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Les prémisses d’un printemps palestinien ?

samedi 2-mars-2013

Un troisième soulèvement palestinien prend lentement forme en Palestine occupée alimenté par les politiques racistes et colonialistes du gouvernement Netanyahu écrit Jamal Kanj.

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Un jeune manifestant palestinien prêt à lancer une pierre contre les soldats israéliens près du barrage militaire de Jamala le 24 février 2013 – Photo : AFP/Saif Dahlah

Avec les chances d’un règlement politique qui ne cessent de diminuer et l’absence d’autres options les conditions sont réunies pour une nouvelle Intifada palestinienne.

Alors que les dirigeants palestiniens se sont plusieurs fois engagés dans la voie d’un règlement pacifique les gouvernements israéliens n’ont eu de cesse de construire toujours plus de colonies « réservées aux seuls juifs » et de prendre des mesures pour saper les perspectives d’un État palestinien indépendant et viable.

Côté palestinien une combinaison de facteurs internes et externes pourraient se traduire par la fin du soit-disant processus de paix mais aussi la fin de la tranquillité pour les occupants israéliens.

En interne le processus de paix a produit une classe de Palestiniens privilégiés qui semblent avoir perdu le contact avec le sentiment réel de la société palestinienne. À l’extérieur et après 20 ans de négociations interminables les Palestiniens ont vu leurs terres disparaître sous leurs yeux – beaucoup plus que lorsqu’ils se sont impliqués dans ce qui était censé être un processus de paix à la durée limitée.

Depuis les accords d’Oslo les gouvernements israéliens sans exception se sont lancés dans une fuite en avant afin d’imposer sur le terrain des états de faits pour « juifs seulement » rendant ainsi tout futur État palestinien physiquement et économiquement impossible.

L’économie palestinienne est totalement subordonnée à l’économie israélienne et la Palestine est devenue une nation qui survit grâce à de l’aide étrangère et d’hypothétiques reversements de taxes perçues par l’occupant.

Les élections israéliennes du mois dernier ont produit un nouveau gouvernement aussi opposé à la paix que les précédents et qui plante le dernier clou dans le cercueil d’un processus de paix déjà en mort clinique.

La détérioration de la santé des détenus dans les prisons israéliennes sous le coup de la détention administrative et en grève de la faim ainsi que la mort récente d’un prisonnier pourraient bien être l’étincelle qui mettra le feu à la plaine transformant des frustrations depuis longtemps contenues en une pure et simple colère qui se déversera à travers les rues.

Samer Al Issawi un prisonnier aujourd’hui engagé dans la plus longue des grèves de la faim avait été libéré dans le cadre d’un échange de prisonniers entre Israël et le Hamas à la fin de l’année 2011. Mais peu après il a à nouveau été arrêté pour avoir prétendument violé les termes de l’accord pour sa libération en voyageant en dehors de sa ville natale de Jérusalem-Est.

Al Issawi a refusé toute nourriture par intermittence depuis plus de 200 jours et son poids est descendu à 48 kg. Trois autres détenus administratifs ont entamé une grève de la faim il y a maintenant 90 jours.

Environ 200 Palestiniens – dont plusieurs parlementaires – sont incarcérée sous le régime de la « détention administrative ».

Cette réglementation [issue de la période anglaise] est utilisée illégalement pour nier les droits fondamentaux des détenus à un procès équitable en violation du droit international.

Ces abus israéliens permettent de contourner son propre système judiciaire par la détention de prisonniers palestiniens pour une durée indéfinie sans inculpation et en leur refusant la possibilité de se défendre devant les tribunaux.

Plus tôt cette semaine Arafat Jaradat est mort dans une prison israélienne.

Il a été arrêté à minuit le 18 février lorsque l’armée israélienne a perquisitionné la maison de ce père de deux enfants âgé de 32 ans accusé d’avoir jeté des pierres sur des voitures conduites par des colons israéliens dans un petit village près d’Hébron.

Il a été ensuite conduit à l’unité des interrogatoires à la prison de Megiddo.

Jeudi dernier il avait fait savoir à son avocat qu’il souffrait de douleurs au dos après avoir été suspendu pendant plusieurs heures et battu pendant les interrogatoires (la torture physique est une pratique considérée comme légale dans les prisons israéliennes).

Son avocat a demandé au tribunal de se préoccuper de ses déclarations et de lui fournir des soins médicaux appropriés.

Deux jours plus tard les autorités pénitentiaires israéliennes ont annoncé que M. Jaradat était mort d’un arrêt cardiaque.

Une autopsie menée en Israël en présence de responsables palestiniens a conclu que la torture était la cause très probable du décès de M. Jaradat. Les médecins légistes ont révélé que le défunt avait souffert de 6 fractures au cou à la colonne vertébrale aux bras et aux jambes.

Au moins 207 prisonniers sont morts dans les prisons israéliennes.

L’attitude de grande lâcheté de la communauté internationale à propos de la construction en Palestine de colonies « pour juifs uniquement » – combinée aux humiliations racistes quotidiennes venant des colons aux barrages militaires israéliens à la torture et aux incarcérations extra-judiciaires – signifie que ce n’est plus qu’une question de temps avant que la rue palestinienne ne prenne les choses en mains et ne commence à s’occuper elle-même des relations entre occupé et occupant.

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* Jamal Kanj (www.jamalkanj.com) écrit pour plusieurs journaux et sites Web sur les questions touchant au monde arabe. Il est l’auteur de « Les enfants de la Catastrophe » journal d’un voyage depuis un camp de réfugiés palestiniens jusqu’en Amérique.

28 février 2013 – The Palestine Chronicle – Vous pouvez consulter cet article à :
http://palestinechronicle.com/pales…
Traduction : Info-Palestine.eu – Naguib

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