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Les Israéliens kidnappent Abou Tarek et sa fille Malak la nuit de lAïd et les jettent en prisons.

mercredi 7-février-2007

Naplouse – Exclusif
Elle est restée devant la porte de sa maison pendant des heures après que les soldats l’aient autorisée à revenir chez-elle. Mais son mari et sa fille ne sont encore pas rentrés à ce jour. Voici racontée par Hayam IKBARIA « Oum Tarek » l’histoire de la famille de Zyad ALKHANFA « Abou Tarek » avec l’occupation.

L’histoire commence l’avant veille de l’Aïd lorsque les soldats investissent l’immeuble « Achakâa » dans le vieux Boulevard « ANNAJAH » là où habite la famille d’Abou Tarek qui était occupée à préparer les gâteaux de l’Aïd. Mais les visiteurs de nuit ne se soucient guère des joies et des sourires des fêtes.

« En quelques instants des dizaines de soldats sionistes se sont déployés et les haut-parleurs ont commencé à appeler les habitants à quitter leurs domiciles. Nous sommes sortis pour trouver tous les habitants du quartier dans la rue. Les soldats nous ont emmené à l’école proche « IBN AL HAYTHAM ». Ils ont rassemblé les femmes dans une seule pièce et les ont obligées à s’asseoir sur les bancs d’élèves et ont fait pareil avec les hommes pour les interroger un à un. » Oum Tarek continue : « Les soldats ont soupçonné une femme d’être un recherché déguisé et l’ont obligée à enlever son voile pour identification et l’ont laissée comme si de rien n’était. » Elle précise que ce n’était pas la seule femme interrogée mais qu’une autre a également subi les interrogatoires avec son mari et ses enfants.

Après des heures d’attente dans le froid les explosions les coups de feu et les bombes sonores ont soulevé la ville de Naplouse. Une forte déflagration a quasiment détruit l’immeuble « Achakâa » et a fortement endommagé les immeubles alentour. L’appartement d’Abou Tarek a subi de graves dommages vitres brisées murs effondrés et coupure de l’électricité tout comme le reste des habitations du quartier. La mairie a estimé les dégâts à 70% mais a remis l’électricité pour que la famille puisse passer la nuit chez elle. Ils étaient les seuls à le faire. Les voisins ont tous préféré partir en attendant de faire des travaux et de voir le climat se radoucir.

La nuit d’après comme pour gâcher la vie des palestiniens les soldats sont revenus. « Ils nous ont demandé de quitter l’appartement et nous ont conduit à une maison proche. Pendant ce temps ils ont fouillé chez nous et ont saisi 3 portables le mien celui de mon mari et celui de ma fille. »

Après des heures de fouille les soldats sont revenus pour demander à Abou Tarek et à sa fille Malak de sortir avec eux et demandé à la mère de rentrer avec ses enfants.

Oum Tarek est restée devant chez elle jusqu’à 9 heures du matin à attendre le retour de son mari et sa fille. « Aux mouvements des populations j’ai compris que l’armée sioniste s’est retirée » après vérification aucune trace des soldats mais où sont passé son mari et sa fille?

Elle n’a pas été informée de leur arrestation de façon officielle mais elle a contacté une institution de droit qui lui a dit qu’ils étaient arrêtés. Par la suite un avocat de Naplouse lui a confirmé qu’il a vu le père et la fille lors de sa visite à des détenus dans la prison de HAWARA à l’Est de Naplouse. Selon le même avocat le père et sa fille ont été transférés au centre d’interrogation de la prison AL JALAMA et leur détention a été prolongée de 15 jours depuis le 25/01.

A 45 ans Oum Tarek raconte sa vie : « La joie ne peut pas entrer dans une maison dont les murs ont été détruits et les piliers emprisonnés. Même les enfants chez moi n’ont pas ressenti la joie de l’Aïd ils n’ont pas mis leurs habits neufs ni mangé les gâteaux de l’Aïd ni. ni… »

La mère décrit les derniers instants avant l’arrestation de Malak : « Elle avait préparé les habits de l’Aïd et les a mis à côté de son lit. Elle était organisée et ordonnée dans sa vie et dans ses études de 4 ème année à l’université ANNAJAH » et elle rajoute : « Malak l’aînée de mes enfants est dans sa vingtaine elle est major de sa promo à la faculté de technologies de l’information et n’avait qu’un but en vue obtenir son diplôme sans perdre son classement. Je n’arrive pas à imaginer qu’elle soit prisonnière. »

Abou Tarek lui est âgé de 48 ans il n’a pas l’expérience des prisons israéliennes et son épouse craint qu’il ne puisse pas supporter les souffrances de la captivité. Il travaille dans une scierie de pierre qui lui appartient et de par son métier il possède des autorisations lui permettant de passer aux barrages militaires et de se déplacer dans les différentes préfectures de la Cisjordanie. Il n’y a donc pas de justification sécuritaire à son arrestation.

Oum Tarek implore tous les organismes locaux et internationaux de droit de l’Homme d’intervenir pour mettre fin à l’épreuve qu’elle et sa famille subissent. Et jusqu’à ce que Abou Tarek et Malak soient libérés le petit Oussama (3 ans) se remémore ce qui s’est passé dans la nuit de Naplouse en attendant l’Aïd.

Trad. T.B.

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