Gaza – Centre Palestinien d’Information

Entre la scène de célébration au sein d’une unité d’élite sioniste avant le début de l’opération et celle de la terre engloutissant les soldats, il y avait des détails stupéfiants racontant les exploits, les préparatifs et les innovations des Brigades Al-Qassam – la branche armée du mouvement de résistance islamique (Hamas) – dans le camp de Maghazi au centre de la bande de Gaza, il y a 16 mois.
Au sein de l’unité sioiniste 8208, en novembre dernier, la joie régnait, et le sentiment de supériorité dominait les officiers et soldats. L’invasion qu’ils allaient mener avec une grande facilité (selon leurs prétentions) pour revenir auprès des leurs couverts de médailles de bravoure… tout cela ne pouvait passer sans une photo souvenir dont ils se vanteraient après leur retour des combats dans la bande de Gaza.

Pourtant, trois mois plus tard, un autre destin les attendait : ils ne pourraient pas publier cette photo, ni recevoir des félicitations pour leurs prétendus exploits contre les Palestiniens de Gaza. Seuls quatre d’entre eux pourraient même revoir cette image joyeuse… les autres avaient été engloutis par la terre de Gaza, leurs corps décomposés. Que s’était-il passé ?
La concordance des récits
La chaîne sioniste 12 a diffusé jeudi dernier (1er mai) les détails de l’une des plus grandes opérations qualitatives de la résistance palestinienne à Gaza depuis le début du génocide commis par l’entité néonazie dans la bande, au cours de laquelle 21 officiers et soldats sionistes ont été tués simultanément.
Cette opération a eu lieu le 22 janvier 2024 et a été menée par les Brigades Al-Qassam dans le camp de Maghazi. Le 23 janvier 2024, soit un jour après l’opération, elles avaient diffusé des images d’une attaque complexe ciblant les forces d’occupation pénétrant à l’est du camp de Maghazi.
Les images d’Al-Qassam montraient alors une série de séquences : le ciblage d’un bâtiment où s’était retranchée une unité du génie sioniste, puis la frappe d’un char Merkava avec un missile Yassin 105 antichar, et enfin l’explosion d’un champ de mines piégé sous les forces sionistes. Les Brigades Al-Qassam avaient indiqué que le ciblage de deux bâtiments avait conduit à leur explosion avec tous les soldats et officiers à l’intérieur.
Seize mois après cette opération, les médias sionistes ont levé le voile dessus cette opération. La chaîne 12 a détaillé l’opération dans un reportage de 18 minutes, incluant les témoignages des quatre soldats survivants.
Des pièges explosifs
Dans son reportage, la chaîne 12 a expliqué que des combattants palestiniens avaient ciblé deux bâtiments du camp de Maghazi où des soldats sionistes s’étaient retranchés pendant une mission de piégeage de plusieurs immeubles destinés à être démolis en un seul coup.
Le reportage commence par ces mots :
» Des images inoubliables, une photo qui ne s’effacera pas de la mémoire » – une photo de l’unité 8200, qui a perdu à elle seule 14 soldats sur les 21 tués dans l’opération. »
Selon la chaîne, tous les soldats et officiers de cette unité s’étaient engagés le 7 octobre 2023, premier jour de l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » lancée par le Hamas. Ils étaient partis de la base de Kissuvim, près de la frontière avec Gaza, pour mener différentes missions dans la bande trois mois après le début de la guerre.
Le 22 janvier 2024, à 5 heures du matin, ils avaient traversé la frontière avec toute leur unité vers un objectif situé à 800 mètres.
L’objectif était de détruire le quartier de Maghazi, au centre de la bande, en face de Kissuvim – le même quartier d’où étaient partis des combattants le 7 octobre 2023 pour attaquer 11 bases militaires et 22 colonies près de Gaza.
La chaîne a poursuivi : « L’unité s’est déplacée en sécurité et a pris le contrôle progressivement, sans presque aucun combat. Ils sont entrés dans 33 bâtiments pour les préparer à la démolition, et les unités du génie ont commencé à poser des explosifs avant de les quitter ».
Les deux bâtiments « les plus sûrs »
Un survivant a raconté : « Nous avions placé des explosifs dans chaque bâtiment. Tous devaient sauter en même temps à la fin de la mission ».
Il a expliqué que leur unité était chargée des cinq derniers bâtiments. Après avoir sécurisé les trois premiers, ils avaient pris position dans les deux autres.
Le plan prévoyait que les soldats restent dans ces deux bâtiments jusqu’à la fin des opérations de piégeage avant de se retirer. Mais les deux immeubles ont explosé avec les soldats sionistes à l’intérieur. Le survivant a ajouté que la probabilité d’une telle explosion était presque nulle.
Interrogé sur pourquoi ils n’étaient pas sortis après avoir posé les explosifs, il a répondu : « Ces bâtiments étaient les plus sûrs pour nous. Sortir dans la rue, exposée, était bien plus dangereux ».
Un combattant palestinien
Les survivants ont raconté à la chaîne 12 qu’un combattant palestinien était apparemment sorti d’un tunnel proche et avait tiré une première roquette RPG sur l’un des bâtiments, déclenchant toutes les explosions. Puis, il a changé de position et tiré une deuxième RPG sur un char Merkava près du bâtiment.
Après l’opération, l’armée sioniste a entamé une évacuation qui a duré toute la nuit pour récupérer les corps des 21 tués, dont 14 appartenaient à l’unité 8208.

À l’époque, l’armée de l’occupation avait reconnu ces pertes, déclarant que 24 soldats avaient été tués en 24 heures dans les combats à Gaza, dont 21 réservistes morts dans l’explosion des deux immeubles de Maghazi – qualifiant cette journée comme la plus meurtrière depuis le début de la guerre.
Il est à noter qu’au-delà des chiffres officiels, l’armée néonazie est accusée de cacher ses vraies pertes, notamment en ignorant les annonces répétées de la résistance palestinienne concernant des embuscades et opérations ayant causé des morts et blessés dans ses rangs.