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Les médias et la deuxième commémoration du départ du cheikh Ahmed Yassine

lundi 12-février-2007

Gaza – CPI
Un symbole d’un chef croyant et moudjahid reste toujours le cheikh Ahmed Yassine. Il a en effet voulu ramener à la Umma sa formidable grandeur. Yassine a perfectionné l’art d’un héroïsme inoubliable. Sa destinée a dessiné le plus magnifique tableau d’un chemin conduisant à la victoire. Son œuvre reste un remède à l’amère réalité palestinienne. Pas un instant de sa vie le cheikh n’a pensé vivre pour sa personne. Tous ses efforts et pensées étaient consacrés à sa patrie à son peuple et à sa Umma.

C’est avec son handicap son fauteuil roulant son inébranlable volonté sa profonde pensée et sa croyance qu’il a vaincu les injustes avant qu’ils puissent le tuer avec leurs missiles haineux.

Deux ans après son départ la victoire du Hamas aux élections législatives palestiniennes est venue se présenter comme une extension incontestée de la vie du cheikh.

La grandeur d’un homme
Le départ du cheikh Ahmed Yassine a assommé les médias de tous bords.

IMAD Al-Ifranji journaliste et directeur du bureau du quotidien « Al-Quds » dans la ville de Gaza souligne que la personnalité exceptionnelle du fondateur et du leader d’un mouvement islamique s’est profondément enracinée dans la société palestinienne. Il est donc normal que son assassinat ait eu un écho médiatique exceptionnel s’agissant d’un homme invalide un fondateur un chef palestinien devenu un symbole pour tous les peuples soumis. C’est un cheikh pour qui l’handicap l’avait normalement dispensé de tout acte de djihad mais cet handicap ne l’a pas pour autant empêché de fonder un mouvement de djihad et d’être à la tête de brigades de combattants. Il est alors naturel que l’assassinat de cet homme prenne cette grande ampleur médiatique. Le journal Al-Quds a répandu ses envoyés spéciaux partout dans les territoires palestiniens pour glaner les réactions de gens face à cet assassinat pour les ajouter aux nouvelles venant des agences de presse indique Al-Ifranji.

Bien que le crime d’assassinat du cheikh Ahmed Yassine ait été largement couvert par les médias le fait n’a cependant pas été analysé à une profondeur satisfaisante.

A la mémoire d’un martyr
L’observateur des radios locales palestiniennes le jour de l’assassinat du cheikh Ahmed Yassine remarque combien se concertaient les voix palestiniennes.

Raïd Abou Daïr le directeur de la radio « La Voix d’Al-Aqsa » dans la ville de Gaza dit des premières minutes suivant sa tombée en martyre qu’elles étaient des minutes de panique. Aucun speaker n’a osé annoncer la nouvelle. Personne ne pouvait croire que l’invalide vieux avait été assassiné en sortant d’un lieu de culte de la mosquée.

« Cependant nous avons mis en œuvre un réseau d’envoyés spéciaux partout dans la patrie. Nous avons aussi unifié notre radio avec d’autres en Cisjordanie pour accueillir les réactions la colère et la tristesse de la rue palestinienne. Ensuite nous avons approvisionné les agences de presse par nos rencontres et nos archives spéciaux au cheikh » ajoute-il.

Par ailleurs Imad Id directeur de l’agence Maa et l’envoyé spécial de la chaîne satellitaire dans la ville de Gaza dit qu’il n’est pas étrange de s’intéresser à une personnalité telle que celle d’Al-Yassine un chef spirituel d’un des plus grands mouvements de résistance de la scène palestinienne. Al-Manar a mis en place une onde ouverte depuis le moment de la tombée en martyre du cheikh jusqu’à la désignation de son successeur.

Fidèle au cheikh
Le cheikh Ahmed Yassine est parti sans pour autant que ses mots partent. Deux ans après ses amoureux vivent sa mémoire. Le journal Al-Rissala (le message) écrit à titre d’exemple : « Qu’est-ce qui s’est passé au Hamas et à la cause palestinienne après le départ de ce père (spirituel)? » Sous ce titre il couvre toutes les activités les conférences les festivités de la commémoration. Durant des années il fait l’archivage de tous les témoignages concernant le cheikh. Le cheikh avait laissé ses marques jusqu’à sa dernière minute de sa vie. La victoire de son mouvement (le Hamas) est la meilleure preuve.

Ce n’est pas toujours évident
Il y a des médias qui ont la chance de vouloir et de pouvoir rendre l’hommage à la mémoire de grands hommes. Mais il y en a d’autres qui ne l’ont pas à l’instar du journal d’Al-Quds contrôlé par les Sionistes qui traitent la presse palestinienne selon leur humeur souligne le journaliste Imad Al-Ifranji. Cependant il constate qu’il y a une regrettable démission de la part des médias arabes et islamiques dans cette deuxième commémoration du cheikh Ahmed Yassine.

De son côté le docteur Abdou Al-Sattar chercheur et professeur des sciences politiques à l’université nationale Al-Najah dans la ville de Naplouse voit que la raison qui pousse les médias à s’intéresser à l’assassinat est le fait qu’il s’agit d’un chef fondateur du mouvement de la résistance islamique « Hamas » qui fait partie du mouvement des Frères Musulmans un des plus grands mouvement mondiaux.

Le docteur Qassim Ali croit que les médias arabes dépendent des Occidentaux. Si ceux-ci mettent le paquet pour une personnalité qu’ils veulent mettre en avant ils le feront aussi. Mais pour quelqu’un tel que le cheikh Ahmed Yassine un opposant aux Américains les médias arabes n’osent pas lui donner la place qu’il mérite.

Une prolongation de la vie du cheikh Ahmed Yassine
Enfin la commémoration de cette année a un autre goût avec la victoire du Hamas aux élections législatives et la composition du nouveau gouvernement palestinien qui constituent en fait une prolongation de la vie du cheikh.

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