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Reconnaissance de la Palestine : la Suisse bouge !

lundi 11-mai-2015

Dans un monde qui tourne de moins en moins rond il n’y a pas non plus que de mauvaises nouvelles. Ainsi cette tribune publiée par le journaliste Alon Liel dans Le Temps quotidien suisse de référence.

 

Alon Liel se présente ici de la sorte : « Je fais partie d’un groupe de plus de mille activistes israéliens en faveur de la
paix qui se sont rassemblés pour juger que le moment était venu de reconnaître la Palestine. Nous croyons que l’établissement d’un État de Palestine basé sur les frontières de 1967 est le seul  moyen d’en finir avec ce conflit. » Mieux : « Refuser la reconnaissance de l’État de Palestine équivaut à récompenser Israël pour la poursuite de l’occupation et pour l’effacement progressif des frontières avant 1967 au moyen de l’expansion des colonies en Cisjordanie. »

 

Pourquoi un tel discours ? La réponse d’Alon Liel ne manque ni de lucidité et encore moins de pertinence : « Au sein de la communauté internationale Israël a besoin de vrais amis qui d’une voix courageuse forte et claire affirment les droits légitimes des Palestiniens comme ceux des Israéliens. » D’où cette supplique adressée au gouvernement helvète d’enfin reconnaître un futur État palestinien suivant en cela la majorité des nations européennes aux notoires exceptions de l’Angleterre – pour d’ancestrales raisons géopolitiques – et de l’Allemagne pour d’évidents motifs historiques.

 

Après quelles sont les raisons de ce manifeste retard de l’Europe à l’allumage ? Politiques un peu – groupes de pression obligent – mais avant tout économiques : « Les leaders européens de toute évidence ont intérêt à maintenir de bonnes relations avec Israël. C’est un pays prospère doté d’une économie et d’un secteur militaire robustes en contraste avec la faiblesse et la fragmentation de Palestiniens qui ont peu à offrir en matière de commerce international et de high-tech. Mais l’argument selon lequel les pays doivent agir seulement en fonction de leurs intérêts nationaux et ne pas se fier à des boussoles morales va immanquablement échouer. » Voilà qui est dit et plutôt bien dit même si le déficit économique des Palestiniens serait plutôt dû à l’occupation et à la dépossession de la terre ; aussi à la guerre larvée permanente plutôt qu’aux qualités intrinsèques de ce peuple dont
l’ingéniosité est connue dans tout le monde oriental…

 

Une éventuelle reconnaissance de la Palestine par la Suisse pays neutre par essence sera-t-elle susceptible de faire bouger les lignes. Peut-être pas d’un coup d’un seul. Mais cela pourrait au moins être une nouvelle pierre ajoutée à l’édification d’un autre mur : celui d’un paix juste et durable. Il n’est jamais interdit d’espérer.

Jean France-Martin  CPI

 

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