Ce lundi 28 juillet Florian Philippot vice-Président du Front national était l’invité de RTL. Rappelons brièvement le parcours de ce gaulliste social diplômé de HEC et de l’ENA ancien chevènementiste ayant rejoint les républicains lepénistes de l’autre rive en 2010.
Interrogé par Philippe Corbé au sujet du conflit israélo-palestinien Florian Philippot déclare donc que « François Hollande a déséquilibré la position française » qu’il estime désormais « calquée sur la position américaine pro-israélienne ». Et d’affirmer qu’Israël « ne peut pas utiliser tous les moyens pour se défendre ». Pour Florian Philippot la population palestinienne est « en grande souffrance dans la Bande de Gaza » et vit « un drame humain et humanitaire ». Et de rappeler que sur « plus de mille personnes sont décédées les trois quarts sont des civils dont beaucoup d’enfants » c’est pourquoi « Israël doit stopper ces bombardements immédiatement ». « La Palestine devrait pouvoir jouir d’un État » conclut-il.
La veille avait lieu sur le parvis de Notre-Dame-de-Paris une manifestation en soutien aux chrétiens d’Orient. L’occasion pour Florian Philippot de rappeler au micro de RTL que leur sort est trop peu évoqué dans les médias et par la classe politique. D’après lui « il y a une responsabilité des dirigeants français UMP et PS » y compris « parmi ceux qui étaient à la manifestation de soutien ». FlorianPhilippot accuse ainsi ces derniers d’avoir « encouragé par la politique étrangère de la France ceux qui sont en train de massacrer les chrétiens d’Orient » évoquant le rôle « des djihadistes en Syrie en Libye et en Irak » conséquence de « l’atlantisme et de l’aveuglement total de certains dirigeants français ».
Rien de finalement neuf au Front national quand on sait qu’en 1990 lors de la Première guerre du Golfe un certain Jean-Marie Le Pen contre l’avis des instances dirigeantes de son parti et de presque tous ses homologues français s’était déjà prononcé contre l’aventurisme occidental en Irak. Une position réitérée en 2003 quand pour une fois il se trouva rejoint par le président français d’alors Jacques Chirac.
Le 9 juillet dernier le Président François Hollande« a exprimé la solidarité de la France face aux tirs de roquettes en provenance de Gaza ». Et d’ajouter qu’ « il appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces ». On aurait été en droit d’attendre plus de mesure de la part d’un chef d’État. Des propos qui tranchent avec ceux de Jean-Marie Le Pen : « Personne ne peut rester indifférent face au martyr que subit la population palestinienne ». Pour le président d’honneur du Front national « ce qui provoque ces réactions d’Israël et de son aviation ses bombardements dont les civils sont comme toujours les premières victimes c’est l’envoi de roquettes ». Le Hamas en enverrait des centaines chaque jour mais Jean-Marie Le Pen s’étonne « qu’il n’y ait pas de morts ». « Il y a une disproportion formidable entre la riposte et les dégâts causés Israël écrasant avec des moyens ultra-modernes une population qui est sans défense et qui vit déjà dans la misère ».
