Les refugiés palestiniens au Liban ont été désenchantés par les résultats du conseil ministériel libanais réuni ce matin sous la présidence du chef du gouvernement Saad Hariri pour discuter entre autre des décisions du ministre du Travail concernant « la main d’oeuvre étrangère ».
Les Palestiniens qui s’attendaient à voire le CM prendre des mesures concrètes qui mettent fin aux décisions injustes du ministre du Travail ont été surpris par la formation d’une commission qui se compose du président Saad Hariri le ministre du Travail Kamil Abu Soulayman (les forces libanaises) le ministre de la jeunesse Mahmoud Gmati (Hezbollah) le ministre des travaux publics Youssef Fenyanus (courant al-Marada) le ministre de l’éducation Akram Chehib (le Parti Progressiste Communiste) le ministre des affaires de la présidence de la République Salim Jrisatti (le Courant Libre) alors qu’on a remarqué l’absence du mouvement Amal.
Des sources médiatiques ont rapporté que l’ordre du jour de cette réunion comprend 46 articles dont aucun n’évoque le sujet de la situation de la main d’oeuvre palestinienne on espérait alors voir évoquer ce sujet par l’un des ministre en dehors de l’ordre du jour.
Sur le terrain des dizaines de Palestiniens ont manifesté devant le ministère du Travail à Beyrouth répliquant au ministre libanais Kamil Abu Soulayman qui a déclaré que « la voix des protestation s’est éteinte ».
Hier des milliers de Palestiniens du camp de Ain Heloua à Sidon sont sortis la nuit pour manifester contre les décisions du ministre libanais d’autres marches protestataires pacifiques étaient sorties du camp Errachidia et al-Bas.
Les Palestiniens du camp de Mia Mia et dans la région de Oued Zina au sud ont organisé des sit-in et ont scandé des slogans appelant à mettre fin à l’injustice « Stop… Nous voulons vivre dignement » pouvait-on lire.
A Beyrouth les camps de Borj Barajna et de Shatilla ont connu de grandes manifestations où on a prononcé des discours dénonçant la xénophobie et le racisme et appelant à poursuivre la lutte pour arracher les droits humains et sociaux des Palestiniens.
Dans la camp d’al-Jalil du côté d’al-Bekaa les jeunes ont scandé des slogans refusant le racisme et appelant au droit au Retour pour les Palestiniens au moment où leurs camarades du camp de Badaoui allumaient des pneus face au « barrage al-Intifadha » et ce après une grande marche protestataire. C’était le cas aussi dans le camp de Nahr al-Bared où les jeunes manifestants ont appelé le gouvernement à renoncer à ses décisions injustes.
Rappelon qu’en juin dernier le ministère du Travail a donné un délai d’un mois aux entreprises embauchant « une main d’oeuvre étrangère » pour acquérir les permis de travail nécessaires. Une semaine après le ministère a commencé des inspections fermé des établissements en infraction et donné des avertissements. Les réfugiés palestiniens qui bénéficient d’une exemption des taxes appliquées aux travailleurs étrangers pour l’obtention d’un permis de travail ont critiqué ces mesures y voyant une forme de racisme et insistant sur l’aspect particulier de leur situation en tant que « refugiés » et non en tant que « étrangers ». Avec cette loi les entrepreneurs parmi eux doivent désormais payer 25% des frais appliqués au permis de travail et inscrire leur activité au registre du commerce. Le ministère du Travail a jusqu’à maintenant fermé 50 entreprises dont certaines embauchaient des Palestiniens.