Urgent

Sat 5-October-2024

Siyam : Laccalmie ne signifie jamais bouche cousue face à lagression de loccupant

mardi 6-mai-2008

Saïd Siyam ministre de l’intérieur dans le cabinet palestinien dirigé par Ismaël Haniyeh insiste à dire que l’accalmie ne signifie jamais accepter les agissements de l’occupant israélien. La résistance reste un droit. Le droit de toujours répliquer à son agression.

Le gouvernement de Haniyeh a officiellement demandé à l’Egypte d’ouvrir le passage dans le cas où l’occupant n’accepte pas l’accalmie une initiative égyptienne dit Siyam. Il affirme que Omer Solyman a confirmé avoir dit aux Israéliens des propos allant dans ce sens.

Par ailleurs beaucoup d’Européens officiels comme officieux contactent le Hamas. Ils se rendent de plus en plus compte qu’on ne peut se passer de ce mouvement. Il n’y aura pas d’opération de paix dans la région sans que le Hamas n’y joue un rôle principal. Plus d’un croient aussi que le blocus a déjà montré ses limites.

Ces propos et d’autres encore ont été évoqués dans l’interview donnée par Saïd Siyam à notre Centre Palestinien d’Information (CPI) dont ci-dessous le résumé traduit par le soin du département français du Centre.

L’accalmie ou l’escalade

CPI : La situation va-t-elle plutôt vers l’accalmie ou vers l’escalade ?

Saïd Siyam : L’accalmie n’est pas encore de mise. Et les efforts donnés pour une accalmie ne signifient guère que nous resterons silencieux devant les agissements de l’occupant. Notre peuple palestinien a toujours le droit de répliquer à toute agression. Et il est maintenant connu que l’occupant persistera comme à sa coutume à donner quelques coups question de sauver la face.

CPI : Y aura-t-il une réponse israélienne à l’initiative d’accalmie ?

Saïd Siyam : Cette affaire est actuellement aux mains du ministre égyptien et nous attendons la réponse.

La position israélienne

CPI : La position israélienne de l’accalmie est dans un état de confusion totale alors ?

Saïd Siyam : Nous ne pouvons compter que sur la position égyptienne. Par ailleurs même si le gouvernement de l’occupation cherche l’accalmie elle est dans l’intérêt de notre peuple. Très longue est notre guerre avec l’occupation.

CPI : Certains ricanent en disant que l’accalmie ne sera qu’un recul ?

Saïd Siyam : C’est le Hamas qui gouverne Gaza. Il constitue la tête de lance de la résistance. C’est lui qui voit où réside l’intérêt du peuple palestinien. Celui qui ricane et possède une solution pour alléger la souffrance de notre peuple qu’il se présente.

Les choix

CPI : L’accalmie pourrait ne pas réussir. Plus d’un parlent d’un été chaud d’une escalade à Gaza d’une volonté de l’occupant d’assassiner les chefs du Hamas… Comment lisez-vous la scène avec toutes ces menaces ?

Saïd Siyam : Tous les scénarios sont possibles. Si l’accalmie réussit la résistance s’y engagera. Si elle échoue les factions continueront toujours la résistance.

CPI : Y a-t-il une promesse égyptienne d’ouvrir le passage de Rafah si nécessaire ?

Saïd Siyam : Le ministre égyptien nous a informé que l’affaire sera ainsi. Mais concrètement nous ne pouvons pas connaître l’étendue de cette ouverture.

CPI : Pourquoi cette attaque de quelques médias égyptiens ?

Saïd Siyam : La dernière visite en Egypte était une vraie réussite. Et l’escalade médiatique fait partie du passé.

CPI : On parle de contacts du Hamas et du gouvernement avec des Européens ?

Saïd Siyam : Oui depuis quelques temps des Européens contactent le Hamas sur les niveaux officiel et officieux. Ils se rendent de plus en plus compte qu’on ne peut se passer de ce mouvement. Il n’y aura pas d’opération de paix dans la région sans que le Hamas n’y joue un rôle principal. Plus d’un croient aussi que le blocus a déjà montré ses limites. Le problème était ce que des étrangers se renseignaient sur le Hamas auprès de ses ennemis ! L’ancien président américain Jimmy Carter a été très étonné quand il a pris connaissance des principes du Hamas que c’est mouvement national cherchant la libération de sa patrie qu’il possède une vision politique de premier ordre.

CPI : Ces contacts-là auront-ils un quelconque résultat ?

Saïd Siyam : On ne peut pas encore parler de résultats concrets. Mais ils sont dans le bon chemin pour briser l’embargo imposé sur le mouvement.

CPI : Jimmy Carter on dit que le Hamas lui a donné trop d’importance ?

Saïd Siyam : Nous n’avions pas demandé de le rencontrer. Cependant si cette rencontre n’avait pas eu d’importance elle n’aurait pas suscité cette colère violente de la part des Sionistes et des Américains. En tout cas ses déclarations sont au profit du mouvement.

CPI : Des Européens intercèdent pour le soldat Chalitt quoi de neuf quant à ce dossier ?

Saïd Siyam : Les Européens interviennent dans le dossier du soldat captif Chalitt. Mais rien de neuf sachant la capacité des Sionistes à manoeuvrer. Nous exigeons la libération des captifs palestiniens condamnés à de longues peines.

Le dialogue avec le Fatah

CPI : Y a-t-il un espoir de réconciliation entre le Hamas et le Fatah ?

Saïd Siyam : Il faut poser cette question au président Abbas. Il devra respecter l’accord signé au Yémen. Etant revenu très déçu après sa rencontre avec Bush il a dû se réconcilier avec son peuple. Pour sa part Michaal s’est montré prêt à rencontrer le président Abbas.

Menaces

CPI : On dirait que la ministre israélienne des affaires étrangères a menacé le Hamas ainsi que Michaal ?

Saïd Siyam : Khaled Michaal sa déjà échappé à une tentative d’assassinat en 1997. Ce qui est étonnant c’est qu’une telle menace se fait dans un pays arabe.

Dialogue élections cabinet élargi

CPI : On parle de contacts non déclarés entre les mouvements du Hamas et du Fatah ?

Saïd Siyam : C’est vrai qu’il y a une grande tendance au Fatah qui veut traiter avec le Hamas. Mais il n’y a pas de dialogues avancés.

CPI : Bientôt des élections présidentielles doivent être organisées. Vous y participerez ?

Saïd Siyam : Jusqu’à ce moment nous avons respecté la présidence. Mais il est trop tôt pour parler de la participation du mouvement dans de telles élections.

CPI : Le Hamas veut élargir le gouvernement palestinien de Gaza. Cela n’élargira pas encore plus la division de la scène palestinienne ?

Saïd Siyam : Le Hamas dirige la bande de Gaza. Il a besoin d’élargir le cabinet pour des raisons administratives uniquement.

La sécurité intérieure

CPI : Quelle est votre lecture de la situation sécuritaire ?

Saïd Siyam : Après la date fatidique du 14 juin dernier la sécurité dans la Bande a tout à fait changé. Tous les citoyens et les visiteurs sont témoins de la situation qui s’est ô combien améliorée.

CPI : On a beaucoup parlé d’un réseau qui voulait assassiner le premier ministre Haniyeh. Quel est le sort de ses membres ?

Saïd Siyam : Les vrais organisateurs sont dernière les barreaux attendant leur jugement. Cependant les jeunes qui avaient refusé d’exécuter l’assassinat même sous contraintes ont été relâchés.

Les traîtres

CPI : L’occupant n’était-il pas pour quelque chose dans ces tentatives assassinat ?

Saïd Siyam : Il n’est pas impossible que l’occupant tente de pratiquer des crimes en engageant des traîtres. Mais dans cette affaire tous les aveux s’orientent vers Ramallah.

CPI : Apparemment vous avez mis la main sur des traîtres. A quel stade se trouve ce dossier ?

Saïd Siyam : Les grands traîtres ont reçu de grands coups en dépit du travail très difficile. C’est une guerre ouverte. Même les appareils de sécurité sont visés par l’occupant. Il y a tout de même des avancées considérables.

Lien court:

Copied