Wed 3-July-2024

Le Hamas et la crise de la démocratie

dimanche 24-juin-2007

 

Dr. Hossein Hafod

Le changement démocratique comme une étape prioritaire pour une réforme politique est une crise véhiculée par l’administration américaine.

Cette politique destinée à lutter contre des fondamentalistes au profit de modérés a été mise à nu par le mouvement du Hamas qui avait pris le pouvoir après de véritables élections. Cette prise du pouvoir a démenti les prétention américano-sionistes consistant à vouloir répandre la démocratie dans un monde où les dictateurs règnent. Mais les Etats-Unis ont en fait fini de fabriquer au Moyen-Orient des régimes dictatoriaux pour commencer à liquider des régimes démocratiques mis en avant par des volontés nationales.

Les mouvements politiques mûrs doivent logiquement pratiquer une politique mûre. Et le Hamas a bien montré cela lorsqu’il avait laissé les autres participer au pouvoir bien qu’il ait été élu dans de véritables élections honnêtes. Il a en effet accepté le dialogue et le partenariat avec le mouvement du Fatah. Il a même accepté toutes ses exigences néanmoins dans un cadre arabe dans un but national d’unité et pour ne pas déplacer le conflit vers l’intérieur de la maison palestinienne. Ceci est un point de poids pour le Hamas.

L’arrivée au pouvoir du Hamas a montré les limites de l’idée qui consiste à dire que l’exemple de la démocratique occidentale qui doit être appliquée dans la région arabe serait basé sur la souveraineté nationale le partenariat et le pouvoir à la majorité. Pourquoi alors ce blocus économique étouffant imposé sur les Palestiniens après des élections que l’Occident avait lui-même contrôlées ? Et aujourd’hui non seulement il coince le gouvernement élu mais il fournit en plus toutes aides et toutes facilitations au gouvernement d’urgence !

Cette expérience du Hamas a encore une fois prouvé que cet Occident ne veut pour la région de réforme réelle. L’Occident souhaite que les régimes corrompus restent au pouvoir sans avoir pour autant le libre mouvement le libre choix.

La crise de l’autorité palestinienne n’est en aucun cas celle du Hamas. C’est essentiellement la crise de la démocratie occidentale. Qu’appelons-nous alors le coup d’état pratiqué contre tous les accords signés entre les mouvements du Hamas et du Fatah notamment celui de la Mecque sous l’égide de l’Arabie Saoudite ?

En somme c’est le Hamas qui est sorti gagnant de cette crise. Il a gagné la confiance de la société arabe. Il a montré à quel point il essaie de préserver le sang palestinien dont on veut se débarrasser une bonne fois pour toute.

Article rédigé par Dr. Hossein Hafad
professeur à l’Université de Bagdad

dans le quotidien émirati Al-Khalij (Le Golfe)

Traduit en résumé par CPI

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