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La Suède reconnaît l’État palestinien mais à quoi joue la Russie ?

lundi 6-octobre-2014

 

Pour le peuple palestinien toutes tendances politiques et confessions religieuses confondues il s’agit là d’une indéniable victoire que cette reconnaissance par la Suède de l’État palestinien. Certes ce pays a toujours entretenu des relations étroites et particulières avec la Palestine – à ce titre les accords d’Oslo de 1993 portent bien leur nom.

 

En 2012 la Palestine avait déjà obtenu de l’ONU et ce à une large majorité le statut « d’État observateur » ; mais il s’agirait là d’une reconnaissance enfin plénière en tant qu’État constitué ce qui a été annoncé comme « priorité » par Stefan Löfven nouveau gouvernement suédois de centre-gauche.

 

Cette priorité ne semble pourtant pas être celle des USA qui ont au passage annoncé que toute « reconnaissance internationale d’un État palestinien » serait « prématurée ». Les conditions posées par l’administration de Barack Obama ? Une « solution négociée » et une « reconnaissance mutuelle » entre Palestiniens et Israéliens. C’est-à-dire qu’il est urgent d’attendre.

 

La Russie serait également assez pressée de prendre son temps… Ainsi le 17 juillet dernier Vladimir Poutine qui recevait à Moscou une délégation de rabbins venus d’Europe et d’Israël en profitait-il pour déclarer : « Je soutiens le droit d’Israël à protéger ses citoyens… » Soit un soutien plus qu’explicite au gouvernement hébreu surtout lorsqu’on a vu ce que Tsahal était capable de perpétrer à Gaza pour « protéger ses citoyens »…

Il est un fait que dans la situation actuelle surtout tenu de l’embrasement en Irak Syrie et Libye la cause palestinienne passe au second plan pour Moscou capitale tentant de se rapprocher de Washington tout en maintenant des liens forts avec Téhéran et Damas. L’une des raisons non point de ce revirement mais cet ajustement de ligne politique ?

Probable explication : l’appui du gouvernement du Hamas à Gaza à la rébellion syrienne appui qui lui a fait perdre celui de l’Iran tout en lui faisant gagner les soutiens du Qatar et de l’Arabie Saoudite pas exactement les plus fervents amis de la Russie… Ce d’autant plus que ces deux pays sont accusés par Vladimir Poutine de financer les guérillas du Caucase menaçant ainsi les intérêts vitaux de Moscou.

Certes le Hamas a depuis commencé de recoller les morceaux avec le gouvernement chiite de Téhéran ; il n’empêche qu’une partie du mal aura été fait. Après en Orient il n’y a jamais rien d’irréparable. En Russie non plus par ailleurs pays dans lequel le jeu d’échecs est sport national…

 

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