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Démocratie interrompue en Egypte

jeudi 21-juin-2012

Cet article est une traduction d’un éditorial du new York Times qui permet d’avoir une opinion américaine sur les derniers événements en Egypte et n’est donc pas là pour refléter l’avis du Centre Palestinien d’Information.

La transition démocratique un temps prometteuse en Egypte est en péril après une prise de pouvoir des généraux et des tribunaux vestiges du régime oppresseur de Hosni Moubarak. Ce n’est pas pour cela que les Egyptiens se sont rassemblés et sont morts à Tahrir Square. Cela garantit plus d’agitation. Vu l’importance de l’Egypte dans le monde arabe c’est un exemple effrayant qui se profile pour les autres sociétés qui essaient de dépasser les régimes autocratiques.

Après que Moubarak fut déchu seize mois plus tôt les généraux ont promis de transférer le pouvoir vers un gouvernement civil d’ici le 1er juillet. Le scepticisme était de mise et ils ont maintenant montré leur vraie couleur. Mercredi le conseil militaire en place a réimposé la loi martiale deux semaines après avoir expiré. Le jour suivant une commission de juges de l’ère Moubarak a ordonné la dissolution du parlement récemment élu où les Frères musulmans autrefois interdits bénéficiaient d’une large majorité. Les généraux ont vite appliqué la décision de justice et ont réclamé tous les pouvoirs législatifs pour eux-mêmes.

Puis dimanche les généraux ont publié une constitution provisoire qui retirait l’armée et le ministre de la défense de la supervision présidentielle et ont nommé une commission de cent membres pour préparer une nouvelle charte permanente remplaçant celle fixée par le parlement.

Lundi alors que les résultats non-officiels suggéraient que Mohamed Morsi le candidat des Frères musulmans avait battu Ahmed Shafik ancien général de la Force aérienne et dernier premier ministre de M. Moubarak les généraux ont essayé de calmer le jeu insistant à dire que les Egyptiens devraient « faire confiance aux forces armées ». Il faudra bien plus que des mots pour remettre la démocratie sur les rails.

Les Egyptiens voulaient un véritable changement. Dans le premier tour des votes pour les présidentielles deux candidats modérés ensemble ont obtenu le plus de voix mais ils ne sont pas arrivés au tour final. Il y a de sérieuses questions quant à l’engagement de M. Morsi et de M. Shafik envers les réformes économiques et politiques dont l’Egypte a désespérément besoin. Après avoir essayé de cultiver une image de modération les Frères se sont alliés avec les salafis intransigeants et ont rejoint leur appel à mettre en place le droit islamique. Mais si M. Morsi est bien le vainqueur on doit lui laisser faire le travail.

Les Egyptiens ont fait leur révolution et doivent finalement la faire réussir. Les réformateurs vont devoir se regrouper. Ils seront plus forts s’ils travaillent ensemble.

And ils seront plus forts s’ils ont moins de soutien équivoque de la part de l’administration Obama qui reste silencieuse depuis trop longtemps. Elle a envoyé un mauvais message en mars lorsqu’elle a recommencé à donné l’aide militaire à l’Egypte (13 milliard de dollars par an) après un temps d’arrêt de cinq mois même si les généraux n’avaient pas abrogé l’état d’urgence ni abandonné les poursuites à l’encontre d’employés de quatre groupes pro-démocratie financés par des fonds américains. L’administration aurait dû retarder une partie de l’aide pour montrer son soutien ferme à l’égard du processus démocratique.

Les officiels américains avaient raison d’avertir les généraux lundi du risque de perdre des milliards de dollars s’ils ne transfèrent pas rapidement le pouvoir au président s’ils n’assurent pas des élections pour un nouveau parlement et s’ils ne commencent pas à écrire une nouvelle constitution avec l’aide d’un large éventail d’Egyptiens. Les Etats-Unis doivent travailler avec l’Egypte pour maintenir le traité de paix et une frontière stable avec Israël. Mais une Egypte non-démocratique constamment en agitation n’aide ni son peuple ni Israël ni le reste de la région.

Editorial du New York Times publié le 18 juin 2012

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