Naplouse – rapport spécial
Il est devenu un des plus importants penseurs du mouvement islamique en général et du mouvement de la résistance islamique « Hamas » en particulier.
Le camp de Balatta et la naissance d’un chef
Le jour du 25/02/1960 le camp de réfugiés palestiniens de Balatta était au rendez-vous de la naissance d’un grand chef du mouvement islamique. Ce jour-là Djamel Abdou Al-Rahman Mohammed Mansour a vu le jour dans une famille originaire du village de Salama à proximité de la ville palestinienne de Jaffa.
Le cheikh Djamel finit ses études élémentaires dans les écoles du camp et de la ville de Naplouse. En 1978 il rejoignit l’université de Al-Najah. Avec un groupe de ses copains il y construisit le Groupe Islamique. Ce groupe deviendra le plus fort corps d’étudiants dans cette université où toutes les pensées de tous bords s’agitaient.
En 1982 le chef Djamel quitta l’université avec une maîtrise de comptabilité et des séances administratives en poche. Il y retourna un peu plus tard pour faire un DEA dans les sciences politiques. Mais il tomba en martyre avant.
C’est avec une fille active du Groupe Islamique qu’il se maria et eu cinq enfants : Ibtihal Bayan Baker Amane et Bader.
Le cheikh moudjahid Djamel Mansour contribua beaucoup à la fondation du mouvement islamique et national. C’est lui qui fonda la branche du conseil du Secours Islamique dans le département de Naplouse. Il était aussi un journaliste actif d’un bureau de presse que les forces sionistes fermèrent après son arrestation.
De plus le chef martyr a fondé un bureau de recherches et d’études que l’autorité palestinienne ferma plus tard.
Il fonda le Centre Palestinien d’études et d’information. Il était son directeur jusqu’à sa mort dans le bombardement du bureau par les sionistes.
Un visage bien connu
Du Nord au sud de la Palestine tout le monde connaissait Abou Baker par ses appels à la révolte et à la révolution. Tout le monde connaissait sa réussite dans la direction de la Première Intifada ainsi que dans la deuxième.
Dans l’exil de Marej Al-Zohour au sud du Liban il portait son linceul blanc pour ainsi dire :
« Le retour ou le paradis éternel ».
La luminosité de ses yeux brillait et éclairait les ténèbres des prisons sionistes et celles de l’autorité palestinienne.
Il était le premier signataire du pacte de sang protégeant le droit au retour des réfugiés.
Le prix de ses positions
Tous les malheurs et toutes les souffrances ne purent le fléchir le faire tomber dans l’abîme de déprime.
Le Cheikh Djamel fut trois fois arrêtés durant ses études universitaires. Il était visé pour ses activités remarquables dans le Groupe Islamique ainsi que pour l’établissement du mouvement des Frères Musulmans dans la ville de Naplouse.
Entre 1988 et 1989 il subit un enfermement administratif d’une durée d’un an dans la prison de Al-Naqab. Et puis il subit encore une fois le même sort pour une durée de six mois.
En 1991 lui et plusieurs d’autres activistes de la cause palestinienne furent expulsés vers Marej Al-Zohour au sud du Liban. Ce groupe expulsé transforma la terre d’exil en une maison de sciences de pensées en une tribune diffusant au monde entier le vrai visage du Hamas de son histoire de son attachement à la terre et à l’homme. Ils purent expliquer à la souffrance du peuple palestinien.
Le cheikh Djamel et ses compagnons ne quittèrent jamais les frontières. Ils ne voulaient à aucun prix se dissoudre dans la société autre que la leur. Ils savaient que cela ne signifiait que la transformation du droit au retour en une simple carte de subsistance et de survie.
Peu après son retour au pays il fut arrêté en 1995. Durant plus de cent jours il fut l’objet de dures interrogations musclées. Néanmoins les cravaches des bourreaux ne purent en tirer ne serait-ce qu’un mot.
Les prisons de l’autorité
Son parcours avec l’autorité palestinienne et ses prisons n’étaient pas moins douloureux.
En 1996 il fut enfermé par l’autorité dans la prison de Naplouse pour une durée de 83 jours. C’était le Président de l’autorité palestinienne lui-même qui l’en fit sortir.
Mais il fut encore une fois emprisonné par l’autorité dans Al-Janid pour une période de trois ans. Cette fois il subit un traitement exceptionnellement dur.
Ces trois ans d’enfermement ne prirent fin qu’avec déclenchement de la bénie intifada de Al-Aqsa. C’est intifada ne libéra pas que Djamel mais tout le peuple palestinien.
Sa femme
La femme du martyr Djamel Mansour » Om Baker » à la suite de la tombée en martyre de son mari dit :
« Bien que le départ de mon mari ait laissé un grand vide dans notre vie je sens une grande fierté. Allah le Tout Puissant l’a choisi comme martyr. De tout mon coeur je remercie Allah le Tout Puissant car choisissant mon mari comme un martyr il nous a ouvert le chemin du paradis. Nous savons que le martyr pourra intercéder auprès de Dieu pour soixante-dix de ses parents.
Dans son école à lui Abou Baker a bien réussi à éduquer sa femme sa fille et son garçon. J’implore Allah pour me soutenir afin que je puisse emprunter le même chemin ».
Sur la position de Abou Baker sa femme ajoute que son mari était et restera toute chose dans sa vie.
« Par son départ j’ai perdu le fidèle mari un cher père le compagnon de mari pour le meilleur et pour le pire. J’ai perdu un grand ami. Je sens que j’ai perdu tout ce qui est beau et touchant dans cette vie. J’implore Allah le Tout Puissant qu’Il nous donne l’occasion à moi et à mes enfants d’avoir le même sort que lui. J’implore Allah pour qu’Il me soutienne afin que je puisse donner à mes enfants ce qu’ils ont perdu avec le départ de leur père. Lui il trouvait tous les moyens pour faire entrer les joies en nos coeurs. Il symbolisait la joie et la gaieté pour eux… ».
Avant sa tombée en martyre Om Baker dit que son mari se réveilla en lui disant que le martyr Abou Al-Nour lui avait rendu visite dans son rêve en lui disant qu’il avait envie de le voir. La veille on avait beaucoup parlé du martyre et des martyrs.
Le départ vers le Grand Compagnon
Djamel Mansour commença à comprendre que son heure était proche notamment après la tombée en martyre de son ami Salah Darouza. Dans cette atmosphère le cheikh Djamel pratiqua d’intenses activités dont un rassemblement avec les membres du mouvement qui eut lieu le 31/07/2001. Il voulait leur transmettre l’étendard sachant qu’il lui ne restait que peu de temps dans ce bas monde.
A 13h 45 du même jour le directeur du Centre Palestinien des études et d’Information venait de finir les préparations pour une conférence de presse faite par les martyrs Salim et Mansour. Ils voulaient donner des explications sur la position des leaders du Hamas sur l’arrestation du traître qui était derrière l’opération de l’assassinat du martyr Salah Al-Dine Darouza une semaine auparavant.
A ce moment-là le téléphone portable de Djamel sonna et quelqu’un à l’autre bout de la ligne prétendit qu’il était l’envoyé spécial de la radio britannique BBC et qu’il voulait effectuer une interview avec le cheikh Djamal. Il coupa aussi tôt la communication.
Quelques secondes après les journalistes Mohammed Al-Bichawi et Ottoman Qattani arrivèrent pour participer à la conférence de presse dans le bureau de cheikh Djamel. Il y avait aussi un gardien lorsque trois missiles sionistes tirés par un hélicoptère Apache envoyèrent ces six personnes aux paradis éternels.
Les deux enfants Achraf et Bilal Abou Khidir qui marchaient non loin du lieu du crime partirent eux aussi au ciel. Les éclats des missiles firent partir leurs jeunes corps en mille morceaux.
Ainsi la Palestine perdit non seulement des leaders mais surtout des symboles bien aimés et bien soutenus par le peuple palestinien tout entier.
Des milliers de Palestiniens dont surtout les habitants de Naplouse se précipitèrent pour arriver sur le lieu.
De Naplouse et de partout ailleurs et malgré l’encerclement total des villes palestiniennes par l’autorité de l’occupation sioniste des vagues humaines se bousculaient devant l’hôpital de Rafidia pour le cortège du cheikh Djamel Mansour.
Son corps fut enterré à proximité de celui du grand chef Salah Darouza dans une terre qui refuse toujours de baisser la main et refuse d’être arrosée autre que par les sangs des martyrs.
** Fin **
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