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Une Autorité palestinienne à vendre

vendredi 3-mai-2013

 

Le Secrétaire d’État américain John Kerry a déclaré récemment que l’administration Obama offrirait à l’Autorité palestinienne (AP) des milliards de dollars pour le développement.

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22 mars 2013 église de la Nativité à Bethléhem . Abbas n’a rien à refuser à ceux qui sont ses employeurs et assurent financièrement le train de vie de l’Autorité fantoche de Ramallah – Photo : reuters

Il est largement admis que le « geste » américain est destiné à corrompre et à cajoler la direction de l’AP dans le but par exemple que l’ex-président Mahmoud Abbas reprenne de futiles pourparlers de paix avec Israël succombant ainsi totalement aux conceptions israéliennes tout en abandonnant les droits légitimes du peuple palestinien.

Il y a quelques semaines Kerry a suggéré que la stratégie de la solution à deux États tirait à sa fin apparemment en raison de l’expansion incessante de la colonisation juive. Il a dit que si les « parties » ne parvenaient pas à un accord dans un ou deux ans il en serait fini du processus de paix.

La vérité cependant est que la vision de la solution à deux États a été décapité par Israël il y a de cela bien longtemps. Et ceci s’est déroulé en pleine connaissance de cause pour les États-Unis.

Le fait que les États-Unis aient choisi de ne rien dire et ne rien faire à ce sujet est l’expression d’une profonde collusion et d’une connivence avec Israël plutôt qu’une manifestation d’impuissance.

A présent les États-Unis veulent intimider la direction palestinienne déjà débile pour qu’elle accepte un accord scandaleux qui serait encore pire qu’une pure et simple reddition face à l’entité sioniste.

Cet accord prendrait la forme de l’attribution aux Palestiniens d’un « État-croupion » sur 50% ou 60% de la Cisjordanie tandis que Jérusalem la capitale revendiquée pour un État palestinien resterait sous contrôle israélien.

En outre cet État démilitarisé n’aurait aucune réelle souveraineté et Israël contrôlerait ses postes-frontières son espace aérien et ses télécommunications pour les nombreuses décennies à venir.

Plus grave encore le droit au retour des millions de réfugiés déracinés de leurs maisons et de leurs villages aux mains des gangs terroristes sionistes tels que le groupe Stern l’Irgoun et la Haganah serait liquidé et tomberait dans l’oubli.

Certes l’AP est l’objet d’une grave crise financière découlant principalement de la fausse prétention qu’il s’agit d’un « État » alors que l’armée d’occupation israélienne contrôle chaque rue et quartier en Cisjordanie.

Cette crise a culminé récemment avec la démission du Premier ministre Salam Fayyad utilisé pendant plus de six ans comme fusible pour mener à bien des politiques impopulaires que beaucoup de Palestiniens disent plus utiles aux objectifs israéliens qu’aux intérêts palestiniens.

L’ex-président Abbas dissimule aujourd’hui à l’opinion publique palestinienne qu’il est prêt à abandonner le droit au retour et à accepter une solution qui compromettrait les droits des Palestiniens et leur dignité nationale.

Cependant son comportement et ses déclarations politiques en particulier aux organes médiatiques occidentaux et israéliens suggèrent que l’homme est prêt à renoncer à l’essentiel des droits palestiniens en échange d’un État et même un État difforme. En tête de ces droits il y a bien sûr le droit au retour des réfugiés palestiniens.

Le droit au retour est un droit national aussi bien que personnel qu’aucune entité élue ou autre n’a en aucun cas le droit de céder ou de brader.

Il y a quelques mois Abbas a dit à une chaine de télévision israélienne qu’il n’avait pas le droit de revenir à Safad sa ville natale d’où sa famille a été expulsée lors de la création d’Israël en 1948.

Ses remarques ont suscité un tel tollé parmi les Palestiniens en Palestine et dans la diaspora qu’il a été obligé de finir par dire qu’il ne parlait qu’en son nom propre.

Abbas qui a maintenant 77 ans semble être pressé d’arriver à un règlement de la question centenaire de la Palestine. C’est probablement ce que remarquent les cercles des renseignements américain et israélien et ils essaient de formuler la politique en conséquence.

Eh bien la cause palestinienne qui a survécu à de nombreux dirigeants dont Gamal Abdul Nasser le roi Fayçal d’Arabie Saoudite le cheikh Ahmed Yassine et Yasser Arafat peut également survivre à Mahmoud Abbas.

De plus aucune sourate ni verset du Saint Coran ne dit que la Palestine sera libérée pendant l’ère Abbas.

Dans les quelques années qui ont suivi les malheureux accords d’Oslo on a vendu au peuple palestinien beaucoup d’illusions de faux espoirs et de mensonges. On nous a dit que la Cisjordanie et la Bande de Gaza deviendraient les Singapour et Hong-Kong du Moyen-Orient. Nous connaissons la suite de l’histoire.

C’est pourquoi il serait triste et lamentable que nous Palestiniens fassions la même erreur fatale une fois de plus. On peut pardonner à quelqu’un de ne pas apprendre des erreurs des autres ou dans certaines circonstances de ses propres erreurs. Mais ce serait un véritable désastre qu’on n’apprenne ni de ses propres erreurs ni de celles des autres.

Nous ne devons pas mordre à l’hameçon américano-israélien de peur de nous enterrer nous-mêmes de nos propres mains.

Il est triste et lamentable qu’un segment considérable des masses palestiniens reste silencieux ou tende à donner aux dirigeants de Ramallah le bénéfice du doute. Ces gens probablement par crédulité pensent-ils que les milliards de l’Amérique sont une action de charité ou un don altruiste ? Ou suivons-nous l’adage palestinien sur le légendaire Agneau de l’Eid « Nourris-moi aujourd’hui et tue-moi demain » ?

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28 avril 2013 – Al-Qassam website – Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.qassam.ps/opinion-6928-W…
Traduction : CZ pour Info-Palestine.net & MR pour ISM France

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