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Le Palestinien chrétien Moslim Khalil résiste contre le mur discriminatoire

mardi 6-février-2007

Bethlehem – CPI

Dans son commerce au nord de la ville de Bethlehem le citoyen palestinien chrétien Khalil Moslim ne peut réprimer sa colère en voyant les forces de l’occupation israélienne continuer leurs œuvres injustes et injustifiées de colonisation. Il voit des murs discriminatoires s’édifient partout autour de lui. L’enfermant de tous les côtés !

Moslim est le propriétaire d’un petit nombre de magasins commerciaux bâtis en 1960 aux voisinages du lieu sacré du Dôme Rahil. Ce Dôme est un lieu islamique au milieu du cimetière islamique de la ville de Bethlehem. Ce lieu âgé de plus 1400 ans fait partie d’un terrain d’une superficie de 1.5 hectares appartenant à Al-Awqaf (les biens islamiques).


L’occupation et le Dôme de Rahil

Les leaders de l’Entité sioniste ont annexé le Dôme Rahil quelques jours seulement après son occupation durant la guerre de juin 1967 sans faire une déclaration officielle.

De cette date là les Israéliens ont interdit aux Musulmans et aux Chrétiens d’entrer en ce lieu contenant la mosquée de Bilal Ben Rabah. Toutefois ils ont permis aux juifs extrémistes d’y pénétrer en prétendant qu’il contient les dépouilles de Rahil la mère du prophète Youssef (Josef) chère à tous les croyants monothéistes !

En rongeant des terrains avoisinants les autorités sionistes élargissent ce lieu de multi-cultes. Pourtant elles l’ont transformé en un temple juif fermé aux autres. Elles ont aussi fermé la rue principale reliant la ville occupée d’Al-Quds (Jérusalem) à celle de Bethlehem. Cette rue était traditionnellement empruntée par les patriarches pendant les fêtes de Noël.

Plus de sept cents hectares de terrains ont été rongés de la ville de Bethlehem au profit de la mairie de la ville occupée d’Al-Quds quelques mois seulement après l’occupation de 1967.

Après l’accord d’Oslo les autorités israéliennes ont séparé le lieu du Dôme de Rahil de la ville de Bethlehem. Et petit à petit il est devenu la ligne de démarcation entre les protestants contre l’occupation et les soldats israéliens.

Ce lieu de culte est non seulement devenu un temple juif mais en plus une caserne militaire. Nombreux sont les Palestiniens qui y laissent leur vie notamment des enfants. Ces petits ne font qu’aller à leurs écoles cartables sur le dos affirme le citoyen Moslim.


Assassinat avec sang-froid

Une fois un jeune homme palestinien du nom de Mossa Abou Halil a pris une tasse de café au petit restaurant de Moslim. A sa sortie un soldat israélien a appelé ce jeune homme pour lui demander du feu. Mais en attendant sa réponse il l’a tué sur le champ avec sang-froid affirme Khalil Moslim la colère aux yeux.

Pourtant toutes ces pressions n’ont pu pousser Moslim à quitter sa place si dangereuse. Les chauffeurs en guise de solidarité insistent à prendre leurs boissons chez lui.


Des tribunaux complices

Le haut tribunal sioniste a refusé plusieurs requêtes présentées par la mairie de Bethlehem demandant de stopper les ordres militaires sionistes destinés à mettre la main sur ledit lieu à un élargissement colonial et à un changement de l’entrée nord de la ville.

Une décision du tribunal publiée le 3 mars 2005 donnant le droit aux Juifs de pratiquer leur prière dans le Dôme de Rahil en respectant les droits de la population a été prise par l’armée de l’occupation comme permission à une nouvelle colonisation ! Dans ce cas Bethlehem sera la troisième ville après celles d’Al-Khalil (Hébron) et Al-Quds occupée à qui la colonisation occupera son centre.

Selon la décision du juge et l’intention de l’armée un nouveau mur s’édifiera. Naïf Al-Rojoub le ministre d’Al-Awqaf et des affaires religieuses dit que ce mur haut de plus de neuf mètres cachera le soleil et l’air du bureau d’Al-Awqaf.

L’occupation du sol s’accélère. Les Israéliens ont bloqué la rue principale s’orientant au cimetière islamique ainsi que la rue Bethlehem–Al-Quds énumère le cheikh Hassan Safi membre de la municipalité de la ville.

Quant à Amer Al-Khattib directeur des propriétés dans le bureau d’Al-Awqaf il dit que depuis 1967 l’année de l’occupation les Musulmans sont interdits d’utiliser leur mosquée Bilal Ben Rabah. Pire encore à la fin des années quatre-vingt-dix la mosquée a été transformée en un temple juif !


Un nouveau mur discriminatoire

De plus le gouvernement sioniste a encore élargi cette poche coloniale en confisquant un demi hectare de terrain palestinien. Il a aussi commencé à édifier un énorme mur doté de plusieurs tours militaires. Ainsi le petit restaurant de Khalil Moslim se trouve interné par le nouveau mur de séparation discriminatoire. Les chauffeurs ne peuvent plus passer le divertir de sa solitude se plaint-il.

Il ajoute que tout le monde l’a délaissé. Ils m’ont laissé tout seul face aux Israéliens : « l’Autorité les Arabes les Musulmans et les Chrétiens…Je vis désormais dans une prison qui se trouve dans une prison » ! Le mur se ferme de plus en plus autour de lui sans savoir ce qui passera encore de pire demain !


Résistant jusqu’au dernier souffle

D’un ton moqueur le citoyen palestinien chrétien Khalil Moslim dit qu’il a chargé un avocat pour défendre ses droits. Il l’a rassuré qu’il pourra rejoindre son échoppe.

« Je ne quitterai jamais ce lieu. J’y dormirai même s’ils le démolissent sur ma tête » affirme-t-il.

De temps à autre des consuls étrangers venant de la ville occupée d’Al-Quds (Jérusalem) y passent et déclarent leur refus de ce qui se passe de la part des Israéliens. Mais sans plus.

« Même s’il est perdu d’avance je continuerai mon combat. J’ai vu beaucoup de gens y laisser la vie. Je ne suis pas meilleur qu’eux » conclue-t-il.

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