintar Akram Mansour et le prisonnier Yahya Skaf dont ne parvient aucune information depuis son arrestation en 1978).
 
Traduction
 

Centre d’Information sur la Résistance en Palestine

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