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Les appels européens à un dialogue avec le Hamas sont en augmentation

jeudi 23-août-2007

 

Al-Quds – CPI

Les appels européens gouvernementaux et parlementaires émis récemment sont nombreux. Ils invitent à revoir les politiques extérieures concernant leurs relations avec le Hamas.

Ces appels invitant à briser le blocus pratiqué contre le mouvement de la résistance islamique Hamas montrent l’impossibilité de passer outre le Hamas dans toute affaire concernant la cause palestinienne croient des observateurs.

Toute la politique américano-sioniste dans la région est perturbée par ces nouvelles tendances. Cette politique projette en fait de donner une légitimité à des décisions partiales et injustes et d’obliger le monde entier à suivre et à appuyer ces décisions.

Résultats inattendus

Sur une lecture réaliste et logique reposent le récent rapport du comité des affaires étrangères de la Chambre des communes britannique ainsi que les récentes déclarations du premier ministre italien Romano Prodi. Ils reposent sur une lecture d’un an et demi de relations occidentales erronées avec le mouvement du Hamas et avec les institutions politiques palestiniennes constitutionnellement légitimes. Ils comprennent le danger d’une telle politique et les dangers de continuer cette démarche.

Ces nouvelles positions prennent en considération les intérêts de leurs pays avant de se référer aux principes moraux et humanitaires universels ou aux critères démocratiques symbolisés par le fait que le Hamas garde toujours une majorité parlementaire gagnée par des élections dont le monde entier avait reconnu l’impartialité et que les pays européens prétendent défendre.

Si nous nous référons à une analyse réaliste des réalités du terrain nous verrons que les sanctions occidentales pratiquées contre le Hamas pour le fait qu’il ne reconnaît l’Entité sioniste et qu’il ne laisse pas tomber le choix de la résistance contre l’occupation israélienne n’ont donné que des résultats inattendus. La popularité du Hamas ne cesse de croître en dépit du siège.

En outre les conflits intérieurs constatés sur la scène palestinienne la communauté internationale en porte une grande part de responsabilité à force d’encourager concrètement le siège pratiqué contre les institutions palestiniennes pourtant légitimement élues et à force de consolider par l’argent et par l’arme une autre partie en application des plans du général américain Dayton.

Par ailleurs le blocus a caché et fait tomber dans l’oubli un gouvernement d’union nationale qui avait vu le jour il y a peu de temps.

Pas de solution sans le Hamas

Petit à petit une nouvelle vision occidentale de l’avenir commence à s’établir.

En quelques mots la nouvelle vision constate que la division politique et géographique des Palestiniens ne fait que mettre des bâtons dans les roues de toute solution dans la région.

Cette vision constate tout bien considéré la nécessité d’entamer des négociations avec le Hamas pour reconstruire le gouvernement d’union national régnant sur tous les territoires palestiniens occupés. Il y a aussi la nécessité que Tony Blair le nouvel envoyé du Quartet pour la région entame des pourparlers directs avec le Hamas. Cela encouragera la tendance dite modérée et évitera la division palestinienne. Le chef du cabinet italien dit qu’il avait transmis au premier ministre israélien Olmert et au président de l’autorité palestinienne Abbas un message consistant à dire qu’il n’y aura pas de paix avec des Palestiniens aussi divisés.

Toutefois il reste toujours des tendances occidentales qui sont en harmonie avec leurs principes démocratiques qui insistent à respecter les fruits des urnes. Ces tendances critiquent la politique du deux poids deux mesures pratiquée avec les Palestiniens. Le ministre italien des affaires étrangères a fait le mois dernier des déclarations dans ce sens. Il est nécessaire que le Hamas ne soit pas isolé étant élu dans des élections démocratiques et reconnues insinue-t-il.

Dialogue et difficultés

Pour le moment aucune indication ne pourra confirmer que ces appels à des négociations avec le Hamas donneront des résultats rapides et directs affectant réellement les démarches américano-sionistes voulant totalement isoler le mouvement du Hamas et éblouir le duo Fayyad-Abbas avec des promesses mirages en l’encourageant d’arranger des dispositions sécuritaires isolées avec Olmert et d’accepter les conférences dites de paix.

Du côté du Hamas

Le Hamas voit dans les positions britanniques et italiennes des signes d’une montée en force de ces postions occidentales confirmant la nécessité d’un dialogue avec le mouvement du Hamas et la nécessité de sortir de l’ombre américaine. Ces positions émanent de partis occidentaux qui constatent la difficulté ascendante d’ignorer le mouvement du Hamas lorsqu’on veut parler de la cause palestinienne. Cependant le mouvement du Hamas se rend compte que ces indications n’en sont qu’à un stade dedébut de cristallisation. A titre d’exemple le docteur Mossa Abou Marzouq vice-président du bureau politique du mouvement trouve encore loin l’idée que l’appel du comité des affaires étrangères du parlement britannique changera quoi que ce soit dans la politique de Gordon Brown premier ministre britannique dans la région. Les Occidentaux ont encore des difficultés les empêchant de dialoguer avec le Hamas.

Abou Marzouq les résume avec les pressions américaines contre tout pays ayant l’intention d’entamer un tel dialogue et dans le fait que le mouvement est mis sur la liste des « mouvements terroristes ».

Inquiétude sioniste

Tous ces appels occidentaux exigeant le dialogue avec le Hamas bien qu’ils soient importants n’évoquent pas au moins dans l’immédiat des changements perceptibles de la politique de ces pays sur le terrain remarquent le docteur Abou Marzouq et certains observateurs.

« La politique n’est pas toujours basée sur la logique. Elle est un mélange d’intérêts de groupes de pression de mesures de force d’équilibres de gains et de perte et de beaucoup d’autres facteurs » résume-t-il enfin.

Et en harmonie avec ce qu’il avait dit des rapports journalistiques ont indiqué que les milieux politiques sionistes jettent des regards inquiets sur l’appel lancé par la Chambre des communes britannique incitant son gouvernement à donner tous les efforts pour la constitution d’un gouvernement palestinien d’union nationale et pour entamer le dialogue avec le Hamas. Ces appels pourront mettre en question les pourparlers palestino-sionistes soutenus par l’administration américaine. Par exemple la ministre des affaires étrangères de l’Entité sioniste Livni a considéré ces appels comme étant des « erreurs colossales ». La volonté de la communauté internationale « aussi zélée de voir une sorte un rapprochement entre le Hamas et le Fatah n’est qu’une grande erreur et un pari sur le terrorisme » dit-elle !

A long terme

Tout compte fait et malgré tout les appels occidentaux à un dialogue avec le Hamas restent importants sur le long terme.

Implicitement ils expriment à haute voie une objection ascendante contre les politiques américaines injustement menées dans la région.

En deuxième lieu ils pratiquent des pressions en plus de pressions juridiques et populaires sur leurs gouvernements aussi faibles soient leurs effets. Ces pressions sont menées pour s’éloigner de la politique américaine qui vient à l’encontre des intérêts des pays européens. Elles s’accumulent dans la durée.

Par ailleurs ces appels reconnaissent la force du Hamas. Il devient un chiffre important qu’il devient impossible de dépasser quant à la question palestinienne.

En tout cas l’Europe et les Etats-Unis parleront avec le Hamas qu’ils le veuillent ou non écrit le journaliste Donald Makintayer dans le quotidien britannique « The independent ». Etant une partie du problème il doit donc être une partie de la solution. C’est difficile d’ignorer cette réalité.

En outre ces positions et déclarations pourraient freiner un peu les futurs plans concernant la cause palestinienne pour qu’ils ne ressemblent pas à ceux d’aujourd’hui.

Somme toute tout cela mettra dans l’embarras les Palestiniens dont la politique est alignée sur celle de l’administration américaine (la tendance d’Oslo en particulier). Ne sera-t-il pas bizarre qu’ils refusent tout dialogue avec le Hamas ou mettent des conditions irréalisables pour un tel dialogue au moment où des Occidentaux appellent à un dialogue avec le Hamas et à mettre fin à son isolement ?

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