Gaza – Centre Palestinien d’Information

Avec l’arrivée du mois sacré de Ramadan pour la deuxième année consécutive, les habitants de la bande de Gaza font face à des conditions exceptionnellement difficiles. Les conséquences de la guerre sioniste, qui dure depuis octobre 2023, continuent de peser lourdement sur la vie quotidienne.
Entre les destructions massives et la crise humanitaire étouffante, les Gazaouis vivent ce mois sacré dans la crainte d’une reprise de l’agression après la fin de la première phase de l’accord de cessez-le-feu, qui a duré 42 jours.
Ramadan sous le blocus : Une souffrance persistante et des espoirs de résilience
Dans les quartiers dévastés, la souffrance des habitants qui tentent de s’adapter à la réalité d’une guerre continue est palpable. Nader Harb, 49 ans, habitant du quartier de Sheikh Radhwan, décrit ce Ramadan comme étant totalement différent de celui de l’année dernière. L’année dernière, il avait été contraint de vivre dans des tentes de déplacés au sud de la bande de Gaza après la destruction de sa maison.
Nader déclare : « Malgré les conditions difficiles, je sens que j’ai retrouvé une partie de ma vie, mais la peur nous accompagne encore quotidiennement. »
Quant à Mohammed Harb, 32 ans, qui est resté dans le nord de Gaza pendant la guerre, il se souvient avec amertume du Ramadan passé, où il a vécu des conditions extrêmement dures en raison de la pénurie de vivres. Il affirme que la famine qui a frappé les régions du nord a été l’une des épreuves les plus difficiles pour les habitants.
Les marchés de Gaza : Entre hausse des prix et tentatives de redonner vie

Malgré les conditions difficiles, les marchés de Gaza ont connu un relatif regain d’activité avec l’arrivée du Ramadan. Certains produits alimentaires de base étaient disponibles, bien que les prix aient atteint des niveaux sans précédent en raison de la fermeture des points de passage et de la pénurie de marchandises.

Ayman Muheisen, un vendeur de qatayef (pâtisseries traditionnelles), explique que le prix du kilo de qatayef a atteint 20 shekels (environ 6 dollars), contre seulement 6 shekels avant la guerre. Il souligne également la faible demande due à la crise économique.
De son côté, Sameh Salem, une habitante de Gaza, confirme que malgré la flambée des prix, le Ramadan a une saveur particulière. Elle déclare : « Malgré tout, nous essayons de célébrer la saison, car les qatayef font partie de l’esprit du Ramadan. »
Ramadan entre destruction et résilience : Des tentatives de retrouver la joie

Malgré les destructions massives, les habitants de Gaza tentent de retrouver quelques traces de joie typique du Ramadan. Des jeunes du camp de Khan Younis ont décoré les rues détruites, exprimant ainsi leur forte volonté de faire face à l’adversité, et écrit des slogans tels que

Fahima Al-Bardawil, 69 ans, une habitante du camp, insiste pour célébrer malgré tout. Elle déclare :
« Nous sommes un peuple qui aime la vie, et nous célébrerons le Ramadan. Nous nous réjouirons après l’Aïd avec le mariage de deux de mes petits-enfants. »
Initiatives de solidarité : Soutien aux déplacés et préservation des traditions
Avec l’arrivée du Ramadan, des initiatives communautaires se sont multipliées pour aider les nécessiteux. Des groupes de jeunes ont organisé des repas collectifs de suhoor (repas de l’aube) dans certaines zones, ainsi que des invitations à des iftars (repas de rupture du jeûne) pour les déplacés dans les tentes et les centres d’hébergement.

Parallèlement, les « msaheratiya » (ceux qui réveillent les gens pour le suhoor) continuent leurs tournées dans les rues de Gaza, portant des slogans nationaux rappelant aux habitants les heures du suhoor et de l’iftar. Les commerçants, quant à eux, tentent de redynamiser les marchés malgré les énormes défis économiques.
Un avenir incertain : Le cessez-le-feu va-t-il se poursuivre ?

Dans ces conditions, les habitants de Gaza vivent dans l’attente, alors que des efforts diplomatiques sont déployés pour prolonger le cessez-le-feu, dans l’espoir de retrouver un certain degré de stabilité.
Cependant, les craintes persistent, surtout avec le maintien des restrictions sionistes sur l’entrée de l’aide humanitaire, ce qui aggrave la souffrance des habitants qui dépendent principalement de l’assistance humanitaire. En l’absence de garanties internationales, les Palestiniens craignent que ce Ramadan ne soit qu’une trêve temporaire avant une nouvelle escalade qui les replongera dans le cycle de la guerre et de la souffrance