Urgent

Tue 24-September-2024

Entre Israël et Palestine l’UMP a évidemment choisi son camp…

vendredi 2-janvier-2015

Le 12 décembre dernier l’Assemblée nationale devait se prononcer pour un vote de la reconnaissance – évidemment symbolique – d’un possible État palestinien. À cette occasion l’UMP se sera distinguée trahissant à la fois la droite le gaullisme et la France en votant contre ce texte qui ne portait pourtant pas véritablement à conséquence. Ainsi une écrasante majorité de députés de droite (UDI et non-inscrits confondus) ont voté contre tandis que d’autres jugeaient plus prudents de s’abstenir.

Il est un fait qu’à droite le sujet demeure aussi brûlant qu’à gauche mais pas forcément pour les mêmes raisons. Si cette dernière demeure souvent piégée par son tiers-mondisme doctrinaire (voire nos précédentes éditions) ; la première paraît encore coincée dans une logique de guerre froide.

Vu de cette droite l’OLP était historiquement assimilée à l’URSS tandis que l’État hébreu au même titre que l’Iran du Shah ou la Turquie kémaliste faisaient figure de têtes de pont “occidentales” en un univers oriental tenu pour hostile : trop socialiste trop inféodé à Moscou trop indépendant puisque persistant à incarner une sorte de troisième voie entre Est et Ouest ces deux blocs qui fixaient alors les élégances géopolitiques.

Elle est bien lointaine l’époque gaullienne quand en 1967 le Général décrétait l’embargo militaire sur Israël stigmatisant au passage ce « peuple d’élite dominateur et sûr de lui »… Aujourd’hui l’éternelle tête pensante géopolitique d’une UMP finissante demeure Pierre Lellouche dont l’inconditionnel attachement pour Israël n’est plus un secret pour personne. Et même un Charles Pasqua longtemps “gardien du temple” gaulliste ne fut pas épargné par cette sorte de grand retournement d’alliances. En effet dès 1986 il intègre un certain Patrick Gaubert – depuis tombé en disgrâce pour quelques menues malversations sur lesquelles la justice n’a pas encore tranché – au poste tout spécialement créé pour lui de « représentant de la communauté juive ». Dans le même temps le 6 novembre 1987 le même Charles Pasqua fut fait « membre d’honneur du Mossad » recevant à cette occasion le dernier modèle du tout nouveau pistolet-mitrailleur Uzi. C’est dire l’ambiance…

Ambiance d’autant plus délétère que depuis les néo-conservateurs sont passés par là adeptes de ce choc des civilisations voulant que la figure du “méchant islamiste” ait depuis remplacé celle de “l’affreux communiste”. À la manœuvre des journaux tels que Valeurs actuelles ou le Figaro magazine ; des intellectuels tels qu’Éric Zemmour. Bien sûr les uns comme les autres sur la question israélo-palestinienne mettent plus ou moins de nuance. Mais il ne faut pas non plus oublier que les derniers bastions électoraux de l’UMP se situent dans des circonscriptions dans lesquelles la communauté juive de France pèse d’un poids certain : arrondissements chics de Paris Sud de la France là où la communauté des rapatriés d’Algérie est puissante.

Si le Front national parvient à composer avec ces dernières l’UMP elle a déjà choisi son camp. Et ce n’est pas précisément celui d’une Palestine enfin libérée. Après à chaque règle ses propres exceptions mais nous aurons bientôt le temps de revenir sur la question.

Lien court:

Copied