Par Majed Al-Zubdah

L’avertissement médiatique lancé par le Conseil suprême de défense libanais à l’encontre du Hamas, l’accusant de porter atteinte à la sécurité nationale libanaise – au lieu de refléter la réalité qui montre que c’est l’entité sioniste qui détruit la sécurité nationale libanaise, violant impunément les terres libanaises par des meurtres, des bombardements et une occupation sans retenue ni contrôle – prépare en fait le terrain pour le désarmement des camps palestiniens au Liban.
Il sous-entend que ces armes constituent une menace pour la sécurité et l’intégrité territoriale du pays. Nous n’excluons pas que le dossier des armes dans les camps soit utilisé pour discréditer la résistance palestinienne, ni que le nom du Hamas soit instrumentalisé en cas de tensions futures sur le terrain. Cette volonté s’aligne avec la vision de Mahmoud Abbas, qui s’oppose à la résistance palestinienne en général et au Hamas en particulier, et prévoit de visiter le Liban prochainement pour discuter du désarmement des camps.

D’un autre côté, cet avertissement soudain du Liban répond à la vision des États-Unis et aux arrangements de l’entité sioniste pour l’avenir de la région arabe, restructurée politiquement et militairement pour permettre une domination sioniste incontestée. Cela s’inscrit également dans d’autres mesures arabes, comme la criminalisation du soutien à la résistance palestinienne par des Jordaniens, ou les efforts du nouveau régime syrien (sous pression américaine) pour étouffer des factions de la résistance palestinienne (Al-jihad Islamique) et interdire leurs activités en Syrie sous prétexte de « contrôle des armes »
Nous en concluons que l’avertissement libanais n’est qu’une scène parmi d’autres formant une vision américano-sioniste cohérente pour la région. Une vision sombre pour la dignité arabe, où Israël viole quotidiennement les terres arabes et leurs ressources de manière provocatrice et humiliante, tandis que les régimes arabes se chargent – sous pression américaine – de couper les griffes de la résistance palestinienne et ses lignes de ravitaillement. Quand ces régimes échouent, les États-Unis interviennent directement, comme en témoignent leurs bombardements continus depuis des semaines au Yémen pour « défendre l’entité », bien que la politique de l’administration a complètement changé comme le confirme l’arrêt des hostilités avec les Houthis sans prendre en considération et le refus de l’entité à ce sujet.

En effet ça n’a pas été surprenant de la part des régimes arabes, d’où cet alignement officiel arabe avec les objectifs sionistes et américains qui a poussé certains à traiter la résistance palestinienne – pourtant détentrice d’un droit légitime et légal de résister à l’occupation militaire et de défendre sa terre, son peuple et ses lieux saints – avec arrogance, comme si elle était le maillon faible. Ainsi, il n’y a aucun coût politique à la combattre ou à salir son image, contrairement à l’attitude complaisante envers l’occupation criminelle sioniste qui viole en permanence la dignité, le ciel et la terre des Arabes sans qu’aucun dirigeant n’ose même formuler des avertissements symboliques. Cet alignement arabe avec le désir de l’entité sioniste d’éradiquer la résistance se heurtera cependant à la puissance de son ancrage populaire et à son enracinement dans le cœur des libres de cette nation. La résistance, qui a tenu dix-huit mois face à l’ennemi sioniste en sacrifiant ses meilleurs leaders et combattants sans jamais plier, est capable de se réorganiser et de reconstruire ce que l’occupation a détruit. Alors, nombreux seront ceux qui, aujourd’hui alignés avec l’entité, chercheront à se rapprocher d’elle quand leurs forces s’épuiseront et qu’ils échoueront à l’extirper de la terre de Palestine et ses environs