Urgent

Fri 20-September-2024

A l’occasion du 10e anniversaire de « Plomb durci » – le massacre Sharpeville de la Palestine

samedi 29-décembre-2018

Cette semaine marque le 10e anniversaire de l’horreur infligée à la population de la bande de Gaza quand les avions de guerre israéliens ont lancé des frappes aériennes massives sur la Bande assiégée. Rien n’a changé ! Et pour comble d’insulte et parce que la soi-disant « communauté internationale » n’a absolument rien fait pour mettre fin aux crimes de guerre d’Israël ce dernier a réitéré ses attaques en 2012 et en 2014 tuant plus de 4000 civils et en en blessant des dizaines de milliers. Durant le massacre de 2008 un soldat israélien aurait déclaré dans une interview : « C’est ça qui est si bien à ce que l’on dit avec Gaza : vous voyez quelqu’un sur une route qui marche le long d’un sentier. Pas besoin qu’il soit armé vous n’avez pas besoin de l’identifier d’une manière ou d’une autre simplement vous n’avez qu’à tirer sur lui ». Voilà comment s’exprime l’idéologie dominante qui règne en Israël.
Et maintenant Gaza est revenue à son état de siège confrontée à la même apathie internationale. Dix ans après l’agression israélienne qui a duré 22 longs jours et nuits noires durant lesquels sa population courageuse a été laissée seule face à l’une des armées les plus puissantes au monde Gaza ne fait plus la une des journaux. Sa population meurt lentement ses enfants souffrent de malnutrition son eau est contaminée et malgré cela Gaz est toujours privée du moindre mot de sympathie de la part des dirigeants du « monde civilisé ». En fait c’est la déshumanisation des Palestiniens de Gaza qui se poursuit sans relâche. Près de 300 civils ont été tués par les tireurs embusqués israéliens postés dans des fossés à la clôture orientale de la Bande depuis le déclenchement en mars 2018 d’une série de manifestations non violentes dans le cadre de la Grande Marche du Retour. Et la communauté internationale est toujours aveugle et sourde.
Israël n’aurait pu lancer sa violente agression précédée et suivie d’un siège punitif sans le feu vert des puissances mondiales dominantes. La question urgente est de savoir comment en faire tenir Israël responsable en vertu du droit international et des principes fondamentaux des droits de l’homme afin de prévenir une nouvelle escalade et un bain de sang encore plus grave aujourd’hui alors que les Israéliens se préparent pour de nouvelles élections à la Knesset en avril. Nous savons ce que cela signifie : plus de souffrance palestinienne car les partis sionistes en compétition utiliseront cela pour s’assurer plus de voix.
Un moyen pour commencer à faire rendre des comptes à Israël est le témoignage direct et la solidarité citoyenne. Par exemple ce groupe de citoyens israéliens courageux qui manifestent de l’autre côté de la clôture en solidarité avec la Grande Marche du Retour et pour rappeler au monde les conséquences cruelles du siège et du massacre qui se poursuit. C’est l’une des actions remarquables entreprises par un très petit nombre d’Israéliens de conscience qui ont décidé d’agir de leur propre initiative. Mais cela ne suffit pas pour arrêter la « plus grande Shoah » dont nous avons été menacés.

La réaction de la communauté internationale a été très décevante avec une administration américaine suivie par les gouvernements australien et brésilien reconnaissant Jérusalem comme la capitale d’Israël. L’Union européenne se paie de mots sur les droits de l’homme des Palestiniens mais sans prendre une seule mesure concrète pour sanctionner celui qui les viole ; les États-Unis comme l’Union européenne continuent de renforcer leurs liens avec Israël. Les gouvernements arabes ceux du Golfe en particulier ont accru leur normalisation avec l’apartheid Israélien sans se soucier du bain de sang à Gaza.
Une fois encore il nous faut nous référer à l’Afrique du Sud. Le régime d’apartheid sud-africain a fait l’objet de pressions répétées lorsque le Conseil de sécurité des Nations-Unies a adopté une résolution après l’autre condamnant son traitement inhumain des Noirs. Cela a apporté un secours ô combien nécessaire aux opprimés alors que nous les Palestiniens sommes privés de cet infime réconfort parce que le gouvernement de droite des États-Unis continue d’utiliser son veto pour s’assurer qu’Israël échappe à la censure.
Aujourd’hui il existe une lutte populaire qui grandit à l’intérieur de la Palestine tout comme ce fut le cas dans l’Afrique du Sud de l’apartheid. Un mouvement de solidarité internationale intensifié avec un agenda commun peut faire que la lutte pour la Palestine résonne dans chacun des pays du monde. Et c’est exactement ce que le mouvement BDS est en train de faire en amenant l’apartheid israélien à lancer une guerre contre lui. Pour Gaza notre objectif maintenant en tant qu’organisations de la société civile est de faire lever le siège génocidaire comme un premier pas vers la réalisation de tous les droits fondamentaux garantis par le droit international. Pour y parvenir beaucoup de militants palestiniens et internationaux ont lancé une campagne de boycott sur le modèle de la campagne mondiale contre l’apartheid en Afrique du Sud. Cette campagne est un mouvement démocratique qui se base sur la lutte des droits de l’homme et sur l’application du droit international. Notre lutte n’est pas religieuse ethnique ni raciale mais universaliste ; c’est une lutte qui garantit l’humanisation de notre peuple face à une épouvantable machine de guerre israélienne. D’où l’importance de relier la BFDS à la Grande Marche du Retour.
En 2009 nous avons soutenu que la Gaza de 2009 comme le massacre de Sharpeville en 1960 ne pouvait être ignorée. Elle exige une réponse de la part de tous ceux qui croient en une humanité commune. Nous n’avions jamais pensé que nous assisterions à des massacres pires ! Maintenant il est temps de boycotter l’État israélien de l’apartheid de se désinvestir de son économie et d’imposer des sanctions contre lui. Il est grand temps que le monde impose un embargo militaire contre Israël de la même manière qu’il l’a fait contre le régime d’apartheid d’Afrique du Sud.

À propos de Haidar Eid 

HaidarEid est maître de conférence en littérature post-coloniale etpost-moderne à l’Université al-Aqsa de Gaza. Il a beaucoup écrit sur leconflit arabo-israélien notamment  des articles publiés par Znet TheElectronic Intifada Palestine Chronicle et Open Democracy.

Traduction : JPP pour l’Agence Média Palestine

Source: Mondoweiss

Lien court:

Copied