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La souffrance palestinienne depuis le rêve de Hertzel jusqu’au terrorisme de Sharon

dimanche 25-février-2007

 Entre 1897 et 2005 : 108 ans après le premier congrès sioniste. 

Ecrit par Mahmoud Kaouch écrivain et journaliste palestinien installé au Danemark  

Heureux de l’expulsion de l’occupant israélien et de la libération de la bande de Gaza espérant que cette libération constitue un pas dans la voie de l’indépendance et dans la voie de la naissance de l’Etat palestinien tant attendu et dans cet environnement de joie que vivent les milieux palestiniens ils se remémorent la tenue du premier congrès sioniste à Bâle en suisse il y a 108 ans.

Ce congrès constitua le premier indicateur du début de la grande catastrophe (Nakbah) que subira le peuple palestinien et sa terre bénie.  

La tenue de ce congrès fut le résultat d’une longue activité sioniste tout au long du 19ème siècle une activité a laquelle avaient participé différents courants juifs au sein du mouvement sioniste.

Ce congrès fut considéré alors comme la rupture indiquant la fin d’une certaine période et le début d’une autre dans l’histoire du sionisme.

Le congrès a de plus transformé le sionisme d’un mouvement embryonnaire à une organisation internationale forte et efficace. En effet durant ce congrès furent conçues les bases théoriques de l’état hébreu.

Cet Etat vit le jour par une « césarienne » sur les ruines de la Palestine et de son peuple il vit le jour par une conspiration internationale et une soumission arabe. 

Entre le 29 Août 1897 date de la tenue de ce congrès et maintenant ; les sionistes ont traversé de nombreuses et dangereuses étapes dans lesquelles ils ont tenté de disloquer la nation arabe et son peuple et de pénétrer la plupart des lignes arabes.

Tout ceci s’est en général effectué dans le cadre d’une protection occidentale et plus particulièrement une protection américaine.

La toile tissée par les sionistes il y a 108 ans s’est élargie afin d’englober la majeure partie du monde.

Elle gère les affaires économiques et médiatiques dirige et finance les putschs militaires et possède un grand Empire financier financé et enrichi par les dons des communautés juives par les dédommagements de l’Allemagne et par les aides américaines qui ont dépassé jusque maintenant les 120 milliards de dollars.  

Théodore Herzele père du sionisme international 

Le congrès s’est tenu entre le 29 et 31 août 1897 dans la ville de Bâle. Sous le titre : « le retour à Sion » il était organisé et dirigé par le penseur et écrivain juif hongrois Théodore Herzele considéré comme le père du sionisme international.

Sion bien entendu est une montagne dans la ville palestinienne Alquds. 204 émissaires juifs ont assisté à ce congrès dont 117 représentants de différentes associations sionistes 70 d’entre eux ne venaient que de la seule Russie.

De même des émissaires des deux Amériques des pays scandinaves et de quelques pays arabes (surtout l’Algérie) y ont assisté.

Il était convenu de tenir ce congrès dans la ville allemande de Munich mais la communauté juive y résidant refusa pour des raisons qui lui étaient propres ce qui a entraîné la tenue du congrès dans ville de Bâle en Suisse.  

Herzele a ouvert ce premier congrès sioniste par un court discours où il avait assuré que le but du congrès est « de mettre la première pierre pour le foyer que va habiter le peuple juif à l’avenir. »

Il a affirmé que « le sionisme est le retour au judaïsme avant de constituer un retour au pays des juifs. » Herzele a décrit dans son discours le statut accordé à ce congrès qui constituerait : « l’association nationale juive ».

Le congrès a également défini les objectifs du sionisme connus depuis ce jour sous le nom du «programme Bale » qui a clairement défini la position des sionistes en ce qui concerne l’emplacement de leur Etat à créer ».

 Malgré que les recherches du congrès se soient limitées sur les discussions et les négociations et malgré l’absence d’un engagement de Herzele de créer cet Etat « nation » très précisément en Palestine le congrès fut quand même un réel déclencheur du projet de l’Etat sioniste.

Malgré les nombreuses possibilités offertes et choix d’états possibles telles l’Argentine ou l’Ouganda le congrès a constitué le tremplin vers la Palestine. Herzele avait pensé à ça un an auparavant comme indiqué clairement dans son livre « L’état juif ». 

Les intéressés au judaïsme et au sionisme ont alors pensé que ce premier congrès sioniste a été un point de rupture important dans l’histoire du mouvement sioniste.

Cela après que le créateur du mouvement ai réussi à rassembler la plupart des sionistes du monde sous un même toit dans le cadre de l’organisation sioniste mondiale qui a pris en main plus tard la direction des services sionistes dans le monde. 

Ainsi la mise en place de l’organisation sioniste mondiale a déclenché une nouvelle ère dans l’activité sioniste ayant pour but la réalisation des plans de ce mouvement comme indiqué dans l’encyclopédie palestinienne. Un comité exécutif est né suite à ce congrès.

Composé de 15 membres il avait le rôle d’un conseil consultatif. Un autre comité plus petit constitué de 5 membres faisait office de gouvernement. Un fond monétaire fut instauré afin d’y récupérer les dons sionistes annuels de la part de tout les juifs à travers le monde.

De plus La banque coloniale juive a été instaurée avec un capital s’élevant à plus de deux millions de livres sterling. Le congrès a mis en place un programme sur lequel ont fonctionné tout les congrès qui ont suivi.

Il a également discuté des rapports détaillés sur la condition des communautés juives à travers le monde de même que sur la Palestine et sur l’activité coloniale qui s’y poursuit. Théodore Herzele fut placé à la tête du congrès et à la tête de l’organisation sioniste mondiale.

La promesse de Balfour… une conséquence de la conspiration internationale et de la soumission arabe. 

Huit ans après ce congrès suite à de nombreuses pressions exercées sur le gouvernement britannique celui-ci a proposé à l’organisation mondiale sioniste sept milles kilomètres carrés des terres d’Ouganda afin d’y créer la nation juive tant attendue !

Mais « l’organisation de la terre juive » qui constitue un des bras du sionisme avait adopté le point de vue de la « Torah » et a refusé cette offre insistant pour que cet Etat soit en Palestine !!
 
Or du fait des pressions qui se sont accentuées sur les Etats d’Unis d’Amérique et sur le camp occidental dont ont émergé les « alliés » suite à la première guerre mondiale ; le ministre des affaires étrangères britanniques James Balfour a déclaré en 1917 sa promesse injuste qui décréta l’instauration de la nation juive sur des parties de la Palestine.

Cela permettait en effet d’en faire un point stratégique afin de protéger le canal de Suez la route des Indes de même cet Etat constituait bien sur une base avancée pour l’impérialisme en plein cœur de la nation arabe.

Le président américain Harry Truman adopta cette promesse à son tour. La situation s’est alors développée toujours encrée d’une conspiration internationale et d’une soumission arabe jusqu’à la venue du 22ème congrès sioniste qui s’est tenu à Bâle en Suisse en 1946 et qui adopta a son tour le projet : « Balfour 1942 » fixant la création d’un Etat juif en Palestine comme étant le projet du mouvement sioniste. 

Le projet sioniste a laissé ses empruntes sur la terre palestinienne et sur la situation démographique qui y règne. Ainsi cinquante ans après le premier congrès de Bâle le mouvement sioniste est parvenu à mettre en place une entité sioniste sur 78% de la surface de la Palestine historique.

Il est parvenu à expulser par la terreur les atrocités et la torture plus de 850000 palestiniens de leurs terres. Enfin en 67 le mouvement prend ce qui reste de la Palestine après l’expulsion et l’émigration forcée de centaines de milliers de nouveaux palestiniens.

 En ce qui concerne l’immigration juive en Palestine elle pris un aspect organisé après le premier congrès de Bâle. Ainsi le nombre de juifs s’éleva de 30000 en 1897 à 650000 en 1948 date de la « Nakbah » (catastrophe) de la Palestine et la naissance de l’Etat hébreu.

La politique d’expulsion israélienne de spoliation des terres d’installation de colonies les politiques des opérations de destruction de creusage et d’enfermement se sont par ailleurs poursuivies ; de même que le changement des attributs de la Palestine de la manière qui plait et qui convient aux aspirations judéo-sionistes.

D’un autre coté la politique d’immigration juive s’est poursuivie ; le nombre de juifs installés en Palestine a fini par atteindre cinq millions parmi les quelques 13 millions de juifs sur Terre.   

Depuis le viol de la terre de Palestine et jusque maintenant les israéliens n’ont cessé de pratiquer la politique dans un cadre idéologique sioniste.

Ils cohabitent avec une peur perpétuelle et vont se réfugier chez l’Occident et plus précisément chez les Etats-Unis d’Amérique pour garantir les armes destructives les centrales nucléaires et la technologie développée tout en recevant un appui politique et moral.

Depuis le premier instant de ce viol et jusque maintenant la souffrance et la douleur palestinienne est en perpétuelle croissance en conséquence des exactions inhumaines et barbares et du total parti pris occidental et américain pour Israël.

Si nous voulons effectuer une recherche dans les dossiers du Conseil de sécurité et de l’organisation des nations unies plus généralement nous serons assurés définitivement que les Etats-Unis(en particulier) n’ont pas enregistré une seule dénonciation à l’encontre des exactions terroristes et sauvages déjà commises ou qui continuent à être commises par les israéliens envers palestiniens et arabes en général ; et ce depuis le rêve de Théodore Herzele en 1897 jusque le terrorisme actuel d’Ariel Sharon. 

L’idéologie sioniste continue à manipuler les mentalités des dirigeants israéliens 

Sans tenir compte des engagements partisans et des courants idéologiques de droite ou de gauche l’idéologie sioniste continue de manipuler les mentalités et les politiques des dirigeants d’Israël.

Donnons un exemple : lorsque devant la Knesset Isaac Rabin exposa l’« annonce des principes » conclus avec le président palestinien décédé Yasser Arafat il chercha par tout les moyens à insister sur la victoire du sionisme.

De plus Benyamin Netannyahou a insisté dans ses écrits sur le fait que : « le sionisme a un rôle important qu’il doit accomplir afin d’installer huit millions de juifs pour les préserver de l’antisémitisme qui prolifère dans le monde » prétexte-t-il.

Malgré toutes les idées exposées par le leader du parti travailliste Shimon Pérez dans son livre : « le nouveau moyen orient » qui tentent de distinguer entre deux générations israéliennes: l’ancienne qui a eu une politique dirigée vers les rêves et les visions idéologiques et l’actuelle dont la politique se base sur les réalités de l’époque.

Malgré cette distinction Pérez n’est pas parvenu à s’écarter des positions sionistes en ce qui concerne la revendication de la terre d’Israël évoquée dans la Torah et qui englobe la Cisjordanie Alquds la bande de Gaza et les plateaux du Golan ; son cas est d’ailleurs celui de n’importe quel autre leader sioniste travailliste ou du Likoud. 

Le sionisme et la confrontation avec les réalités de l’époque 

108 ans sont écoulés après le premier congrès sioniste malgré cela les dirigeants israéliens (autant les travaillistes que ceux du Likoud) restent incapables d’élever le sionisme et de le développer parallèlement aux réalités et vérités changeantes de cette époque.
 
En effet Isaac Rabin est considéré par le monde comme un homme de paix les dirigeants palestiniens se vantent même de l’avoir connu ; mais cet homme alors même qu’il effectuait ses premiers pas vers la paix n’a pas reconnu le droit du peuple palestinien à fonder son propre Etat indépendant en Cisjordanie bande de Gaza et Alquds bénie.

Il était bien déterminé à préserver les colonies situées dans la ville et mettre cette dernière sous la protection  des forces israéliennes et du pouvoir politique de Tel Aviv.

Si tel fut le cas avec Rabin le cas pour les autres dirigeants israéliens est bien pire et reste marqué de bien plus d’extrémisme.

Lorsque Ariel Sharon a prit la décision de se retirer de Gaza il y a été obligé du fait des pressions de la résistance et des pertes militaires humaines et économiques d’Israël non par amour de la paix ou par soumission au droit international. 

En effet si l’injustice et la douleur flagrantes commises par le sionisme mondial à l’encontre des palestiniens ont été lourdes à porter sur les consciences de quelques penseurs politiques et militaires juifs et non juifs comme l’indiquent certains de leurs écrits et déclarations comme fut particulièrement le cas d’Albert Einstein de Maxime Rodonson du professeur Talmoun et Nahoum Goldman et enfin de Ezra Weizman.
 
Malgré cela Israël reste accrochée au statut de l’Etat apartheid qui contrôle les palestiniens contrairement à leur volonté et à leurs envies.

Cela est bien le signe de l’approche de la fin du sionisme comme l’a prédit le journal israélien « Haaretz » il y a un an. 

En effet le 9 juillet 2004 alors que l’on commémorait le souvenir de la mort du père du sionisme mondial le journal affirma ce qui suit : « cent ans après la mort de Herzele il doit être dit sans crainte ni doute que le sionisme « des deux milles ans » ne subsistera pas tant que l’interprétation de l’Etat des juifs demeure celle de l’Etat de l’apartheid (ségrégation raciale).

Un Etat qui contrôle les palestiniens contrairement à leur volonté et à leurs envies. Rappelons nous que la souffrance des palestiniens qui vivent sous l’occupation israélienne est aussi difficile que la souffrance des juifs d’Europe durant la fin du 19ème siècle lorsqu’ Herzele chercha une solution à leurs problèmes.

L’avenir de l’Etat des juifs est lié à l’avenir du peuple palestinien vivant en son sein ou à coté. La solution logique et humaine à cela ne peut être réalisée par le rêve mais par une réforme un changement de la réalité. ».

En effet après ces longues années de la douleur palestinienne commençant par le rêve de Théodore Herzele et finissant avec le terrorisme d’Ariel Sharon la libération de la bande de Gaza ne serait-elle pas le premier pas sur le chemin de la «réforme de la réalité » d’une manière à pouvoir créer l’Etat palestinien dans un avenir proche ? Où alors cette libération sera-t-elle le premier clou enfoncé dans le cercueil du sionisme et d’Israël ?!! 

Traduit par CPI

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