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La crise d’eau asphyxie le sud d’Al-Khalil

lundi 5-février-2007

Al-Khalil – CPI

Le département d’Al-Khalil (Hébron) souffre ces jours-ci d’un manque d’eau le plus affreux de son histoire. Cette crise qui asphyxie et menace la vie des habitants est causée essentiellement par le vol d’eau pratiqué dans le sud par l’occupant israélien qui a mis sa main sur les sources et contrôle sa distribution. Le manque de réseaux d’eau dans les zones éloignées et le tarissement de l’eau pluviale ne font qu’aggraver la situation.
Plusieurs institutions internationales mettent en place chaque été des plans pour fournir une partie des besoins en eau. Mais l’aggravation du manque d’eau a poussé ces organismes à lancer des appels de détresse à la Communauté internationale pour venir en aide et trouver des solutions.


30 ans de souffrance

Djalal Makhariza membre du conseil municipal du village d’Al-Dahiria affirme que la région sud d’Al-Khalil souffre de cette pénurie d’eau depuis trente ans. En effet la quantité d’eau reste toujours la même au moment où la population a plusieurs fois été multipliée. Le mouvement commercial et industriel ainsi que la construction suivent naturellement cette augmentation. Néanmoins les sources d’eau sont limitées. Le puits Al-Sima voisin au village ne peut couvrir que 10% du besoin en eau des habitants. Ces habitants n’ont en vérité que la possibilité de ramasser l’eau pluviale et d’acheter à prix exorbitant des camions-citernes – pouvant atteindre 250 shekels pour chaque transport.

Un important projet est prévu pour résoudre le problème d’eau en apportant de la ville de Halhoul en passant par la ville d’Al-Khalil. Mais le projet a été enterré par l’objection de la mairie affirme Djalal Makhariza membre du conseil municipal du village d’Al-Dahiria qui a porté responsable cette mairie de l’aggravation de cette crise.

Les institutions n’ont pas répondu aux appels de la mairie d’Al-Dahira. Pire encore l’organisation de la Croix Rouge internationale a stoppé ses aides aux citoyens qui achètent des citernes d’eau des localités voisines. Certains citoyens n’ont pas eu d’eau pendant plus de cent vingt jours.


Appel de détresse

La mairie du village d’Al-Yassou’ au sud d’Al-Khalil a lancé un appel de détresse aux institutions locales et internationales afin d’intervenir et trouver une solution à cette crise si grave du manque d’eau.

Djamel Abou Al-Djadaïl le maire d’Al-Yassou’ confirme que les forces de l’occupation israélienne maîtrisent la station du puits Al-Sima à travers une société sioniste. Ce puit fournit l’eau aux zones d’Al-Samou’ d’Al-Dahiria d’Al-Sima et à quelques fabriques du coin. Il souligne que le problème s’aggrave chaque été chaque fois que le générateur de la station tombe en panne et que ladite société prend de son temps pour réparer une panne. La municipalité se trouve obliger de distribuer l’eau aux habitants selon son tour pour que chaque zone reçoit sa quantité d’eau après quatre mois seulement.

La mairie a appelé affirme Abou Al-Djadaïl les institutions internationales dont l’organisation britannique intéressée par l’aide du peuple palestinien (OXFAM) mais sans pouvoir recevoir de réponse urgente à cause des prérogatives de l’Entité sioniste. Cette situation entraîne à une punition collective contre le peuple palestinien et son choix démocratique selon Abou Al-Djadaïl.


Vol d’eau

Quant à l’autorité des eaux elle affirme que cette crise est devenue un problème réel affectant toutes les régions de la Cisjordanie. Le président de cette administration Fadl Ka’ouch souligne que la source véritable de cette crise est essentiellement politique entre autres. L’Entité sioniste continue à mettre la main sur les sources d’eau et sa distribution en privant les Palestiniens des territoires occupés en 1967 de tout service concernant l’eau. Les autorités occupantes ne construisent aucun réseau pour faire parvenir l’eau aux citoyens de la Cisjordanie. Les Palestiniens ne reçoivent donc que 15% de leurs eaux.

En dépit des accords signés l’Entité sioniste a mis de nombreux obstacles devant tout projet de réseau d’eau ou de puits notamment que la majorité des zones en crise sont placées en « zone C » qui veut dire sous le contrôle de l’armée de l’occupation israélienne.

Fadl Ka’ouch souligne qu’environ 250 groupes résidentiels ne possèdent de réseaux internes d’eau. La plupart d’entre eux ne possèdent même pas un autre moyen de s’en procurer. Environ 400 mille personnes n’ont qu’à ramener de l’eau par citernes et qu’à s’adresser à ces quelques pauvres sources naturelles.


Besoin croissant

En ce qui concerne le département d’Al-Khalil Fadl Ka’ouch souligne que plus de 50% de ses 96 groupes résidentiels ne profitent pas des services d’eau. En fait l’eau n’arrive pas du tout à 7% de la population de ce département. La quantité d’eau arrivée au reste de la population n’est en aucun cas suffisante.

Heureusement le problème de l’eau aux deux villages d’Al-Samou’ et Al-Dahiria au sud d’Al-Khalil est en train de se résoudre en continuant le travail dans le projet destiné à étendre la ligne d’eau du village de Halhoul à ceux de Dora Yatta et d’autres.

En rectifiant le passage de cette ligne l’objection de la mairie d’Al-Khalil a été résolue. Mais cette rectification a coûté à la municipalité l’énorme somme de 1.53 millions d’euros supplémentaires souligne Fadl Ka’ouch.

Le vrai problème du puits Al-Sima qui fait partie des neuf puits sous la soumission sioniste a débuté lorsque la pompe est tombée en panne. On attend en vain que la société sioniste Microt ramène la pompe réparée. De son côté l’autorité des eaux continue à contacter cette société dont la réponse se fait attendre.

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