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Israël vers un tsunami politique

lundi 19-septembre-2011

Les appréhensions suscitées en « Israël » par le printemps arabe se sont avérées véridiques lorsque des manifestants ont attaqué l’ambassade israélienne au Caire et chassé les diplomates israéliens. Le départ en urgence de l’équipe de l’ambassade suite à l’intervention du président américain Obama nous rappelle la révolution islamique d’Iran en 1979. En effet sept mois seulement après la chute du président Hosni Moubarak des manifestants ont déchiré en mille morceaux le symbole de l’accord de paix : le drapeau israélien qui flottait dans la capitale égyptienne depuis 31 ans.

Les historiens qui écriront la fin de l’accord de paix commenceront l’histoire par les dernières années du régime de Moubarak lorsque le Caire a petit à petit perdu le contrôle du Sinaï lorsque le désert est devenu un territoire pour les contrebandes d’armes de femmes et de réfugiés africains. Puis l’armée égyptienne recommence à se déployer sur les frontières surtout dans ces derniers mois après avoir obtenu d’ »Israël » un feu vert provisoire. Cela représente une chance pour se débarrasser des chaînes imposées par l’accord de paix et pour reprendre son contrôle sur la région entre le canal de Suez et le Néguev.

Netanyahu craint que le Sinaï devienne une grande bande de Gaza pleine d’armes une base de lancement de roquettes sur « Israël ». Le mur qu’ »Israël » construit sur les frontières avec l’Egypte est pour la sécurité immédiate. Il ne pourra pas être une solution pour les dangers stratégiques qui se construisent de plus en plus rapidement de l’autre côté.

La crise de l’ambassade a commencé suite à la mort de cinq soldats égyptiens le 18 août dernier lorsque des voitures israéliennes ont été attaquées sur la route vers Iylat. Et les manifestants de la place Tahrir qui sont déçus de voir la lenteur du changement de régime ont adressé leur colère vers l’objectif le plus détesté au Caire : l’ambassade israélienne. L’excuse du ministre de la défense Ehud Barak et la promesse d’ »Israël » de coopérer avec l’Egypte pour l’enquête de cet incident n’ont aucunement attiré l’attention de l’opinion publique égyptienne.

Les Turcs avaient chassé l’ambassadeur israélien d’Ankara une manière d’exprimer leur colère face à la mort de civils turcs au bord de la flottille qui partait vers Gaza. Une semaine après les manifestants du Caire ont fait la même chose et l’autorité n’a rien pu y faire.

Netanyahu ne veut présenter son excuse à la Turquie pour la mort des civils turcs. Il croit que le monde arabe prendrait un tel acte comme une faiblesse impardonnable. Netanyahu a donc poussé « Israël » vers une guerre dangereuse avec Ankara.

Le chef du gouvernement turc Erdogan a menacé d’envoyer la marine accompagner les flottilles qui iront vers Gaza. Netanyahu a répliqué par une visite à la base de la marine israélienne. Et le ministre des affaires étrangères a suggéré qu’ »Israël » aide les séparatistes kurdes pour équilibrer le soutien turc au Hamas.

Netanyahu et son ministre Liberman sont montrés comme des héros dans les médias. En revanche lorsque les manifestants égyptiens ont encerclé les diplomates retranchés dans l’ambassade israélienne il s’est révélé qu’ »Israël » ne possède aucun moyen de les sauver. Netanyahu s’est trouvé obligé de demander l’aide de son grand allié Obama. Encore une fois « Israël » s’est montré incapable de faire quoi que ce soit sans l’aide des Américains.

Actuellement Netanyahu espère changer les alliés perdus la Turquie et l’Egypte par un rapprochement avec l’Arabie Saoudite et les pays du Golfe. Et en Occident il essaie de contrarier la Turquie en renforçant les relations avec la Grèce la Bulgarie et la Roumanie.

Tout cela n’est que de petites choses. Le tsunami politique a déjà commencé même avant la déclaration de l’Etat palestinien aux Nations Unies. En effet « Israël » est tout seul face à l’Iran à la Turquie et à l’Egypte qui étaient à des moments donnés des amis d’ »Israël ».

« Israël » ne peut et ne devra que résister croit Netanyahu. « Israël » n’a pu empêcher la montée d’Erdogan la chute de Moubarak ou la continuation du programme nucléaire iranien. Netanyahu n’a rien fait pour apaiser ces choses-là. Et en fin de compte la position politique et stratégique d’ »Israël » va de mal en pis à cause de ses dirigeants.

Article écrit par Alov Ben dans le journal hébreu Haaretz le 14 septembre 2011 traduit et résumé par le département français du Centre Palestinien d’Information (CPI)

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