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Reconstruction de Gaza : après le temps des faucons celui des vautours…

jeudi 23-octobre-2014

Rebâtir ce que Tsahal a détruit ? Pour cela il faudrait au bas mot quatre milliards de dollars. D’autres chiffres donnent une meilleure idée de l’ampleur du chantier : deux millions de tonnes de décombres à déblayer ce qui pourrait prendre au moins cinq ans à condition toutefois que le blocus israélien sur Gaza puisse être enfin levé ; sans compter les matériaux nécessaires à la reconstruction soit près de deux millions de tonnes de ciment un peu plus de deux cent mille de fer et cinq de gravier…

Des chiffres qui effectivement donnent le vertige ; surtout à ceux qui se battent d’ores et déjà pour obtenir leur part du gâteau. Ainsi notre confrère info-palestine.net révèle-t-il citant Al-Monitor site désormais de référence pour le Proche et le Moyen-Orient : « Les préparatifs battent leur plein en vue de la compétition pour emporter la plus grande part des projets de construction prévus qui suivront la conférence. »

Et toujours selon la même source ce ministre palestinien qui sous couvert d’anonymat dévoile : « Certaines institutions économiques veulent se tailler la part du lion dans les fonds alloués à cette reconstruction. Ainsi elles se vendent elles-mêmes aux pays donateurs à la fois arabes et occidentaux et cherchent à démontrer leur capacité à mettre en œuvre des projets de reconstruction dans le respect des normes internationales. »

Jusque-là rien que de très logique dirons-nous. C’est après que tout cela devient plus inquiétant à en croire Mohammed Abu Giab rédacteur en chef du quotidien Al-Eqtisadiah : « Le rapport actuel entre le Conseil économique palestinien pour le développement et la reconstruction et le Fonds d’investissement palestinien n’est pas une compétition entre deux entreprises du secteur privé : les deux parties proposent leurs projets et leurs plans en fonction de leur influence au sein des organes exécutifs palestiniens. » Et le même de mettre les pieds dans le plat en ces termes : « Certaines entreprises organisent leurs documents contrats et accords en secret pour sucer le sang de Gaza et piller l’argent des gens sous prétexte de faciliter et de soutenir la relance et la reconstruction du secteur privé… »

Dans cette querelle de chiffonniers et de gros sous le seul à finalement sauver l’honneur palestinien demeure le Hamas. Toujours selon Al-Monitor : « Le parti le moins présent dans la guerre qui fait rage en coulisses pour les fonds de reconstructions de Gaza est le Hamas qui s’est abstenu de s’exprimer publiquement ». Pourtant en coulisses un haut responsable de ce mouvement a tenu à discrètement préciser au même site : « Nous avons reçu des informations à ce sujet ; en tant que mouvement nous n’avons pas à nous occuper de la nature du mouvement économique qui permettrait d’accélérer la reconstruction de la Bande de Gaza. Et ce en dépit de nos réserves quant à l’absence de mécanismes de contrôle et de transparence due à l’absence du Conseil législatif palestinien de la réalité politique. Nous sommes convaincus qu’une fois rétabli ce Conseil pourra adopter des lois qui empêcheraient toute manipulation de l’argent public… »

L’accusation est grave. D’autant plus grave que ce responsable y ajoute ce codicille plus cruel encore : « Nous savons également que d’importantes sommes d’argent ont été levées pour contribuer au projet de reconstruction et que celles-ci ne devraient pas se retrouver dans les poches de certaines personnes influentes et proches des postes décisionnels de l’Autorité palestinienne. Tout le monde devrait pouvoir entrer en compétition dans une atmosphère de liberté concurrentielle tout en unifiant les chaînes de consommation et de financement de telle sorte que le processus de reconstruction de la Bande de Gaza ne soit pas entravé. »

Les souffrances endurées par le peuple de Gaza ont dépassé l’imaginable. Il serait plus inimaginable encore que certains cherchent à en tirer un quelconque profit financier. Il semble pourtant que cela puisse être la triste réalité.

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