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Thu 20-March-2025

Une première…Hamas s’impose en tant qu’interlocuteur pour finir l’agression sioniste

dimanche 9-mars-2025

Gaza – Centre Palestinien d’Information

Dans une démarche qualifiée d’ « inédite », des médias américains ont rapporté que l’administration du président Trump a tenu une rencontre directe avec le mouvement de résistance islamique (Hamas), pour discuter du dossier des prisonniers et d’un accord de cessez-le-feu entre le mouvement et l’occupation sioniste. Cependant, les détails de cette rencontre ainsi que ses résultats n’ont pas encore été dévoilés.

Le site « Axios », citant deux sources bien informées, a indiqué que l’envoyé de Trump pour les affaires des otages, Adam Boehler, a mené des discussions directes avec le Hamas à Doha, pour aborder le dossier des prisonniers et parvenir à un accord plus large pour mettre fin à la guerre. Par ailleurs, des médias américains ont souligné que cette rencontre a eu lieu à l’insu du Premier ministre israélien Netanyahu.

Dans le même temps, le président américain Trump a renouvelé ses menaces envers le peuple palestinien et sa résistance dans la bande de Gaza, avertissant qu’un « enfer » les attendait si le Hamas ne libérait pas les prisonniers. Il a déclaré : C’est le dernier avertissement… Il est temps de quitter Gaza maintenant, tant que vous en avez encore l’opportunité.

Il a ajouté dans un post sur sa plateforme Truth Social après avoir rencontré plusieurs prisonniers sionistes libérés : « Shalom Hamas, cela signifie bonjour et au revoir, et vous pouvez choisir. Soit vous libérez tous les otages maintenant, pas plus tard, et vous restituez immédiatement les corps de ceux que vous avez tués, soit c’est la fin pour vous. »

Des négociations exploratoires 

Entre les deux positions exprimées par l’administration américaine, des analystes estiment qu’elle cherche à exercer une pression sur la résistance palestinienne pour l’obliger à faire des concessions dans le cadre des négociations en cours concernant un accord de cessez-le-feu. L’un des principaux objectifs de l’occupation sioniste est de remporter une victoire sur le Hamas en l’écartant de la gestion de la bande de Gaza et en trouvant un remplaçant sous la forme de forces arabes et internationales. D’un autre côté, l’administration Trump cherche à réaliser une avancée dans le dossier des négociations qui aboutirait à un arrêt de la guerre et à la libération des prisonniers sionistes.

De son côté, une source dirigeante du Hamas a déclaré à « Al-Araby Al-Jadeed » que les négociations directes menées par le mouvement avec Boehler étaient des « négociations exploratoires ». Il a ajouté que les discussions, auxquelles a assisté Adam Boehler, l’envoyé américain pour les affaires des détenus, ont eu lieu juste après les déclarations de Trump il y a deux semaines, dans lesquelles il demandait au Hamas de faire un geste de bonne volonté en libérant des prisonniers de nationalité américaine.

Le responsable du Hamas a également indiqué que le mouvement avait proposé un accord global visant à mettre fin à la guerre, et que les prisonniers dont les États-Unis demandaient la libération étaient des soldats capturés sur des sites militaires, et non des civils. Leur nombre variait entre 4 et 6 prisonniers.

La source a également révélé que l’initiative de l’administration Trump n’était pas la première du genre, rappelant les tentatives infructueuses de l’ancien président Joe Biden avant les élections américaines, après avoir constaté la difficulté de parvenir à un accord en présence du Premier ministre sioniste «  Netanyahu. À l’époque, l’administration Biden avait cherché à conclure un accord partiel pour libérer les prisonniers de nationalité américaine.

Les objectifs américains

Dans ce contexte, l’écrivaine et chercheuse en affaires internationales « Helena Coban » a déclaré que la motivation derrière les négociations entre l’administration américaine et le Hamas est que les États-Unis ont réalisé, sur la base de la réalité sur le terrain, qu’il était impossible de continuer à essayer d’éliminer le mouvement et ses partisans, ce qui nécessiterait également de poursuivre le génocide à Gaza. Cela est d’autant plus vrai que le niveau de soutien dont bénéficient le Hamas et la résistance de la part des Palestiniens dans la bande de Gaza est clair. Elle a ajouté que l’une des raisons de ces discussions était également le désir du président américain de remporter le prix Nobel de la paix.

Coban, auteure d’un livre intitulé « Pourquoi comprendre le Hamas est nécessaire », a ajouté dans une intervention sur « Al Jazeera » que la différence entre l’ancienne administration américaine dirigée par Joe Biden et l’administration actuelle dirigée par Trump réside dans le fait que la première croyait au sionisme en tant qu’idéologie, soutenant ainsi pleinement le génocide. En revanche, Trump ne croit qu’en lui-même et en ses intérêts commerciaux, ainsi que ceux de sa famille. Cela se reflète dans sa proposition de déplacer les habitants de Gaza pour mettre en place des projets économiques. Cependant, dans le même temps, son envoyé au Moyen-Orient, « Steve Witkoff », a forcé Netanyahu à arrêter la guerre contre Gaza, ce qui profite à Trump dans sa quête d’intérêts.

Une reconnaissance de la légitimité 

Pour sa part, l’écrivain Saeed Ziad estime que quel que soit le contenu des discussions entre Boehler et le Hamas, le simple fait de tenir une rencontre directe – une première entre les deux parties – est une reconnaissance de la légitimité du Hamas et de sa force, ainsi que de sa capacité à sauver cet accord. Il considère également que cette rencontre dépasse l’idée selon laquelle l’administration américaine suivait les désirs de l’occupation d’éliminer le Hamas sur les plans politique, militaire et administratif.

Ziad a ajouté dans une interview avec « Al Jazeera » qu’il pense que la rencontre ne s’est pas limitée aux discussions sur les prisonniers de nationalité américaine, mais a également abordé d’autres questions liées au cessez-le-feu, aux règles d’engagement avec l’occupation, et à l’organisation de la période post-guerre. Elle pourrait même avoir traité de la mise en place d’un comité administratif pour la bande de Gaza.

Une nouvelle voie 

De son côté, l’écrivain et chercheur en affaires internationales « Hossam Shaker »estime que les rencontres entre le Hamas et l’administration américaine indiquent qu’il existe une autre voie que celle des négociations auxquelles participe l’occupation sionistes. Cela pourrait contribuer à relancer le dossier des négociations, d’autant plus que ces discussions se déroulent à l’insu du gouvernement sioniste.

Shaker a ajouté dans une intervention avec « Al Jazeera » que les rencontres directes américaines pourraient aboutir à des résultats concrets dans les jours ou les semaines à venir. Il a souligné que l’administration américaine n’est pas convaincue par les négociations menées par l’occupation avec le Hamas via des intermédiaires, car elles n’ont pas permis d’atteindre les objectifs recherchés par l’administration Trump.

Shaker a également évoqué l’inquiétude sioniste face à ces rencontres, surtout compte tenu de la manière dont la nouvelle administration américaine pense « hors des sentiers battus » et aborde de nombreux dossiers de manière agressive. Cela pourrait avoir un impact négatif sur l’entité sioniste, car on s’attend à ce que cette administration prenne des décisions qui ne seront pas favorables au gouvernement d’occupation.

Shaker a également mentionné que les États-Unis cherchent, à travers ces initiatives, à ouvrir une nouvelle voie qui serve leurs intérêts, en dehors des processus en cours. Ainsi, les déclarations parfois menaçantes du président américien envers le peuple palestinien et sa résistance ne signifient pas nécessairement que l’administration américaine adopte une approche unilatérale, mais qu’elle explore d’autres voies dans ce dossier.

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