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Journée des prisonniers palestiniens – 17 avril

jeudi 8-février-2007


Journée des prisonniers palestiniens – 17 avril

Rapports de Nadi al-asir al-Filistini

Grâce aux visites des avocats de Nadi al-asir al-Filistini aux différentes prisons et centres de détention de l’occupation où 3240 prisonniers et prisonnières ont été visités en 2005 sur un nombre de 9500 prisonniers (chiffre actuel) Nadi al-asir a écrit dans son rapport du 11 avril 2006 :

1) Situation médicale

La négligence médicale envers l’état des prisonniers s’accentue. Les cas de prisonniers malades non soignés ou même soignés avec retard augmentent. Les prisonniers souffrent de maladies de peau de cancers de maux d’estomac des articulations. Les prisonniers blessés ne sont pas soigné. Parmi les cas de prisonniers malades non soignés citons celui du prisonnier Alaa Salim Ali Koujak détenu à Shatta qui souffre de paralysie de la main gauche mais aussi d’une blessure à la poitrine et d’une hépatite B. Le prisonnier Ahmad Sari Hussayn souffre d’une blessure à la jambe droite et une intervention chirurgicale est nécessaire pour extraire les éclats de balles. Le prisonnier Muhammad Sami Muhammad Hussayn touché à la tête par deux balles attend toujours l’exécution des promesses de la direction des prisons pour une intervention chirurgicale.

Près de 1 000 prisonniers sont malades ou sont devenus malades du fait des conditions de détention et de la négligence médicale. Parmi ces prisonniers plusieurs femmes comme Samar Sbayh de Tulkarm enceinte de 8 mois (arrêtée alors qu’elle était enceinte de deux mois) qui ne reçoit aucun soin.

2) les conditions de détention

Les cellules dans lesquelles sont enfermés les prisonniers sont dépourvues des conditions les plus élémentaires pour une vie humaine digne. Elles sont étroites 3 à 5 prisonniers partagent une cellule certains sont contraints de dormir sur le sol. Les cellules ne sont jamais ensoleillées des plaques de fer obstruent les fenêtres. Les cellules sont infestées de cafards et de rats elles sont humides et souvent une simple ouverture dans le sol constitue les toilettes. A Haddarim les douches sont à l’extérieur 8 pour chaque section qui comprend 120 à 135 prisonniers. Ce nombre est insuffisant pour les prisonniers qui doivent longtemps attendre leur tour pour se laver. Les couvertures ne sont pas suffisantes et les prisonniers sont souvent punis par la suppression du temps de sortie dans la cour. La guerre menée par les autorités de l’occupation contre les prisonniers influe sur leur vie quotidienne : alimentation propreté surpopulation des cellules interdiction de recevoir des vêtements ou de l’alimentation.

3 ) La relation avec l’administration des prisons

L’administration pénitentiaire israélienne prend du plaisir à inventer de nouveaux moyens pour humilier et réprimer les prisonniers. Outre les insultes les pressions psychologiques qui sont devenues quotidiennes les prisonniers sont battus et torturés par l’armée et les services de renseignements au cours des arrestations des interrogatoires et même après au cours des raids menés contre les cellules par les unités spéciales de la répression.

Les fouilles à nu sont devenues une pratique « normale » : les prisonniers qui sont déplacés vers les tribunaux ou vers d’autres prisons. L’avocat Mundher Abou Ahmad a assisté à une scène de ce genre dans la prison de Ofer. Le prisonnier devait être transféré vers une autre prison. Les soldats l’ont attaché avec des liens métalliques ils l’ont dévêtu devant tous ses camarades qui se trouvaient dans les tentes. Son sac a été vidé ses affaires éparpillées. Il devait tout en ayant les mains attachées remettre tout en ordre. L’avocat l’a aidé malgré les protestations des soldats. Il y a également les fouilles par surprise dans les cellules. Les prisonniers sont jetés hors des cellules en pleine nuit dans le froid afin de procéder aux fouilles. Les cellules sont alors dévastées.

Des punitions impitoyables sont imposées aux prisonniers pour les motifs les plus dérisoires : les cellules individuelles le paiement d’amendes trop lourdes l’enlèvement des appareils électriques ou la punition collective : à Haddarim la fermeture de la cuisine ou l’interdiction des visites entre cellules l’interdiction de sortir dans la cour. interdiction de poursuivre les études pour le prisonnier Jalal Rummaneh car il avait traduit la plainte d’un prisonnier en hébreu.

4) Des pressions psychologiques

Les prisonniers sont interdits des visites familles ou des lettres. Plus de 2 000 prisonniers ne peuvent avoir la visite de leurs familles par décision des services de renseignements israéliens qui avancent des motifs sécuritaires. Même les familles qui parviennent à obtenir le droit de visite doivent faire face à des barrières en plastique qui empêchent le déroulement d’une visite humaine.

La politique de l’isolement des prisonniers dans des cellules individuelles pour un temps très long est la pire des mesures punitives et répressives israéliennes ; 10 prisonniers sont actuellement en total islement à Beer Saba’ et à Ascalan.

Abdallah Barghouty de Beit Rima Ahmad Moghrabi de Bethlehem Mahmoud Issa de Inata Hassan Salameh de Gaza Mansour Shahatit Muhammad Jaber de Salfit Khalil Abu Abla de Gaza Jamal Abul Hayja de Jénine Mazen Malsa de Jordanie Mu’taz Hijazi d’al-Quds. Les prisonniers sont mis en isolement dans des cellules minuscules sombres pourries et humides.

De plus la direction des prisons s’évertue à empêcher une quelconque stabilité psychologique des prisonniers en les déplaçant sans cesse d’une prison section ou cellule à l’autre.

Les prisonniers jordaniens détenus dans les prisons israéliennes

A l’occasion du 17 avril journée des prisonniers palestiniens Nadi al-asir tient à rappeler les conditions de détention des prisonniers jordaniens qui partagent l’enfer des prisons israéliennes avec leurs frères palestiniens et arabes.

Ils sont 35 prisonniers jordaniens qui vivent des conditions difficiles et pénibles. Plusieurs d’entre eux sont détenus depuis 1990 soit avant les accords de paix (de capitulation) entre la Jordanie et Israël. Ce sont les prisonniers Amine Sane’ Khaled Abu Ghalioun Salem Abu Ghalioun Sultan Ajlouni Ali Atatiri.

Depuis un an et demi Nadi al-asir organise la visite des avocats en direction des prisonniers jordaniens pour également les défendre devant les cours israéliennes. De ce fait il a la possibilité de transmettre à l’opinion internationale les conditions dans lesquelles ils sont détenus.

Les prisonniers jordaniens souffrent comme les autres de la négligence médicale et du manque flagrant de vêtements et d’affaires personnelles. Les prisonniers ne sont pas visités par leurs familles et doivent compter sur la solidarité des autres prisonniers pour assurer leurs besoins.

Les prisonniers jordaniens sont interdits de contacter leurs parents. Normalement tout détenu devrait pouvoir téléphoner à ses parents une fois tous les six mois ou un an mais les prisonniers jordaniens n’ont pu contacter leurs parents depuis plus de trois ans. De plus ils ne peuvent se faire photographier pour envoyer leurs photos à leurs parents et ne peuvent recevoir des photos ou des cassettes vidéos de leurs parents. Il s’agit d’un acquis que les autorités carcérales ont supprimé car les prisonniers pouvaient auparavant recevoir des photos ou des cassettes familiales une fois par an.

Les prisonniers jordaniens se plaignent de la rareté des visites du consul jordanien qui d’ailleurs ne les visite pas tous. Sur le plan politique les prisonniers jordaniens considèrent que le gouvernement jordanien a manqué plusieurs occasions pour réclamer leur libération et réclament l’application de la troisième convention de Genève qui stipule que les prisonniers de guerre doivent être libérés lorsque des accords de « paix » sont signés entre les Etats en guerre. De même les prisonniers reprochent au gouvernement d’avoir refusé qu’ils soient échangés lors de l’échange des prisonniers avec le Hezbollah en 2004. Ils critiquent leur gouvernement de ne pas agir effectivement pour leur libération surtout qu’un accord de paix est signé et qu’à maintes reprises il avait promis aux familles des prisonniers qu’il ferait le nécessaire.

De plus les prisonniers jordaniens et arabes plus généralement sont conçus comme des otages entre les mains d’Israël. Même lorsque leur peine est achevée les prisonniers arabes sont transférés en tant que prisonniers administratifs afin de maintenir leur incarcération et utiliser leur cause dans des tractations sécuritaires avec les Etats dont ils dépendent.

Les prisonniers jordaniens ont mené plusieurs luttes plusieurs grèves de la faim et des protestations. Ils ont envoyé plusieurs lettres aux ambassades et au parlement jordanien ainsi qu’aux institutions des droits de l’homme locales et internationales leur réclamant d’agir pour soutenir leurs revendications.

A l’occasion de la journée du prisonnier palestinien et arabe détenu dans les prisons de l’occupation israélienne Nadi al-asir revendique :

  • 1 ) la libération de tous les prisonniers jordaniens selon les conventions de Genève et l’accord de paix signé entre la Jordanie et Israël.
  • 2) Agir pour faire connaître et soutenir les prisonniers jordaniens et tous les prisonniers arabes au niveau politique diplomatique et populaire.
  • 3) Permettre des visites familiales en coordination avec la Croix-Rouge internationale et les ambassades.
  • 4) Autoriser les coups de fil des prisonniers à leurs parents.
  • 5 ) Refuser la prétention israélienne consistant à les faire passer pour des prisonniers de droit commun.

 

diffusé par la liste Palestine en marche

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