Jérusalem occupée – Centre palestinien d’information

Le 28 octobre 2024, la Knesset a approuvé deux lois interdisant à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) de mener toute activité dans les territoires palestiniens occupés. Ces lois retirent les privilèges et les facilités accordés à l’agence, interdisent tout contact officiel avec elle, et sont entrées en vigueur le 30 janvier dernier.
Ce n’est pas le premier chapitre de la guerre sioniste contre l’UNRWA, qui est le témoin de l’exode palestinien et le symbole mondial et politique de la persistance de leur cause juste et de leur droit au retour dans leurs foyers, d’où ils ont été expulsés de force il y a huit décennies.
L’UNRWA fournit une aide ainsi que des services de santé et d’éducation à des millions de Palestiniens dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, ainsi qu’aux réfugiés palestiniens en Syrie, au Liban et en Jordanie.
Le Premier ministre de l’occupation, Netanyahou, a ordonné lundi dernier la mise en œuvre immédiate des lois relatives à l’interdiction de l’UNRWA, qui ont été adoptées le 28 octobre 2024.
En exécution de l’ordre de Netanyahou, la police sioniste a fait irruption dans plusieurs écoles et instituts affiliés à l’UNRWA dans l’est de la ville occupée de Jérusalem et les a fermés. Par ailleurs, le ministre de la Santé de l’occupation, Uriel Buso, a ordonné la cessation des relations de travail avec l’agence onusienne.
Condamnation internationale et promesse de poursuite

De son côté, les Nations unies ont vivement condamné l’intrusion de la police israélienne d’occupation dans des écoles affiliées à l’UNRWA à Jérusalem.

Lors d’une conférence de presse mardi dernier, le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a rapporté que le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a fermement condamné la violation de l’intégrité des installations des Nations unies à Jérusalem, ainsi que l’intrusion et la fermeture forcée du centre éducatif de l’UNRWA et de trois autres écoles.
Dujarric a dénoncé l’utilisation par la police d’occupation de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes dans un environnement éducatif en présence d’élèves en classe, qualifiant cela d' »inacceptable ».
Il a déclaré que cela constituait une violation flagrante des obligations de l’entité en vertu du droit international, y compris ses obligations concernant les privilèges et l’immunité des Nations unies et de son personnel, insistant sur le fait que l’intégrité des installations de l’ONU doit être respectée en tout temps.

De son côté, le porte-parole de l’UNRWA, Jonathan Fowler, a affirmé la détermination de l’agence à poursuivre ses activités et à fournir une aide aux Palestiniens malgré toutes les restrictions sionistes auxquelles elle est confrontée.
Dans des déclarations médiatiques, Fowler a indiqué que « des soldats de l’occupation ont saisi un centre médical de l’UNRWA en Cisjordanie et l’ont transformé en centre de détention et d’interrogatoire pour les Palestiniens ».
Il a souligné que l’UNRWA n’avait aucun moyen de résoudre cette situation « totalement inacceptable » selon le droit international, car elle ne peut pas communiquer avec les parties concernées en raison de l’interdiction sioniste.
Fowler a confirmé que l’agence est toujours en mesure de fonctionner, mais elle ignore combien de temps durera l’interdiction, ajoutant qu’aucune institution ne devrait subir un tel « doute opérationnel ».
L’objectif : supprimer le statut de « réfugié«
Ali Houeidi, directeur général de l’Organisation 302 pour la défense des droits des réfugiés, estime que l’objectif de l’occupation est de mettre fin complètement aux activités de l’UNRWA en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, et de progressivement mettre fin à ses opérations dans toutes les zones où se trouvent des réfugiés palestiniens, ainsi qu’à supprimer progressivement le statut de « réfugié » des Palestiniens déplacés, ce qui constitue une violation des lois et des traités internationaux, selon ses termes.

Dans des déclarations exclusives au « Centre palestinien d’information », Houeidi a insisté sur le fait que l’occupation sioniste n’a pas le droit de mettre fin aux activités de l’UNRWA et de s’emparer de ses sièges et de ses biens.
Il a expliqué que la décision de l’occupation privera les réfugiés palestiniens, estimés à 1,7 million de personnes enregistrées dans la bande de Gaza vivant dans 8 camps, et un million d’autres en Cisjordanie occupée vivant dans 19 camps, des services directs de l’UNRWA, les privant ainsi des services d’éducation, de santé, d’infrastructure et autres.
Houeidi estime que l’UNRWA se soumet au fait accompli et exécute les décisions de l’occupation, soulignant que les déclarations et les communiqués émis par l’agence ne sont pas à la hauteur des attentes.
Il a insisté sur la nécessité pour les Nations unies et son secrétaire général de protéger sérieusement et efficacement l’UNRWA, et de ne pas se contenter de condamnations et de dénonciations.
Houeidi a appelé à la tenue de réunions entre l’UNRWA et son comité consultatif, ainsi qu’à une plus grande consultation avec le syndicat de ses employés et les pays hôtes, afin d’examiner ce qui peut être fait pour contrer les décisions injustes et oppressives de l’occupation.
Il a également souligné la nécessité pour les Palestiniens d’agir sur cinq fronts : politique, médiatique, juridique, diplomatique et populaire.
Houeidi a appelé à se concentrer davantage sur le front populaire que sur tout autre, insistant sur la nécessité d’un mouvement non conventionnel, efficace et sérieux sur ces fronts pour contribuer à rééquilibrer les forces au sein du système international et des Nations unies.