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Dans la prison de Nafha vive tension et inquiétude

jeudi 8-février-2007

 

Ali Samoudi – Jénine
21 novembre 2005
Les séances rapides des tribunaux internes aux prisons et centres de détention sont devenues une pratique courante imposée par la direction des prisons pour punir les prisonniers. C’est en tout cas une pratique quasi généralisée dans la prison de Nafha où les prisonniers ont été victimes ces derniers temps d’une campagne systématique de mise en isolement dans des cellules individuelles et d’imposition d’amendes.
Dans un entretien avec l’avocat Shadi Younes le prisonnier Abdel Khaleq Natché l’un des dirigeants du mouvement Hamas qui est détenu dans la prison de Nafha affirme que la direction de la prison a récemment accentué sa répression et ses provocations à l’encontre des prisonniers : fouilles à toute heure condamnations amendes que les détenus ne peuvent pas payer. La direction de la prison veut punir les prisonniers à cause de leur activité et leur rôle dans la résistance à l’occupation.
Natché affirme que la situation dans la prison de Nafha est devenue insupportable. La direction entretient un climat de tension extrême par ses provocations. « Malgré nos protestations nous sommes toujours la cible des fouilles même en pleine nuit. Bien que la direction soit au courant de nos pratiques religieuses elle fait tout pour nous en empêcher. Lorsque nous protestons nous sommes mis en isolement pour plusieurs jours. Au cours de la nuit nos cellules sont fouillées nous sommes tirés hors de nos lits avec des menaces pour nous retrouver entourés de nombreux gardes armés.
L’avocat Shadi Younes a rapporté les paroles de Natché disant que le plus dur que vivent les prisonniers de Nafha sont les séances des tribunaux formelles. A tout moment les soldats arrivent sans motifs ou cause ils investissent les sections et obligent plusieurs prisonniers à les accompagner comme cela s’est passé avec moi et certains détenus il y a moins d’une semaine. Ils nous ont demandés et nous ont emmenés pour nous mettre en isolement. Un jour plus tard ils m’ont emmené au tribunal où j’ai trouvé une longue liste d’accusations fabriquées mensongères avec un jugement tout prêt qui est l’isolement pour une semaine et une amende de 250 shekels l’interdiction des visites familiales pendant un mois. Je n’avais le droit ni de protester ni de discuter.
Le geôlier est lui-même juge
Natché a affirmé que ces tribunaux formels sont une dérision leurs jugements sont préparés par la direction de la prison. Pire encore le juge dans ce tribunal est l’officier de la prison ou plus précisément l’officier geôlier qui est la cause du problème avec le prisonnier le même qui a demandé son isolement. Pour moi et mes camarades le juge était l’officier qui nous avait précédemment isolés. La condamnation ne nous a pas étonnés comment voulez-vous qu’un geôlier soit une juge impartial et juse ? C’est ce qui se passe actuellement dans la prison. Nous en comprenons que la direction de la prison veut entretenir une tension et susciter des problèmes avec les prisonniers bien que les prisonniers cherchent plutôt à calmer la situation tout en maintenant leurs droits et leur dignité.
En termes de provocations la direction de la prison a investi les sections le jour de la fête du Fitr et a empêché la prière collective. Le prisonnier chargé du sermon et ceux qui priaient ont été emmenés en cellules puis ils ont été condamnés à l’isolement et l’interdiction de visite pendant un mois et en plus des amendes entre 200 et 500 shekels. Les amendes sont une vraie calamité pour le prisonnier et pour sa famille qui arrive à peine à se débrouiller dans la vie ordinaire.
Suite à sa visite l’avocat Younes a déclaré que les prisonniers de Nafha sont victimes d’une répression féroce. « Au cours de ce mois la direction a condamné 12 prisonniers à l’interdiction de visite à l’isolement et aux amendes. C’est une situation intenable pour les prisonniers. Il faut que les institutions humanitaires fassent pression sur la direction de la prison pour la suppression de toutes les mesures répressives. Les prisonniers ont adressé une lettre dans ce sens et ont affirmé qu’ils mèneraient une grève de la faim si les provocations ne cessaient pas.
 
Traduit par
Centre d’Information sur la Résistance en Palestine


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