Triste Orient qu’il soit “Proche” ou “Moyen”. Déchiré de l’extérieur comme de l’intérieur. Pauvres Palestiniens surtout. Pris en otages sur leur propre terre devenus étrangers en leur propre pays. Ainsi le camp de Yarmouk planté au milieu de nulle part mais pas très loin de Damas.
Là meurent des hommes des femmes des enfants pris en tenaille par les balles de l’État islamique et les obus de l’armée “officielle” du Président syrien Bachar al-Assad. Ils sont plus de quinze mille âmes musulmanes et chrétiennes confondues. Ils crèvent à petit feu dans une indifférence quasi-générale.
Ban Ki-Moon grand patron de l’ONU en vient même à évoquer un « dernier cercle de l’enfer »… Il faudrait que la communauté internationale intervienne évidemment. Mais on sait ce que cela vaut. On n’ignore pas non plus ce que peuvent valoir de telles promesses : dans les années 90 du siècle dernier Sarajevo a été bombardé et assiégé des
mois durant. Qui a bougé ? Personne hormis la France et la courageuse équipée de François Mitterrand qui alors brava crânement le danger en se rendant personnellement sur les lieux de ce qu’il fallait bien nommer un crime de masse.
Pourtant les habitants de la capitale bosniaque ont tenu bon. Quand tout vous est retiré demeure l’essentiel essentiel tenant parfois à ce que d’autres tiendraient pour superflu. En effet Sarajevo n’a jamais manqué de cigarettes et de bière ; même si ses habitants étaient majoritairement musulmans. Les femmes étaient aussi coquettes et parfumées voire plus encore qu’à l’accoutumée. Le quotidien local fut-il parfois imprimé sur une simple page recto-verso ne manqua jamais son traditionnel
rendez-vous journalier.
Et au bout du compte le peuple de Sarajevo a gagné. Puisse celui du camp de Yarmouk suivre ce si bel exemple…
