Urgent

Fri 20-September-2024

Gaza : le bilan de cinquante jours de guerre…

vendredi 29-août-2014

 

Après cinquante jours et autant de nuits de guerre les armes se sont enfin tues sur la Bande de Gaza. Un cessez-le-feu « permanent » a donc été signé. Qui a gagné qui a perdu ? Les stratèges de Tsahal saventbien que dans ce genre de « conflits asymétriques » quand le faible parvient à faire jeu égal avec le fort premier gagne et le second perd.

 

Ainsi l’armée israélienne vient-elle se subir ses plus lourdes pertes depuis sa guerre menée au Liban en 2006. Mais là il s’agissait d’une résistance autrement plus organisée d’un Hezbollah surarmé et entraîné par le puissant sponsor iranien : rien de comparable avec les soldats du Hamas encerclé dans leur réduit gazaoui…

 

Pourtant 70 soldats israéliens ont trouvé la mort et seulement 6 civils. En face à en croire l’ONU 2140 Palestiniens ont été tués. Au nombre de ces derniers 1460 civils dont 493 enfants. 265 combattants ont péri 25 accusés de collaboration avec Jérusalem ont été exécutés sur place tandis que le statut de 376 autres défunts demeure indéfini à ce jour.

 

Mais ce triste bilan ne s’arrête pas là. Toujours selon l’ONU : « La crise humanitaire à Gaza a fait plus de 10 000 blessés dont au moins 3 106 enfants. 1000 d’entre eux devraient souffrir d’une incapacité permanente. À noter qu’au moins 475 000 personnes ont été déplacées dont 290 00 hébergées dans des écoles de l’ONU. »

 

« Les revendications de victoires des deux camps relèvent de la communication à destination de leurs opinions publiques » estime Jean-François Legrain chercheur au CNRS et à l’Institut de recherches etd’études sur le monde arabe et musulman (Iremam). Pour Eyal Zisser del’institut israélien Moshé Dayan pour les études sur le Moyen-Orient etl’Afrique « après 50 jours de combat les deux parties étaient épuisées c’est pour ça qu’il y a eu cessez-le-feu. (…) Encore une fois ce fut une guerre pour rien puisque aucune des questions de fond n’a été résolue » affirme Karim Bitar directeur de recherche à l’IRIS.

 

Et encore faudrait-il prendre en compte les dégâts matériels les immeubles les écoles les hôpitaux les mosquées les églises à reconstruire. Sans oublier le réseau électrique l’adduction d’eau etc.

 

Pourtant le David palestinien a fait reculer le Goliath sioniste. Logique les Gazaouis qu’ils soient ou non sympathisants du Hamas « jouaient » à domicile face à la mer et dos au mur. Ce cessez-le-feu devrait ainsi entraîner à l’heure où ces lignes sont écrites un allègement du blocus condamnant Gaza à une mort lente. On peut y voir une autre forme de victoire. Toute comme celle des images et de l’opinion publique mondiale revient de fait aux résistants palestiniens.

 

C’est déjà beaucoup et l’État hébreu ne peut guère en afficher autant qui a perdu sur le terrain militaire mais aussi sur celui des cœurs et des esprits.

 

Lien court:

Copied