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POLITIQUE – Barak – Moubarak un tandem qui marche

lundi 29-juin-2009

Le Président Moubarak a reçu la semaine dernière le ministre israélien de la Défense Ehud Barak. Au centre des discussions : les négociations avec le Hamas et le dossier iranien.

Moubarak-Barak
Deux dossiers essentiels étaient à l’ordre du jour de cette visite d’Ehud Barak : les négociations avec le Hamas et le dossier iranien. La visite du ministre de la Défense est intervenue quelques jours après celle du chef du Hamas Khaled Méchaal la semaine dernière au Caire. Il s’agit pour Barak de mettre au point les modalités d’un accord entre Israël et le Hamas parrainé par Le Caire afin de libérer le soldat israélien Gilad Shalit enlevé il y a trois ans par le Hamas. Selon des sources diplomatiques ayant requis l’anonymat Le Caire est sur le point de parvenir à un accord. « Nous avons franchi un grand pas dans ce dossier avec le Hamas » précise cette source. En vertu d’un tel accord le Hamas s’engage à libérer Gilad Shalit en échange d’un millier de prisonniers palestiniens et ce sur plusieurs étapes. Le tout sous le parrainage de l’Egypte. « Il existe une liste de prisonniers que Hamas veut voir libérer ce qui retarde un peu les négociations » indique la source anonyme. Le Caire qui déploie depuis des mois des efforts intenses entre Israéliens et Palestiniens a obtenu la semaine dernière le feu vert de Khaled Méchaal pour finaliser l’accord.

Des indices sur l’éminence d’un éventuel accord ont été visibles depuis quelques jours déjà. Ainsi Israël a libéré le président du Conseil législatif palestinien Aziz Dozeiq qu’il détenait depuis un an. D’autre part une délégation sécuritaire égyptienne s’apprête à se rendre à Gaza afin de mettre au point les préparatifs de l’accord.

Le soldat Gilad Shalit avait été enlevé par le Hamas en 2006. Israël tente depuis d’obtenir sa libération avec la médiation du Caire. Mais les négociations entre Israël et le groupe palestinien ont abouti à une impasse sous l’ancien premier ministre israélien Ehud Olmert suite à un désaccord entre celui-ci et son émissaire Gilad Amos.

La conclusion un succès
« La conclusion d’un accord serait un succès pour la diplomatie égyptienne. Cela va l’encourager à poursuivre ses efforts de médiation entre Israéliens et Palestiniens » analyse Hicham Hassan politologue. Malgré ces évolutions Ehud Barak n’a pas voulu commenter l’éventualité d’un accord. « Les dossiers comme la libération de Shalit devaient être gérés dans le secret et loin des médias » a affirmé Barak.

Outre les négociations avec le Hamas le ministre israélien de la Défense a évoqué le dossier iranien lors de son entretien avec le président Moubarak. « Ehud Barak a réitéré la volonté d’Israël de mobiliser un front contre l’Iran et que le processus de paix soit relégué au deuxième rang » affirme la source anonyme. Et d’affirmer que le ministre israélien poursuit les objectifs de son premier ministre Benyamin Netanyahu qui a effectué en mai dernier une visite dans la station balnéaire de Charm Al-Cheikh.

En ce qui a trait au processus de paix rien de nouveau. Ehud Barak s’est contenté de répéter les propos de Netanyahu qui a émis des conditions très strictes pour accepter l’établissement d’un Etat palestinien. A savoir le fait que cet Etat soit démilitarisé et la nécessité de reconnaître Israël comme Etat juif. « Netanyahu a déclaré que l’objectif de tout le processus était de parvenir à une situation où les deux peuples palestinien et israélien vivront côte à côte dans les deux Etats en bon voisinage dans la paix et la sécurité » a déclaré Barak au cours d’une conférence de presse à l’issue de son entretien qui a duré une heure avec le président Moubarak. « C’est vraiment une occasion unique pour le processus de paix parce que l’intérêt commun est si évident en ce qui concerne la lutte contre un Iran hégémonique contre le terrorisme extrémiste contre la prolifération des armes nucléaires » a-t-il ajouté. Pour sa part le président Moubarak a estimé que l’appel du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de son ministre de la Défense à reconnaître Israël comme Etat juif « sapait les efforts en vue de parvenir à la paix ».

Pourtant le ministre israélien de la Défense a déclaré apercevoir des possibilités de faire progresser les négociations de paix avec les Palestiniens dans la foulée du discours de politique étrangère du premier ministre Benyamin Netanyahu dans lequel il voit  « un grand pas en avant ». Pour Barak « le fait que le discours de Netanyahu ait été bien accepté par la Maison Blanche signifie que les Américains le lisent de la même façon.(…) Il est clair pour autant qu’il reste certaines divergences sur la manière de mettre en œuvre certains aspects pratiques du discours mais je crois que dans les semaines à venir nous allons tenter de les aplanir et faire en sorte d’avancer » a-t-il déclaré.

Netanyahu a également refusé de promettre un gel de la colonisation en Cisjordanie. Une chose à laquelle Le Caire est opposée. Le président Moubarak a expliqué dans une tribune publiée cette semaine par le Wall Street Journal que la réaffirmation du rôle moteur des Etats-Unis au Proche-Orient offre une occasion rare de sceller une paix entre Israël et les Palestiniens. « Un accord historique est à portée de main qui donnerait aux Palestiniens leur Etat et les libérerait de l’occupation tout en récompensant Israël d’une reconnaissance et de l’assurance de vivre en paix » a écrit le chef de l’Etat. Et d’ajouter que le président américain Barack Obama a démontré sa volonté en étant pour l’initiative de la paix dans la région et les pays arabes le suivront dans cette voie. « L’Egypte se tient prête à saisir cette occasion et j’ai confiance en la volonté du monde arabe à faire de même ».

Chérif CHAFIK (www.lepetitjournal.com – Le Caire – Alexandrie) lundi 29 juin 2009

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