Naplouse – CPI
Les autorités de l’occupation sioniste ont enfin relâché le vendredi 18 août 2006 Walid Khaled le plus ancien des détenus « administratifs ». Ce captif libéré est resté dans les prisons de l’occupation plus de soixante mois sans aucun casier judiciaire chef d’accusation et condamnation !
Ce n’est pas la première fois que Khaled est interné par les occupants. Il a passé dans leurs prisons un total de treize ans. Son parcours avec l’incarcération avait débuté au début des années quatre-vingt-dix. C’est le 21 avril 1993 qu’il avait été arrêté pour la première fois. Il était à l’époque encore étudiant à la faculté d’ingénierie de l’université nationale Al-Nadjah. Depuis lors il se déplace d’une prison à une autre.
Walid – surnommé Abou Khaled – a été à quatre reprises interné. Il a passé huit ans dans la fameuse « détention administrative ». C’est de l’intérieur de ses cellules qu’il a obtenu sa maîtrise de l’administration d’une université américaine de Washington. En plus du fait qu’il est un poète de l’université d’Al-Nadjah Abou Khaled a écrit plusieurs livres et études.
Détentions répétées
Abou Khaled a beaucoup souffert de ces arrestations répétées. Quelques mois seulement séparent une arrestation d’une autre. Ses souffrances ont débuté lorsqu’il a été empêché de terminer ses études d’ingénierie à l’université d’Al-Nadjah par la première arrestation en 1993. La deuxième arrestation a été effectuée en 1994 quelques jours seulement avant sa noce. Une noce qu’il attendait durant cinq ans. Entre deux arrestations il a enfin pu se marier. Cependant cela n’a pas été la fin de ses souffrances. En 2001 il a été encore une fois détenu ; sa femme était dans son sixième mois de grossesse. Sa petite Alaa a vu le jour mais sans que son père ait pu la voir.
Un envoyé de notre Centre Palestinien d’Information (CPI) a rencontré ce détenu administratif « libéré ». Il a parlé des souffrances de ses frères internés dans les prisons de l’occupation. Néanmoins il a montré un petit espoir de voir un nombre d’entre eux libérés après l’enlèvement de soldats israéliens à Gaza et au Liban.
Conditions difficiles
Abou Khaled confirme les conditions impossibles de la vie dans les prisons sionistes. En effet l’administration pénitentiaire israélienne va toujours plus loin dans ses mesures abusives à l’encontre des captifs palestiniens sans aucune raison valable. Les captifs ne peuvent que pratiquer des protestations des grèves de la faim comme celle pratiquée récemment dans la prison Al-Naqab suite à l’application de la punition collective à l’interdiction des visites à la politique de l’inspection à nu dit-il.
Négligence médicale
L’administration pénitentiaire pratique la politique de la négligence médicale même contre des cas ayant un besoin d’intervention chirurgicale urgente affirme Abou Khaled. Il y a peu du temps cette administration a refusé de transférer un détenu très malade à l’hôpital. Ce n’est qu’après une grande protestation en frappant sur les barreaux que les soldats se sont présentés pour le faire.
Pourtant les détenus ont été surpris du fait que le malade soit sorti de sa cellule sans plus. Sans qu’il ait été hospitalisé. Ce n’est qu’un exemple des souffrances qu’ils font subir aux détenus des prisons de l’occupation affirme Abou Khaled.
Moins de visite
Pour longtemps les visites de familles à leurs détenus avaient été interdites. Depuis peu de temps elles ont été autorisées mais pour réduire sa durée à 30 minutes au lieu de 45 minutes. Le problème ne se résume pas seulement à cela. Il y a aussi cette mesures abusive pratiquée contre la familles en visite : inspection exagérée interdiction d’apporter quelque chose pour leurs enfants captifs…
La détention administrative
La détention administrative est une politique despotique et injuste à tous les niveaux. Le plus dangereux est lorsque cette injustice devient loi exprime Abou Khaled. Cette sorte de détention en fait n’est basée sur aucun chef d’accusation mais seulement sur un dossier dit « secret ». Le pire encore une fois c’est que la durée de l’arrestation peut être prolongée sans mobile sans contrôle !
La vie en prison
La vie en prison est très dure. L’enfermement est inhumain notamment lorsque l’occupant fait tout afin que tout détenu quittant sa cellule ait une volonté cassée un esprit solitaire.
Cependant affirme Abou Khaled nous avons transformé louange à Allah le Tout Puissant les prisons en des universités ouvertes. Partout il y a des stages. Des cours. L’existence d’un bon nombre d’universitaires et de leaders palestiniens.
Lui-même dans la prison a écrit plusieurs études et livrets. Abou Khaled nous a parlé de son livre « A l’encontre du courant ». Neuf mille copies de ce livre ont été distribuées en Cisjordanie. Son idée consiste à impulser la volonté de tous les Palestiniens et à lutter contre toute idée de résignation. Une leçon de foi. Le courant est trop fort. Il faut alors faire attention pour qu’il ne nous emporte pas.
Moral d’acier
En ce qui concerne le moral des captifs après l’enlèvement de soldats de l’occupation israélienne par les résistants palestiniens et libanais Khaled dit que les captifs se balancent entre l’espoir et la peur. L’espoir d’être libérés dans les tractations d’échange. Ils ont cependant peur de l’occupant injuste et déloyal. Il ne respecte aucunes loi tradition et convention internationales.
Malgré toutes ces conditions bien difficiles le moral des captifs est bien fort. Leur espoir se renforce de jour en jour.
Finalement le captif libéré Walid Khaled s’adresse au peuple palestinien en disant :
« Ne connaît la chaîne que celui qui en souffre. Le monde qui ne vit pas la souffrance des Palestiniens aussi grande soit la sympathie exprimée ne peut la sentir véritablement. Pour cette raison je dis au peuple palestinien : demande secours à Allah le Tout Puissant. Puis dépends de toi-même sois confient en ta foi. Avec la permission d’Allah tu réaliseras la victoire très certainement. »