La grève de la faim illimitée entamée par les prisonniers palestiniens en Israël menace de prendre des proportions jamais égalées jusqu’alors : selon Addameer association palestinienne de défense des droits des prisonniers le mouvement risque de s’étendre à 3500 prisonniers sur les 4699 Palestiniens enfermés dans les geôles d’Israël.
Commencée le 17 avril pour protester contre la pratique de la détention administrative qui permet de maintenir un suspect en prison sans jugement pendant une période de six mois renouvelable cette action regrouperait aujourd’hui quelque 2000 détenus selon Addameer. Quant à l’administration pénitentiaire israélienne elle reconnaît 1600 participants.
La date du 17 avril ne doit rien au hasard c’est celle de la journée annuelle des prisonniers palestiniens et c’est aussi le jour où Khader Adnan militant du Djihad islamique a été relâché après une grève de la faim de soixante-six jours qui avait failli entraîner sa mort et qui a fait de lui le symbole de la lutte contre la détention administrative.
320 Palestiniens sont actuellement en détention administrative en Israël. Ce régime d’exception hérité de l’époque du mandat britannique sur la Palestine permet l’incarcération de suspects sans inculpation ni jugement pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment.
Des conditions inhumaines
Depuis le début de la grève de la faim les services pénitentiaires israéliens ont puni collectivement les prisonniers participant à la grève en utilisant un large éventail de tactiques : descentes quotidiennes baston des détenus confiscation d’objets personnels placement au secret amendes refus des visites familiales transferts vers d’autres prisons telles sont les méthodes utilisées par le service des prisons israéliennes (SPI) pour briser le mouvement. Pire selon Addameer le SPI a même confisqué le sel pour l’eau nécessaire à l’alimentation des grévistes de la faim.
La préoccupation majeure concerne aujourd’hui les vies de Bilal Diab et de Thaer Halahleh qui au 69e jour de grève de la faim qu’ils ont entamée en février sont dans un état critique.
Le mouvement de grève s’est étendu aux principaux centres de détention en Israël et plusieurs chefs de file de la résistance palestinienne comme Ahmad Saadat chef du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) l’ont rejoint.
Alors que les manifestations de solidarité se multiplient dans plusieurs villes palestiniennes le gouvernement du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou hésite sur la conduite à adopter.
Alerter l’opinion internationale
Si le mouvement bénéficie de la mobilisation dans les territoires palestiniens occupés la menace qu’il représente pour Israël est essentiellement médiatique et plusieurs ministres israéliens s’inquièteraient de l’évolution de la situation certains s’étant prononcé pour une limitation de l’utilisation de la détention administrative.
Au plan politique le chef du Hamas Khaled Mechaal le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et la Ligue arabe ont convenu d’internationaliser la question des prisonniers palestiniens et de la soumettre à l’Assemblée générale de l’ONU.
Les prisonniers palestiniens : http://www.info-palestine.net/rubri…
6 mai 2012 – Au Fait Maroc