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Il faut contraindre Israël à appliquer l’Accord sur les prisonniers

samedi 19-mai-2012

Bien qu’ayant déclaré à de multiples reprises qu’une des demandes-clés était l’abolition de la détention administrative et qu’aucune offre partielle ne serait agréée le Haut Comité pour les Grévistes de la faim a accepté une offre israélienne relative aux prisonniers.

 

Un prisonnier palestinien symbolique lors d’une manifestation de soutien à Ramallah. (Majdi Mohammed/The Associated Press)

Israël a accepté de libérer 19 prisonniers de leur isolement carcéral – certains isolés depuis plus de 10 ans – et de lever l’interdiction des visites familiales aux prisonniers de Gaza mais l’accord stipule uniquement que la détention administrative ne sera pas « renouvelée » automatiquement et qu’après six mois le prisonnier doit être soit libéré soit inculpé. Les détenus administratifs actuels seront libérés ou inculpés à la fin de leur terme actuel.

Ceci est un version allégée de l’interdiction exigée par les prisonniers. Les Palestiniens peuvent toujours être « détenus administrativement » pour au moins six mois. Les détenus actuels ne seront pas immédiatement relâchés y compris ceux qui ont frôlé la mort mais ils doivent attendre l’expiration de leur condamnation actuelle – et même alors ce n’est pas garanti.

Un membre du Conseil Législatif Palestinien Mohammed Radwan m’a dit aujourd’hui qu’à son avis Israël va tous les inculper. « On ne peut jamais faire confiance à 100 % aux Israéliens » dit-il se référant au fait que la plupart des demandes des prisonniers avaient déjà été acceptées par Israël au moment de l’échange de prisonniers contre Gilad Shalit en octobre 2011 mais Israël ne les a pas pleinement appliquées.

Il faut que la communauté internationale continue d’exercer une pression pour contraindre Israël

« Nous espérons qu’Israël s’exécutera mais en tant que Palestiniens nous n’avons que la seule garantie israélienne – il faudra que la communauté internationale continue d’exercer une pression pour contraindre Israël ».

Radwan note qu’au moment de signer l’accord Israël a aussi prolongé la détention administrative d’un membre du Conseil Législatif Palestinien Ismaïl Rajoub. Pas vraiment un signe de bonne foi dans les négociations…

Pour les familles en particulier tout accord qui ne débouche pas sur une libération est insatisfaisant.

« Vont-ils libérer Bilal ? C’est fini ? » demandait sa mère Missadeh Diab. Pas avant juin apparemment …

Tandis qu’à Gaza les tentes de solidarité et leurs occupants avaient disparu à l’aurore d’aucuns conservent quelques doutes quant à l’application pleine et entière de l’accord. Israël comme la dernière fois fera-t-il simplement le strict minimum pour ne pas avoir la communauté internationale sur le dos et pouvoir retourner aux affaires – administratives bien sûr – comme d’habitude ?

* Julie Webb-Pullman est une écrivaine et militante néo-zélandaise basée à Gaza. Elle écrit depuis 2003 sur des questions de justice socio-politiques pour le site web d’information néo-zélandais indépendant SCOOP ainsi que pour des sites canadiens étatsuniens et sud-américains ; elle a participé à plusieurs missions d’observation des droits de l’homme. (Cet article est paru initialement sur Scoop – http://gaza.scoop.ps)

16 mai 2012 – The Palestine Chronicle – vous pouvez consulter cet article sur :
http://palestinechronicle.com/view_…
Traduction : Info-Palestine.net – Marie Meert

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