Gaza — spécial
« Assassiné une enfant avec sang-froid sous les yeux de membres de sa famille ».
C’est probablement la meilleur qualification de ce qui s’est passé il y a peu de temps dans le quartier d’Al-Baraka au sud de la ville de Dir Al-Balah quand les soldats de l’occupation sioniste ont tué la toute petite fille Rahma Abou Shammas âgée de trois ans seulement.
Les forces de l’occupation sioniste ont prétendu que les balles n’étaient pas parties avec l’intention de le faire. Cependant tous les témoins affirment que les balles ont été tirées d’une hauteur de 70 centimètres uniquement.
Si les membres de la famille n’étaient pas dans une cachette ils auraient tous été morts. Tout le monde répète cette horrible idée comme une réalité qui ne porte aucun doute. Ils ont échappé à la mort mais ils ont vu leur petite fille perdre la vie sous leurs yeux !
Le père exprime ses douleurs
Ibrahim Moussa Solyman Abou Chammas 47 ans dit : « Quelques petites minutes avant le tir nous avions terminé notre petit-déjeuner et nous avions commencé à prendre le thé. Soudain nous avons entendu un tir très près de notre maison. Notre maison en fait n’est éloignée d’une position militaire de la colonie de Tel Qattif que de 400 mètres.
Il continue : « J’ai tout de suit demandé à mes enfants de se cacher derrière un mur. Nous nous sommes étendus par terre. La petite Rahma s’est mise debout et s’est précipitée pour amener sa tasse de thé. Une balle rapide l’a atteinte à la tête. Tout de suite elle est tombée par terre.
Le père poursuit sa narration avec une grande tristesse : « Elle n’a même pas eu le temps de crier. Une partie de sa tête et de sa chevelure est partie en l’air. Le sang a commencé à couler abondamment.
» Inconsciemment j’ai commencé à crier demandant du secours. Je me suis avancé vers ma fille et je l’ai portée sur mes bras. J’ai couru en direction des voitures. J’ai enfin réussi à l’emmener à l’hôpital.
Le malheureux père ajoute : « Sur la route de l’hôpital j’ai essayé d’arrêter l’hémorragie et de lui parler. Mais elle ne m’a pas répondu. Là-bas elle a perdu la vie. Elle est tombée en martyre ».
Le père : toujours triste
Bien que le citoyen Abou Chammas soit un père de famille de douze personnes il est très triste de l’absence de Rahma de la maison. Elle était toute petite mais elle donnait à la maison une vitalité spéciale.
« Elle était un amour ajoute le père palestinien mortifié. Nous avions pris ensemble le petit-déjeuner. Ma petite fille était assise à côté de moi. Et nous nous sommes enfuis ensemble. Si j’avais su qu’elle allait chercher le thé je l’en aurais empêchée ».
Abou Chammas affirme deux jours après le meurtre de sa fille qu’il est incapable de décrire la scène horrible de l’assassinat avec sang-froid de sa petite fille.
Tristesse sur la famille d’Abou Chammas
La famille d’Abou Chammas qui habite la région depuis des dizaines d’années a désigné une maison spéciale pour recevoir les condoléances de la tombée en martyre de la petite fille Rahma.
Des centaines de Palestiniens sont passés par cette maison. Par ailleurs la famille cherche toujours un moyen pour juger les soldats de l’occupation sioniste qui avaient assassiné la petite enfant.
Un oncle de la petite fille dit : « Nous allons présenter des plaintes partout. Nous ne resterons jamais muets ».
Il poursuit : « Le tir n’était qu’à 70 cm de la terre. L’assassinat était prémédité ».
Il est important de noter que la famille d’Abou Chammas a souvent été le sujet de plusieurs sortes de supplice et de destruction. Néanmoins c’était la première fois qu’elle perd un des leurs.
Le père accablé par les douleurs et les souffrances ne croit toujours pas en ce qui s’est passé deux jours après le terrible événement.
« Les soldats de l’occupation positionnés dans la tour de contrôle à proximité de la colonie de Tel Al-Qattif ouvre le feu assez souvent souligne le malheureux père. Ces soldats sionistes ont pénétré notre maison à plusieurs reprises. Ils nous ont isolés pour nous contrôler dans une petite chambre pour plusieurs heures. Toutefois c’est la première fois qu’ils tuent un membre de notre famille ».
Il ajoute encore : « Cette fois ce qui s’est passé a été le plus difficile. Tout ce qui s’est passé auparavant n’égale pas ce qui s’est passé aujourd’hui : ils ont tué ma fille sous mes yeux.
» Ca a été une scène insupportable ».
La tristesse a enveloppé la maison de deuil. Ainsi que le quartier d’Al-Baraka tout entier…
Tout le monde a peur des balles sionistes qui rasent la vie humaine sans aucun avertissement…
Tout moment se demande qui sera la prochaine victime des soldats de l’occupation sioniste ?
Les organisations internationales réagissent !
Dan Romain le représentant de l’organisation internationale de l’UNICEF dans les territoires palestiniens a montré sa tristesse concernant la mort de l’enfant Rahma Ibrahim Abou Chammas âgée de seulement trois ans. Cette toute petite fille palestinienne a été assassinée par les balles des forces de l’occupation sioniste dans sa maison située dans un secteur des plus pauvres de la région centrale de la bande de Gaza.
Dans un communiqué de presse effectuée le 28/02/2005 Dan Romain le représentant de l’UNICEF dit :
«Les enfants ont des chances très limitées pour jouer et pratiquer des activités enfantines dans des lieux sûrs. Environ la moitié des enfants palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza passent beaucoup moins de temps qu’auparavant à pratiquer des activités parascolaires ».
Selon les sources du mouvement international de la défense de l’enfance – la section de la Palestine douze enfants palestiniens ont trouvé la mort depuis le début de l’année en cours.
Les enfants palestiniens
Les statistiques montrent que le nombre total des enfants tombés en martyr depuis le déclenchement de l’intifada d’Al-Aqsa en septembre 2000 s’est élevé à 680 enfants palestiniens…
Il est important de noter encore une fois que la convention des droits de l’enfant affirme que tout enfant a le droit incontestable d’être protégé de toute violence.
(Fin)
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