Sat 22-March-2025

La fin d’un phantasme…L’occupation chassée de « Netzarim »

dimanche 9-février-2025

Gaza – Centre Palestinien d’Information

Pendant le génocide à Gaza, l’axe Netzarim, ou « l’axe de la mort » comme l’appellent les habitants de la bande de Gaza, est devenu l’un des axes militaires utilisés par les forces de l’armée d’occupation. Cet axe stratégique a été employé pour mener des opérations militaires intensives qui ont directement impacté la vie des habitants.

Depuis le début des opérations militaires terrestres sionistes à Gaza, les zones entourant l’axe Netzarim, ou la route 749 selon la terminologie de l’entité, ont été le théâtre de bombardements et d’affrontements continus. L’armée d’occupation a utilisé cet axe pour faciliter l’accès à ses objectifs militaires, ainsi que comme centre de contrôle et de commandement pour diriger les forces pénétrant dans la ville de Gaza.

L’axe Netzarim s’étend de la frontière avec les zones de 1948 au sud-est de la ville de Gaza jusqu’à la mer Méditerranée à l’ouest, divisant le territoire de la bande de Gaza en deux parties. Il sépare ainsi 14 kilomètres de la ville de Gaza, située au nord, des 27 kilomètres de terres situées au centre et au sud de la bande.

La barrière mesure environ 6,5 kilomètres de long et croise la rue Salah al-Din, l’une des deux principales routes reliant le nord et le sud de Gaza, créant ainsi un carrefour central stratégique connecté à la route al-Rashid qui longe la côte de Gaza.

Les rapports indiquent que la stratégie militaire suivie par l’armée d’occupation via l’axe Netzarim ne s’est pas limitée à des frappes directes, mais a également inclus des préparatifs pour des attaques terrestres et l’utilisation de technologies avancées pour cibler des objectifs.

La construction de cette barrière a eu un impact significatif sur l’intensification des attaques contre les infrastructures, entraînant des coupures des services essentiels tels que l’électricité, l’eau et les fournitures médicales dans la ville de Gaza et le nord de la bande. Cela a aggravé les souffrances de la population, confrontée à une crise humanitaire sans précédent.

Selon des estimations palestiniennes, les forces d’occupation ont détruit environ 11 kilomètres carrés de la superficie totale de la bande de Gaza, qui s’élève à 365 kilomètres carrés, pour construire la barrière Netzarim. Cette zone détruite comprend des terres agricoles et des bâtiments résidentiels sur une superficie totale d’environ 4,32 kilomètres carrés, rasés par les bulldozers sionistes pour achever la construction de la barrière.

Selon des analystes politiques et militaires, l’exploitation de l’axe Netzarim par l’armée d’occupation, dont elle s’est retirée ce matin, dimanche 9 février 2025, dans le cadre des accords de cessez-le-feu à Gaza, n’était pas seulement une tactique militaire, mais faisait partie d’une stratégie plus large visant à contrôler la bande de Gaza et à y rétablir la colonisation.

Dimensions politiques et militaires

Le général Faiz al-Duweiri, expert militaire et stratégique, affirme que le retrait de l’armée d’occupation de l’axe Netzarim représente un tournant stratégique dans la bataille, car son plan visant à diviser la bande de Gaza et à contrôler le nord a échoué.

Dans une analyse de la situation militaire à Gaza, al-Duweiri explique que l’occupation a tenté d’établir une présence permanente dans la région, mais a été contraint de reculer sous la pression des combats et des accords politiques.

Il ajoute que l’occupation a élargi l’axe Netzarim pour atteindre une largeur de 80 kilomètres et une profondeur de 6,5 à 7 kilomètres, et a établi 4 sites principaux soutenus par 4 autres sites secondaires.

Il souligne que, bien que l’armée d’occupation ait commencé à construire des infrastructures pour renforcer sa présence, la plupart de ses installations étaient démontables, reflétant sa conscience de la possibilité d’un retrait à tout moment.

Il précise que le dernier accord oblige l’occupation à quitter Netzarim définitivement, et souligne qu’elle ne pourra pas rester dans l’axe de Philadelphie ou la zone tampon par la suite.

Il note que le plan sioniste visait initialement à contrôler les zones nord de Gaza, mais la résistance a imposé une réalité différente, obligeant à revoir tous les calculs.

Al-Duweiri indique que l’occupation pourrait tenter de retarder le retrait, mais qu’elle est finalement tenue d’évacuer le site d’ici le 22e jour de l’accord, qui tombe demain, dimanche.

Concernant les implications potentielles du retrait, il explique que cela facilitera les déplacements des citoyens, surtout sous le blocus imposé par le contrôle de l’axe par l’occupation. Cependant, il souligne que l’essentiel est de restaurer, même partiellement, la souveraineté palestinienne, notant que la situation actuelle diffère radicalement des calculs de l’occupation qui visait à imposer une nouvelle réalité politique.

Al-Duweiri estime que le retrait n’est pas seulement une mesure militaire, mais qu’il a des dimensions politiques et stratégiques, reflétant l’échec de la vision sioniste concernant Gaza et confirmant que la volonté de résistance et de négociation peut imposer de nouvelles équations sur le terrain.

Contrôle par le feu

Dans le même contexte, le général Mohammed al-Samadi, expert militaire, affirme que l’axe Netzarim joue un rôle politique, géographique et militaire important entre la résistance et l’entité sioniste, comme en témoigne son ciblage continu pendant la dernière guerre.

Dans une analyse de la situation militaire dans la bande de Gaza, al-Samadi estime que le retrait des forces d’occupation de l’axe, conformément à l’accord, ne signifie pas qu’elles sont incapables de mener des opérations à l’intérieur de Gaza. Il souligne cependant que les forces de l’armée d’occupation ont subi de lourdes pertes lors des derniers affrontements, la résistance les ayant ciblées au nord et au sud avec des mortiers, des roquettes et des raids directs.

Il indique que l’armée d’occupation a tenté de contrôler entièrement la région via l’axe Netzarim en établissant 19 sites principaux et des dizaines de positions secondaires sur une zone de plus de 55 kilomètres.

Al-Samadi pense que les données sur le terrain indiquent que l’armée d’occupation continuera à se retirer de l’axe, mais se positionnera sur les cinq points convenus près de la frontière, avec le déploiement de trois brigades autour de Gaza, et non deux comme prévu dans l’accord.

L’expert militaire déclare : « Malgré le retrait imposé à l’entité par la résistance, les forces de l’armée resteront capables d’exercer un contrôle par le feu grâce aux bombardements aériens et d’artillerie. » Il ajoute que les forces d’occupation pourront mener des raids et des incursions après avoir modifié la géographie du terrain pour faciliter la pénétration des blindés dans la bande.

L’accord de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers à Gaza est entré en vigueur le 19 janvier dernier et comprend trois phases de 42 jours chacune. La première phase consiste en des négociations pour entamer les deuxième et troisième phases, sous la médiation du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis.

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