Il y a là de quoi décourager les plus ardents défenseurs de la paix partisans d’un partage des territoires avec celles de 1967 pour frontières et d’une Jérusalem capitale de deux états distincts solution a minima. Des deux côtés de la barrière Israéliens et Palestiniens de bonne volonté déploient des trésors d’énergie et de dévouement pour parvenir à une telle solution. Solution ayant certes tout d’une cote mal taillée mais à défaut de mieux…
Ce mercredi dernier un jeune Palestinien lance sa voiture sur des passants attendant à un arrêt de bus. Bilan ? Un enfant écrasé dans son landeau et sept Israéliens grièvement blessés. L’homme sera lui abattu quelques minutes plus tard par la police israélienne. À en croire le quotidien français Libération « Les échauffourées ont démarré en juin après l’assassinat de Mohamed Abou Hdeir un jeune Palestinien du quartier de Shouafat tué par vengeance pour le meurtre de trois adolescents israéliens en Cisjornadie. » Pour mémoire rappelons une fois de plus que le meurtre de ces trois jeunes colons israéliens n’a jamais pu être imputé au Hamas : même les plus hautes autorités de l’État hébreu en ont convenu et que les meurtiriers de ce jeune Palestinien brulé vif courrent toujours ; voire nos éditions précédentes.
Depuis rien ne va plus quoique avant ça n’allait guère mieux. Le tramway « symbole du vivre-ensemble » Libération dixit censé relier les quartiers juifs et musulmans de Jérusalem est désormais cible privilégiée des jeteurs de pierres toutes origines et confessions confondues selon que tel wagon empli de juifs traverse une zone musulmane ou le contraire. Et dire qu’autrefois avant 1948 ces gens vivaient en paix chrétiens y compris il va sans dire…
De même l’Esplanade des mosquées n’en finit plus de cristalliser des tensions religieuses qui normalement n’auraient pas lieu d’être. Selon Le Monde de ce jeudi 30 octobre « Yehuda Glick une figure de l’extrême droite israélienne marque une nouvelle escalade dans la violence. » Du coup « le lieu est interdit aux visiteurs et aux fidèles musulmans “jusqu’à nouvel ordre” a annoncé la police israélienne. » Tragique imbroglio dans lequel certains fidèles ont le droit de prier mais à dates fixes et à horaires séparés les Israéliens de confession juive tentant en permanence de grignoter sur le temps qui leur est imparti… Farce grotesque… Comme si le Dieu d’Abraham était comptable des minutes de prières réservées à tel ou tel.
Cette farce certes grotesque devient aussi de plus en plus tragique sachant que des illuminés sionistes entendraient toujours à en lire Libération « construire un troisième temple en lieu et place de la mosquée Al-Aqsa… » Au rang de ces fous furieux le Yehuda Glick évoqué ci-avant et plus grave encore Uri Ariel ministre du Logement qui prétend : « Le premier temple a été détruit en 586 avant notre ère le second en 70 de notre ère et depuis le peuple juif en déplore les pertes. » Et alors ? Est-ce une raison pour raser les mosquées en attendant d’en faire de même des églises ?
À entendre Claude Lelouch dans sa magnifique relecture cinématographique des Misérables de Victor Hugo « le bonheur ne serait pas un concept juif ». Nous en prenons acte. Mais il ne faudrait pas non plus que ce menu défaut devienne une mauvaise et récurrente habitude.
