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Le jeune malade Oday s’impatiente derrière le portail de Rafah

lundi 7-décembre-2015

Avec ses yeux innocents et son cœur impatient Oday Wahdan regarde et écoute les différents médias en espérant voir ou entendre une nouvelle quant à l’ouverture du point de passage de Rafah au moins exceptionnellement pour le départ des cas humains urgents.

Le jeune Oday ne veut ni aller se promener ni aller faire du tourisme ni aller faire du shopping ni aller trouver un travail ailleurs. Les nombreuses opérations chirurgicales et l’anesthésie ont épuisé ce jeune de seize ans survivant avec un quart de rein seulement.

Depuis sa petite enfance le jeune Oday souffre de ses reins malades ; un de ses deux reins s’est complètement arrêté et son périple de souffrances a commencé. Le deuxième rein ne fonctionne qu’à 25% de sa capacité.

Souffrances prématurées

Le jeune Oday a subi huit opérations chirurgicales à l’intérieur et à l’extérieur de la bande de Gaza. Malheureusement elles n’ont pas réussi à remédier à son insuffisance rénale. Il doit donc retourner en Egypte où il avait fait sa dernière opération chirurgicale en 2003.

Durant cette dernière visite son père qui l’accompagnait est mort victime d’un accident de train. Une tragédie qui a redoublé la souffrance de l’enfant malade de quatre ans seulement.

Avec une voix perturbée et étranglée il exprime son désarroi :

« J’ai perdu mon père et sa tendresse trop tôt. Il a payé de sa vie pour moi pour mon traitement. Il n’a pu me voir mener une vie normale. La mort l’a pris avant que je puisse terminer le périple de mon soin. Ça me démange beaucoup. »

Dans tous les cas Oday n’a pu mener une vie normale comme tous ses semblables. Il n’a pu suivre ses études comme eux normalement. Il est souvent obligé de quitter l’école pour aller se faire hospitaliser pour calmer ses intenses douleurs.

Oday ajoute :

« Comme je rêve de jouer au football avec mes camarades sans problèmes de santé ! Et puis j’en ai marre de ma position particulière que je dois prendre quand je mange quand je bois quand je joue quand je vais à l’école. »

Oday a besoin d’examens qui ne sont pas disponibles dans les hôpitaux de la bande de Gaza. Les prothèses mises au cours d’opérations précédentes doivent aussi être changées. Tout retard supplémentaire aggravera son état et augmente ses souffrances.

Un état en dégradation

Quiconque voit Oday ne pourra lui donner son âge même approximatif. En fait son corps ne se développe pas normalement. De même il lui est interdit de faire tout effort inutile.

Les souffrances du jeune Oday et de sa famille ne s’arrêtent pas à ce stade. Son grand-père et sa grand-mère sont morts victimes des bombardements des occupants sionistes pendant la guerre agressive menée l’année dernière contre la bande de Gaza. Il a perdu sa grand-mère qui s’occupait beaucoup de lui.

La fermeture du point de passage de Rafah empêchant le jeune Oday d’aller recevoir ses soins dit sa mère l’oblige à subir plus fréquemment la dialyse. La fréquence de trois fois par semaine est très dure pour le jeune physiquement et moralement et économiquement pour la famille.

Chaque fois que la famille entend une nouvelle sur une ouverture prochaine du point de passage l’espoir revient ; le désespoir prendra sa place lorsqu’un démenti fait surface.

Sa mère lance un appel de détresse demandant aux autorités égyptiennes de regarder tous ces malades avec un œil humain pour les sauver. En effet ces autorités n’ouvrent que rarement ce passage l’unique porte vers le monde extérieur depuis deux ans. En cette année 2015 qui ne verra ses derniers jours que très bientôt les autorités égyptiennes ne l’ont ouvert que quelque dix-neuf jours de façon très distancée laissant des milliers de cas à leur sort attendant une mort lente et pénible.

Durant la traduction de cet article lesdites autorités l’ont ouvert pour quarante-huit heures seulement. Nous espérons que le jeune Oday a pu en profiter. C’était quasiment sa dernière chance.

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