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Israël-Palestine. Acharnement d’Israël contre Salah Hamouri

mardi 19-septembre-2017

L’avocat franco-palestinien arrêté le 23 août est placé en détention administrative pour six mois sans qu’aucune charge ne lui ait été révélée. Les initiatives pour obtenir sa libération se multiplient. Mais Emmanuel Macron reste silencieux.
L’avocat franco-palestinien Salah Hamouri est maintenant définitivement placé en détention administrative pour six mois. Ainsi en a décidé un juge israélien suivant la demande établie par le ministère de la Défense dirigé par Avigdor Liberman homme d’extrême droite opposé à la paix avec les Palestiniens. Salah Hamouri serait un danger pour la sécurité d’Israël. Où sont les éléments du dossier permettant de priver de liberté un homme ? Nous ne le savons pas. Israël en contrevenant au droit international considère qu’il peut sur la base d’un dossier secret emprisonner les Palestiniens sans procès sans qu’un accusé ne puisse se défendre sans même que ses avocats aient le droit de consulter les pièces à charge. D’ailleurs celles-ci existent-elles ? Pourquoi ne pas les produire si la « justice » israélienne est sûre de son action ?

Pour l’occupant israélien il s’agit de détruire toute velléité de résistance

On le sait cette détention administrative qu’utilisaient l’Afrique du Sud de l’apartheid et l’occupant britannique en Irlande du Nord est renouvelable autant de fois que voulu. Certains ont ainsi croupi près de sept ans dans les geôles israéliennes avant d’être libérés. Aujourd’hui ils sont 450 dans ce cas. S’agissant de Salah Hamouri pourquoi un tel acharnement ? Le jeune juriste a déjà effectué une peine de sept ans de prison au terme d’un simulacre de justice dans le plus pur style colonial avec à la clé un « marché » honteux : il fallait plaider coupable et être condamné à sept ans de prison sinon c’était le double. À l’époque il n’avait pas 20 ans. Devenu avocat malgré des entraves à ses déplacements – de mars 2015 à septembre 2016 il lui a été interdit de se rendre en Cisjordanie là où se trouvait son université – c’est tout naturellement qu’il s’est mis au service de l’association Addameer de défense des prisonniers et des droits de l’homme. Depuis 2016 Elsa l’épouse de Salah ne peut plus se rendre en Palestine. Ce qui n’est autre qu’une punition supplémentaire infligée à cette famille et qui relève de la torture psychologique. Pour l’occupant israélien il s’agit de détruire toute velléité de résistance. Les Palestiniens dans leur ensemble sont considérés de toute manière comme une menace pour la sécurité d’Israël. Un rapport a été publié dimanche concernant la situation des prisonniers palestiniens. Rien que pour le mois d’août les forces israéliennes ont arrêté 522 Palestiniens dont 130 enfants et 16 femmes. Aucune zone des territoires palestiniens n’échappe à la répression : Jérusalem-Est Bethléem Naplouse Jénine Kalkilya…
Salah Hamouri est français. À ce titre les autorités françaises devraient avoir à cœur de le défendre. D’autant que son emprisonnement sous le régime de la détention administrative contrevient aux articles 72 et 78 de la quatrième Convention de Genève qui font obligation de respecter le droit d’un individu accusé de se défendre selon les normes fondamentales d’un procès équitable. Et pourtant Emmanuel Macron n’a pas un mot pour exiger la liberté de Salah Hamouri. Son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian est tout aussi silencieux alors qu’il vient d’obtenir la libération de notre confrère Loup Bureau qui était enfermé en Turquie sous le prétexte d’appartenance à une organisation terroriste (en l’occurrence le Parti des travailleurs du Kurdistan – PKK). Salah Hamouri est lui aussi accusé d’appartenance à une organisation terroriste. Pourquoi dans ces conditions une telle différence de traitement ? Parce qu’il ne faudrait pas élever la voix contre Israël allié majeur de la stratégie occidentale dans la région ?
Ce week-end la Fête de l’Humanité a résonné de cette exigence de libération de Salah Hamouri. Des dizaines de milliers de personnes se sont exprimées dans ce sens. Les appels se multiplient. Des députés et des sénateurs de tout bord ont interpellé le président de la République et le ministre des Affaires étrangères. La semaine dernière la ville de Besançon dirigée par un membre du parti présidentiel a fait sien le vœu de la libération de Salah. La ville de Stains a fait de même. Plusieurs initiatives sont maintenant programmées notamment à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) le 13 octobre.

www.humanite.fr

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