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Nous avons échoué à libérer Chalit !

mercredi 3-septembre-2008

Une équipe ministérielle présidée par Hayem Ramoun commence à préparer une liste de 450 prisonniers (palestiniens) qu’ »Israël » est prête à libérer contre la libération de Gilad Chalit. Pourquoi publier une telle information ? Est-ce la première fois qu’on prépare une telle liste de 450 prisonniers ? Est-il vrai qu’on n’a pu préparer que 80 candidats répondant aux critères voulus à la libération ? Ou on a tout simplement voulu laisser croire qu’il y a quelque chose qui bouge ?

Cependant autant le temps passe autant le Hamas durcit sa position autant « Israël » se montre dépourvue de toute force. Au départ il était possible de libérer Chalit contre quelques prisonniers seulement. Mais aujourd’hui le Hamas remarque qu’il n’accepte plus le nombre de 450. Désormais il exigera la libération de mille détenus et peut-être même 1500.

Et comme une réplique à ces exigences les services israéliens de sécurité suggèrent d’imposer de nouvelles sanctions sur Gaza. Ils veulent interdire l’arrivée de carburant par exemple même en risquant l’accalmie. Ils veulent que le Hamas comprenne qu’ »Israël » ne cède pas si facilement. Ofer Dikal responsable des négociations prétend que c’est l’accalmie de Gaza qui a endurci la position du Hamas. Pourtant le ministère de la défense avait auparavant donné un avis contraire. En tout cas tout ce qu’on peut comprendre sera que le gouvernement (israélien) a échoué à diriger comme il faut les négociations destinées à libérer Chalit.

S’attacher aux Egyptiens comme un médiateur unique et s’attacher à Ofer Dekel – représentant spécial du premier ministre – comme un directeur exclusif des négociations donnent le sentiment que les politiciens ne s’intéressent plus au sujet. Ils veulent le donner en héritage au gouvernement à venir. Tout cela soulève bien évidemment une colère justifiée.

Dans les négociations concernant la libération de Chalit c’est dans une position bien faible que se trouve « Israël ». Et alors que le temps passe cette position n’arrête pas de s’affaiblir. Cependant le mouvement populaire voulant la libération de Chalit et le sentiment public qu’on ne pourra pas le laisser tomber ont apparemment des effets plus grands sur le Hamas que sur le gouvernement d’Olmert.

On ne pourra pas clouer le bec des voix appelant à libérer Gilad Chalit et il ne le faut pas d’ailleurs. Même les familles qui ont perdu leurs enfants dans des opérations armées se montrent prêtes à libérer les tueurs de ces enfants. Toujours contre la libération de Chalit. Actuellement apparemment il est trop difficile de voir un autre sujet qui attire une unanimité populaire aussi grande que la volonté de libérer Chalit quasiment à tout prix. Toutefois si la décision de libérer quelques tueurs (résistants palestiniens) est prise alors aucune logique et aucun intérêt n’ont aucune raison d’être.

Qu’ »Israël » soit prête à payer le prix pour libérer ou non des tueurs n’est plus la question aujourd’hui. La question est si elle peut assumer la conséquence de la mort d’un captif en sachant qu’elle pourrait le libérer. La tentative d’en porter la responsabilité au gouvernement à venir ne réussira pas à faire tomber le fardeau moral de l’épaule d’Olmert et de son gouvernement. Et le poids de la libération d’un grand nombre de tueurs ne sera pas si léger que cela quand on sait qu’en juillet 2006 on pouvait en libérer un nombre beaucoup plus petit. Retarder leur libération sera aussi un poids moral de premier ordre.

Article paru dans le journal hébreu Haaretz le 31 août 2008
Traduit et résumé par le CPI

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