Urgent

Wed 25-September-2024

Capitale d’Israël : Donald Trump provoque une crise diplomatique

mardi 5-décembre-2017

Contre l’avis de nombreux pays Donald Trump envisage de transférer l’ambassade américaine en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem sans que l’on ne sache encore précisément quand. La promesse de campagne du républicain pourrait avoir des « conséquences dangereuses » a prévenu mardi soir l’Autorité palestinienne.
Le président des Etats-Unis a-t-il craqué une allumette sur un sujet explosif? Donald Trump a fait part mardi soir de son intention de transférer l’ambassade américaine en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem comme l’ont rapportés l’Autorité Palestinienne et le Palais royal jordanien après des échanges téléphoniques avec lui. L’acte vaudrait reconnaissance par les Etats-Unis de la Ville « trois fois sainte » dont la partie orientale a été annexée en 1967 comme capitale de l’Etat hébreu. Elle correspond à un engagement de campagne du candidat Trump mais fait aussi figure de « ligne rouge » pour certains pays de la région comme l’a rappelé la Turquie mardi.
Une précision de taille manque toutefois : Donald Trump va-t-il engager immédiatement ce déménagement ou a-t-il rappelé à ses interlocuteurs une intention à plus long terme? Ni le président palestinien Mahmoud Abbas ni le roi de Jordanie ne le mentionnent clairement dans leur communiqué tandis que Trump ne s’est pas exprimé publiquement là-dessus mardi et devait encore appeler le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Ce sujet revient régulièrement à la Maison-Blanche : depuis 1995 et la loi votée par le Congrès américain le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem est prévue par la loi. Mais pour empêcher son entrée en application les présidents américains signent tous les six mois un décret de renoncement. Donald Trump l’avait fait une première fois en juin sous la pression des alliés arabes des Etats-Unis mais la question est déjà de retour et cette fois le dirigeant des Etats-Unis a l’intention de donner un gage à son allié israélien pour qui Jérusalem Ouest et Est est « la capitale d’Israël depuis 70 ans ».

L’Europe et la Ligue arabe mettent en garde Trump

L’initiative diplomatique apparaît isolée. L’Union européenne en particulier a manifesté sa désapprobation en évoquant le risque d’une nouvelle flambée de violences au Proche-Orient et que cela rende impossible la création d’un Etat palestinien vivant en paix avec Israël. « Toute action qui saperait l’effort (d’une paix négociée au Proche-Orient) doit être évitée » a prévenu la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini à l’issue d’une rencontre à Bruxelles avec le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson. Ce dernier est resté silencieux sur cette question très sensible. La France et l’Allemagne ont également évoqué leur « préoccupation » comme l’a indiqué Emmanuel Macron lundi soir après une conversation téléphonique avec Donald Trump.
En plus d’évoquer une « ligne rouge » pour les musulmans le président turc Recep Tayyip Erdogan qui est aussi président en exercice de l’Organisation de la coopération islamique a précisé de son côté qu’un sommet des 57 pays membres se tiendrait « sous 5 à 10 jours » si Washington reconnaissait Jérusalem comme capitale d’Israël. Réunie en Egypte la Ligue arabe a quant à elle qualifié cette intention américaine d' »assaut clair contre la nation arabe les droits des Palestiniens et tous les musulmans et les chrétiens ». Son secrétaire général Ahmed Aboul Gheit a affirmé au Caire que cette décision « mettrait fin au rôle des Etats-Unis comme médiateur de confiance entre Palestiniens et Israéliens ». Un argument repris par l’Autorité Palestinienne dans son communiqué mardi soir alors que Donald Trump avait confié à son propre gendre et conseiller Jared Kushner la tâche de relancer les efforts diplomatiques réconcilier les deux parties.

Lien court:

Copied