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jeudi 16-avril-2009

 Al Ahram Weekly
 

Rassemblement de photos de prisonniers palestiniens dans les geôles sionistes – Photo : AP

Du point de vue des Palestiniens le futur apparaît sombre mais ils ne veulent pas renoncer. Cette semaine un groupe d’intellectuels palestiniens se sont retrouvés à Ramallah. Ils ont émis une vision sombre en ce qui concerne la volonté (et la capacité) de l’administration Obama à faire pression sur Israël afin de mettre fin à des décennies d’occupation de la Cisjordanie de la Bande de Gaza et de Jérusalem-Est.

Le symposium a réuni plusieurs professeurs d’université et officiels du gouvernement qui sont unanimement tombés d’accord sur le fait que le nouveau gouvernement de droite israélien est « un ami des colonies » et « un ennemi de la paix ». Commentant sur la récente situation du processus de paix Saeb Erikat de l’Autorité Palestinienne affirme qu’Israël a offert de se retirer de 93.5 % des territoires palestiniens occupés en 1967. Selon l’offre 5.8 % des territoires pratiquement toutes les colonies à l’intérieur et autour de Jérusalem seraient annexées à Israël.

En échange les Palestiniens recevraient d’Israël une surface équivalente. Le reste de 0.7 % serait donné aux Palestiniens sous la forme d’un libre passage entre la Cisjordanie et la Bande de Gaza. En tout les Palestiniens recevraient une superficie totale de 6257 km² la même superficie qu’Israël a occupé en 1967. Cependant Ereikat reconnaît que le problème principal est dans les détails. Il affirme qu’un kilomètre carré à Jérusalem n’est pas comparable à un kilomètre carré dans le désert du Néguev.

Israël a offert d’indemniser l’Autorité Palestinienne pour l’annexion de larges parties de Jérusalem-Est en cédant une surface équivalente dans la région du Néguev particulièrement à proximité de la Bande de Gaza. Ereikat souligne qu’Israël continue de refuser d’admettre la responsabilité de la Nakba (ou la catastrophe) ainsi que la responsabilité de la détresse des réfugiés palestiniens expulsés de leur pays d’origine lorsqu’Israël a été crée en 1948. Il reconnaît que l’Autorité Palestinienne n’a aucun droit et aucune autorité pour faire des concessions à Israël en ce qui concerne le droit au retour. « Premièrement et avant tout ceci est un droit personnel ».

L’officiel palestinien affirme que les pourparlers avec Israël sont terminés et sont dans une impasse. Tous sont dans l’attente de voir ce que l’administration Obama fera pour redémarrer les pourparlers de paix en panne.

Ibrahim Abu Jaber un professeur Arabe-israélien de la ville de Um Al-Fahm décrit les négociations israélo-palestiniennes comme « absurdes » et « une perte de temps ». Il ajoute que sous la rubrique de ces négociations Israël a pu accomplir une expansion phénoménale des colonies juives en Cisjordanie particulièrement à Jérusalem-Est.

Abu Jaber ajoute que « le monopole virtuel américain » du processus de paix permet à Israël de « contrôler pratiquement toute l’Autorité Palestinienne » et « renforce et perpétue la division géopolitique palestinienne » en créant deux entités politiques palestiniennes une en Cisjordanie sous le contrôle d’Israël et une autre à Gaza qui est complètement bloquée et continuellement attaquée. Abu Jaber ajoute que l’Administration Obama continuera probablement d’exploiter les contradictions internes arabes afin d’éviter tout effort collectif et sérieux des Arabes de débarrasser le monde arabe de la mainmise américaine.

« Je crois que le futur en tous cas le futur prévisible ne prévoit rien de très positif pour la cause palestinienne. Le monde arabe est malheureusement divisé. Les Etats-Unis ont réussi à convaincre plusieurs régimes arabes que l’ennemi était l’Iran et non pas Israël ». Il ajoute que le nouveau gouvernement israélien dirigé par Benyamin Netanyahu est un gouvernement fasciste qui essaie de se débarasser de la cause palestinienne tout en prétendant être en faveur de la paix. Hani Al-Masri un commentateur des affaires courantes souligne qu’il y a des signes nets montrant que le monde bouge progressivement et doucement vers le « multipolarisme ». La communauté internationale continuera pour un certain temps à être sous « l’hégémonie et l’unipolarisme » américaines.

Al-Masri argumente que même la Russie la Chine et l’Inde en plus de l’Europe sont des « pôles qui montent en puissance » pourtant ils n’ont pas encore « la puissance économique et militaire » nécessaires qui les rendraient égaux face aux Etats-Unis. Il a ajoute que la crise financière mondiale a sans aucun doute ébranlé la capacité des Etats-Unis à agir avec insolence et arrogance comme ils l’ont fait tout au long de l’administration Bush.

Cependant Al-Masri affirme que la manière dont ceci risque d’affecter la politique et le comportement américains au Moyen-Orient particulièrement en ce qui concerne Israël reste encore à voir. Al-Masri critique le gouvernement de Ramallah de Mahmoud Abbas soutenu par les USA ainsi que le gouvernement du Hamas à Gaza. Il ajoute que dans l’absence d’une réelle unité nationale palestinienne ni les pourparlers de paix avec Israël ni la résistance n’obtiendront des gains politiques tangibles pour le peuple palestinien.

« Dans l’analyse finale nous avons deux côtés l’une étant des pourparlers ouverts avec Israël et Israël dit ‘Non’ ». L’ autre voulant une trêve avec Israël et Israël dit également ‘Non’ ». Al-Masri fustige les pays arabes riches en pétrole pour avoir échoué à « sauver les Palestiniens de leur dépendance envers l’Occident particulièrement envers les USA ce qui détruit la volonté et la capacité des Palestiniens à dire ‘Non’ lorsque ceci est dans l’intérêt de nos intérêts nationaux ».

Un seul pays arabe peut couvrir toutes les dépenses pendant plusieurs années. Ceci pourrait nous libérer de l’assujettissement aux Etats-Unis. Abdel-Sattar Qassem professeur de sciences politiques à l’Université An-Najah présente une perspective différente argumentant qu’Israël est en train de subir « un lent mais définitif déclin ». Israël est encore puissant cependant depuis 2006 Israël a été en état en déclin.

Qassem attribue ce déclin à l’émergence des « forces de résistance » au Liban et en Palestine. « Il y a des forces arabes qui veulent résister et se battre qui ne croient pas qu’Israël et l’Amérique détiennent le 99 % des cartes ». Qassem souligne que l’Iran est déterminé à garder sa politique de modernisation basé sur le développement national contre les vœux de l’Occident et d’Israël. Selon Qassem Israël et l’Occident veulent garder les Arabes et les musulmans dans une position de perpétuelle infériorité sur le plan politique économique et technologique.

Qassem argumente que les masses arabes sont plus courageuses et ont la volonté de confronter l’appareil de sécurité de l’état qui selon lui affaibliront éventuellement le régime. Il a prédit qu’Israël deviendra avec le temps plus « goulu et génocidaire ». Il argumente que la possibilité qu’Israël utilise la bombe nucléaire contre les populations palestiniennes et/ou libanaises ne devrait pas être écartée. Il est de l’opinion que l’approche correcte du monde arabo-musulman serait d’adopter vis-à-vis d’ Israël « une résistance soutenue jusqu’à ce que le projet sioniste perde de son souffle et finisse par mourir ».

2 avril 2009 – Al Ahrma Weekly – Vous pouvez consulter cet article à :
http://weekly.ahram.org.eg/2009/941…
Traduction de l’anglais : Christine Rossetti

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