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Evacuation de la colonie de Netzarim par Sharon après sa défaite face aux Moudjahiddines Palestiniens

mardi 6-février-2007

 

Rapport – CPI
Malgré que les forces d’occupation israéliennes aient décidé de faire de Netzarim au sud de Gaza la dernière colonie à être évacuée de la région le ciblage répété de celle-ci la plus fortifiée de toutes par la résistance palestinienne fut la première raison qui poussa le 1er ministre israélien Ariel Sharon à prendre la mesure d’évacuer les colonies de la bande de Gaza qu’ il considérait pourtant précédemment comme revêtant une importance cruciale pour l’Etat d’Israël à l’image de Tel Aviv.

En effet les puissantes fortifications de cette colonie implantée en plein territoire palestinien ne sont pas parvenues à décourager les résistants de l’attaquer par de nombreuses fois. Elle fut la première colonie à être ciblée par les tirs des Mortiers de la résistance en Février 2001 six mois après le début de l’Intifada d’Al Aqsa.

Ainsi Netzarim fut le terrain de plusieurs attaques et de diverses incursions effectuées par les résistants palestiniens où trouvèrent la mort une vingtaine de soldats et colons israéliens ainsi que beaucoup de combattants qui tentèrent ou parvinrent à s’y introduire. Le reste des victimes constitue des citoyens palestiniens qui passaient près de la colonie en l’occurrence des enfants pour la plupart.

La colonie de Netzarim fut édifiée en 1972 délimitant la bande de Gaza en 2 parts : le nord et le sud de la bande. La colonie se trouve en effet d’un coté à moins d’un kilomètre de la mer de l’autre à environ la même distance de la principale route de la région et enfin à quatre kilomètre de la ville palestinienne de Gaza.
La partie urbaine de Netzarim s’étend sur 858 hectares et la surface globale de la colonie est de 2200 hectares.
Elle était habitée par 41 familles israéliennes dont le nombre a considérablement crû après la montée du parti du Likoud au pouvoir que ce soit à l’époque de Benyamin Netannyahou ou de Sharon. La colonie abrite le quartier général des unités spéciales israéliennes. Son nom se rapporte à son emplacement près du camp des Nousayrates au centre de la bande de Gaza et signifie en hébreu « Les Racines ». C’est en 1967 que débuta l’implantation de cette colonie qui était précédemment une base appartenant à la police militaire Egyptienne. Les Israéliens y construirent une base d’observation militaire mais ce n’est qu’en Mars 1971 que commencèrent à émerger des constructions civiles supportées par la Caisse Nationale Juive qui est parvenue à aplanir le territoire autour de la base militaire. La décision d’accorder le statut de « Nahal » à cette région fut prise par le commandement de l’armée d’occupation en 1972 et c’est alors que débuta la mise en place des services nécessaires pour subvenir aux besoins des nouveaux venus.

Cette colonie fut la cible de nombreuses frappes dont la plus importante fut l’attaque du Lundi 24 octobre 2003 et où 3 soldats israéliens furent tués. Durant cette opération revendiquée par la branche armée de la résistance islamique Hamas (brigades de Ezzedine Al Qassam) et la branche armée du Jihad Islamique les brigades d’Al Qods Samir Mohammad Foudah (24 ans) membre des Brigades d’Ezzedine Al Qassam est tombé en martyr alors que son compagnon d’arme des brigades d’al Qods est parvenu à se retirer.

Tout en observant de ses fenêtres à Jabalia l’évacuation de Netzarim « Hajj » Mohammad Foudah se remémore le martyre de Samir son fils qui fut lui et ses compagnons les principaux moteurs de la décision d’évacuation. Ainsi le Hajj considère que ce retrait est le début de « la victoire totale du peuple palestinien ». « Personne n’imaginait un retrait de Netzarim qui revêt une importance cruciale pour Sharon ni des colonies aux alentours si ce n’est après de nombreuses frappes des moudjahiddines » affirme-t-il tout en ajoutant : « louanges à Allah aujourd’hui Sharon s’est retiré lui et son armée humiliée grâce à nos combattants. »

Quant à l’efficacité des opérations menées par son fils et par les autres résistants contre les colonies et l’armée d’occupation et les chances qu’il voyait de voir se terminer l’occupation de Gaza Foudah rappelle : « la Guérilla peut vaincre la plus puissante armée du monde voyez ce qu’est parvenu à réaliser le Hezbollah au sud du Liban nous ne valons pas moins qu’eux ! Nous avons dû faire face à des avions et à des chars alors que nous ne possédions rien ! Mais nous les avons vaincu ! Ceci est le début des victoires à venir. »

Mohammad Foudah ajoute que ce n’est qu’après l’opération menée par son fils à Netzarim que Sharon commença à envisager sérieusement un retrait de toutes les colonies de Gaza. Ceci après avoir constaté que la plus fortifiée de ses colonies ne peut résister aux frappes des résistants palestiniens « qui chérissent l’idée du martyr autant que les Israéliens s’accrochent à la vie » selon ses propres dires.

Le vieil homme confie qu’il attend avec impatience la fin du retrait sioniste de Gaza et du démantèlement des colonies. Ainsi il pourra se rendre à l’endroit où son fils est tombé en martyre pour voir de ses propres yeux les lieux et imaginer la scène étant donné que le compagnon d’armes de son fils martyr Samir est encore vivant et sauf.

Il explique que celui-ci lui a rendu visite et c’est grâce à lui que le vieux père fut informé des détails de l’opération : il apprit comment son fils parvint à infiltrer les fortifications sionistes et arriver au cœur même de la colonie tuant un grand nombre de soldats dont les forces d’occupation n’avoueront par la suite que la perte de trois d’entre eux. Foudah rapporte de la bouche de ce résistant dont l’identité reste inconnue les détails de toute l’opération depuis la journée ou la cible fut choisie jusqu’à celle du martyre de son fils Samir et du retrait de son compagnon sain et sauf.

« La colonie de Netzarim fut observée pendant une quinzaine de jours afin de connaître en détails tous les mouvements qui y sont effectués. Puis fût préparé l’attirail de guerre constitué des seuls fusils et grenades qu’ils possédaient. L’heure de l’attaque fut choisie : à 4 heures tôt le matin du vendredi 24 Octobre 2003. ». Il nous rapporte les paroles du jeune résistant : « Nous sommes partis à l’heure décidée. La colonie était entourée de trois rangés de fils barbelés avec un espace de dix mètres entre chaque rangée. Nous avons coupé les fils et nous nous sommes introduits dans la colonie. Cette opération d’infiltration nous a pris beaucoup de temps ; ensuite nous avons rampé 500 mètres dans les fossés creusés par les roues des tanks jusqu’à notre arrivée à la partie habitée de la colonie. »

« Dès notre arrivée nous avons trouvé un soldat sioniste : nous avons tiré des dizaines de balles et il tomba raid mort. Puis nous nous sommes avancés jusqu’aux chambres des soldats nous les avons surpris et ouvert immédiatement le feu. Un instant plus tard ils étaient tous étendus morts. En effet les soldats paralysés par la peur n’eurent pas le courage de réagir s’armer et se défendre et puis nous tirions de très près ce qui a accéléré leur mort. Ils étaient environ une vingtaine dont les israéliens n’avouèrent que la perte de trois. »

Foudah rapporte de la bouche du jeune homme qu’après avoir supprimé ces premiers soldats ils attendirent l’arrivée des forces d’occupation afin de débuter l’affrontement. Mais personne n’arrivait ils étaient seuls au point de pouvoir se promener librement dans la colonie. Ils se rendirent à l’endroit des chars et firent plusieurs tours sans que n’apparaisse le moindre soldat à l’horizon.

Le résistant rescapé ajoute : « Au bout d’un moment nous nous sommes assis sur une petite colline attendant le moindre signe de soldats israéliens à l’horizon. C’est alors que je dis à Samir qu’ayant accompli avec succès notre mission et étant donné qu’il n’y avait aucun soldat à combattre nous pouvions à présent nous retirer hors de la colonie. Cependant je fus confronté à un refus catégorique de la part du jeune Samir qui affirma que c’est peut-être la dernière fois qu’il sera choisi dans une opération de ce genre qu’il fut déjà choisi trois fois mais qu’il ne put atteindre le martyre alors qu’il le désirait ardemment ; et s’adressant à son compagnon il déclara que si celui-ci souhaitait se retirer il le pouvait librement et qu’il le couvrirait jusqu’au dernier moment et le protègerait de l’ennemi. »

Le récit du moudjahid continue : « Alors que je m’étais préparé à faire mes adieux à Samir et à me retirer je remarquais une Jeep militaire sioniste qui arrivait au loin. Mon compagnon me dit alors que je pouvais me retirer et qu’il se chargerait de repousser l’ennemi. L’affrontement commença alors que je me retirais discrètement Samir couvrant ma retraite. Les tirs continuèrent dans la colonie jusqu’au matin. Des avions participèrent aux affrontement et ce jusqu’au martyre de Samir. »

Foudah nous apprit que son fils Samir pratiquait parfaitement sa religion : il jeûnait tous les lundis et jeudis priait toutes les nuits et prenait part aux affrontements contre les forces d’occupation pendant les incursions. Il a ainsi fait parti de plusieurs opérations martyres avant celle de Netzarim mais le martyr ne lui fut pas accordé jusqu’à cette opération.

Le père ajouta : « Le matin de cette journée je me suis rendu après la prière d’Al Fajr à la chambre de Samir où je ne l’ai pas trouvé. J’ai alors pensé qu’il devait être sorti. Je ne m’imaginais même pas qu’il n’avait pas dormi cette nuit-là dans sa chambre (Samir et son compagnon se trouvaient secrètement au point de départ de l’opération depuis la veille). Un moment plus tard après le lever du soleil de cette journée quand les haut-parleurs des mosquées ainsi que les médias annoncèrent le déroulement d’une grande opération alors j’ai pensé à Samir. J’ai senti que quelque chose s’était produit et j’ai dit à ma femme : ton fils ne reviendra pas. C’était mon sentiment sur le moment. En effet quelques instants plus tard les moudjahiddines des brigades d’Al Qassam arrivèrent et m’informèrent officiellement que mon fils est le martyr qui tomba dans cette opération. Heureux de leur victoire ils tiraient en l’air devant la porte de la maison. »

Il continue : « Malgré ma profonde tristesse pour la mort de Samir je remerciais Allah pour cette grâce qui nous fut accordée car le martyre était le désir ardent de mon fils. Je commençais à me préparer pour accorder à Samir les « noces » (les funérailles) qu’il méritait. Je m’étais rendu à l’hôpital après avoir récupéré son corps pur je vis alors que sa blessure avait été occasionnée par une balle d’un calibre lourd provenant de l’aviation ennemie qui participa aux affrontements et se situait au milieu de la partie haute du crâne de même qu’il était touché de plusieurs balles du même calibre au ventre et aux côtés. »

Foudah a finalement souligné pour la résistance la nécessité de préserver ses armes et de ne pas les abandonner. « Car dit-il on ne peut faire confiance aux Israéliens tristement célèbres pour rompre continuellement les traités » ; il se demande : « Qui peut nous garantir après le retrait sioniste et le désarmement de la résistance que Gaza ne sera pas réoccupée ? » assurant de même que le retrait ne sera complet tant que subsistera ne serait-ce qu’un seul soldat sioniste aux barrages militaires.


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