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Zeev Sternhell : un Israélien pour une paix juste et durable ?

mercredi 26-novembre-2014

Chez les chrétiens comme chez leurs cousins musulmans le désespoir porte la marque du Diable. Et même dans les moments les plus sombres l’espoir continue de porter celle de Dieu. Ainsi en Israël des voix – et non point des moindres s’agissant de celle de l’historien Zeev Sternhell – contribuent à porter la bonne parole celle du bon sens.

Ainsi dans L’Humanité dimanche (supplément hebdomadaire du quotidien communiste jadis fondé par Jean Jaurès) du 26 novembre dernier ce simple titre : « Si on ne stoppe pas l’occupation ce sera tout simplement la fin de l’État d’Israël »… Voilà qui est dit. Avec de simples mais fortes paroles peut-être susceptibles de clouer le bec des jusqu’aux-boutistes de tous bords sachant que dans une guerre civile et c’en est une il n’y a jamais ni vainqueurs ni vaincus ; juste des perdants.

Zeev Sternhell donc : « Après l’opération à Gaza cet été tout le monde y compris les Israéliens s’y attendait. Une grande majorité de l’opinion publique israélienne sait qu’il n’y a pas de solution au problème palestinien autrement que par la négociation et que l’on ne peut pas continuer à occuper les territoires conquis en 1967 “sine die”. Voilà le contexte général. »

Cela tout le monde le sait tout le monde l’a plus ou moins intégré même ceux qui nient l’État hébreu tout comme ceux qui pensent que le peuple palestinien n’est que vue de l’esprit. Pourtant le gouvernement de Tel Aviv serait-il sourd et aveugle à ce point ? Zeev Sternhell encore : « Le gouvernement actuel mené par le Likoud et ses alliés ne veut pas de solution ! Il

veut geler la situation telle qu’elle est. Ce n’est d’ailleurs pas un gel véritable car à Jérusalem-Est on grignote les quartiers arabes. Mais il commence à y avoir des dissensions au sein de la droite elle-même sur cette politique menée par le Likoud. La coalition au pouvoir s’effrite et il y aura certainement des élections anticipées dans quelques semaines ou quelques mois. Depuis l’opération à Gaza cet été une grande partie de l’opinion comprend que la situation actuelle est sans issue. Dans deux trois ou cinq ans il y aura une nouvelle guerre à Gaza puis une autre etc. Comme on dit ici : “Ce qui ne se fait pas par la force se fera par un peu plus de force”. Mais ce n’est pas vrai… »

La paix se trouve à la fois autant proche que lointaine tout comme la bouée à presque portée de main du naufragé. Pour continuer à filer la métaphore maritime demeure cet écueil celui des “radicaux” de tous bords. Zeev Sternhell toujours : « Le Hamas et les radicaux islamistes refusent cette reconnaissance de l’État d’Israël et nous nous refusons de discuter avec eux : ce refus des deux côtés porte en lui un danger quasiment mortel pour les Palestiniens comme pour l’avenir de la société israélienne. »

Il suffirait alors que quelques paroles et Dieu sait si cette dernière compte en Orient pour qu’à défaut d’accomplissement de miracle s’esquisse au moins une perspective d’apaisement. Et Zeev Sternhell de conclure : « Il faut à  l’heure actuelle que le Hamas accepte de reconnaître l’État d’Israël qu’Israël accepte que la société palestinienne soit traversée par différents courants et que tous tombent d’accord sur la création d’un État palestinien à côté d’Israël. Toutes les autres questions y compris celles des colonies sot des questions auxquelles on pourra trouver des solutions. Ce ne sera pas facile mais c’est faisable. »

Comme disait l’empereur Napoléon « Si c’est possible cela devrait déjà être fait. Et si c’est impossible nous le ferons quand même ! » Notre époque manque cruellement de Bonaparte.

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