Ramallah – Centre Palestinien d’Information
Les opérations de démolition menées par les autorités d’occupation sionistes se poursuivent dans les territoires palestiniens occupés et les terres de 1948, ciblant les maisons et les biens des Palestiniens sous prétexte d’ « absence de permis ». Ces crimes, dont l’intensité s’accroît publiquement, coïncident avec le sentiment de défaite qui ronge le gouvernement Netanyahu suite au cessez-le-feu à Gaza. Parallèlement, la machine de destruction sioniste intensifie ses efforts pour expulser les Palestiniens des villes de Cisjordanie après avoir rasé leurs maisons et rendu leur vie impossible. Une preuve de cette entreprise criminelle : la Knesset a autorisé les sionistes à s’approprier des terres palestiniennes en Cisjordanie.

Les démolitions ne visent pas seulement l’expulsion, mais font aussi partie d’une guerre psychologique visant à briser la résistance palestinienne, à punir collectivement et à affaiblir la résilience, une stratégie déjà déployée avec une brutalité extrême à Gaza.
La Knesset sioniste a approuvé en première lecture un projet de loi permettant aux sionistes de s’enregistrer comme propriétaires de terres palestiniennes en Cisjordanie occupée. Selon Yedioth Ahronoth, le texte a été adopté par 58 voix contre 33 sur 120 sièges, mais devra passer trois lectures supplémentaires avant d’entrer en vigueur. Cette mesure renforcera la colonisation illégale, condamnée par l’ONU, et sapant toute solution à deux États.
Poursuite des démolitions
Ce matin, les bulldozers de la municipalité d’occupation ont détruit la mosquée At-Taqwa dans le village de Sour Bahir au sud de Jérusalem. À Froush Beit Dajan, près de Naplouse, sept maisons ont reçu des ordres de démolition. Tawfiq Haj Mohammed, chef du conseil villageois, a indiqué que 40 avertissements et 10 réservoirs agricoles ont été ciblés en un mois. Dans le Naqab, les tentes du village d’Al-Araqib ont été rasées pour la 235ᵉ fois.
À Tuqu’, au sud-est de Bethléem, une maison de deux étages appartenant à la famille des deux fréres Ussama et Tayssir Sulayman a été détruite sous blocus militaire.
Un habitant du village de Musmus a été contraint de démolir sa propre maison sous menace de lourdes amendes.
Condamnations palestiniennes
Les ministères palestiniens des Affaires religieuses et des Affaires étrangères ont dénoncé mardi la destruction de la mosquée Hamza à Jénine, qualifiant cet acte de « crime contre les lois internationales ».

Le ministère des Affaires religieuses a annoncé dans un communiqué reçu par Le CPI a souligné que cette attaque s’inscrit dans une escalade visant à effacer l’identité palestinienne, appelant à une mobilisation arabe et internationale urgente.
Une politique systématique
Les démolitions sionistes constituent un déplacement forcé, violant le droit international humanitaire (Article 53 de la quatrième Convention de Genève). Elles détruisent non seulement des foyers, mais provoquent aussi des traumatismes psychologiques et économiques, alimentant l’instabilité régionale. L’ONU documente 8 765 structures détruites en Zone C depuis 2010, dont 3 107 agricoles et 2 025 habitations.
Le cas du village d’An-Nu’man
L’entité sioniste a menacé de raser entièrement ce village à l’est de Bethléem, collant des avis sur 45 maisons datant d’avant 1948, la dernière de ces maisons a été bâtie en 1993.
Jamal Al-Dar’awi, chef du conseil villageois, dénonce une tentative d’expulsion et d’annexion à Jérusalem. Isolé par le mur d’apartheid, le village de 150 habitants lutte depuis des années contre les taxes abusives (30 000 à 60 000 shekels par maison) et le déni de services de base. Le village d’Annu’man, situé à Bethléem, contient 45 maisons bâties depuis 1948, s’étend sur 1500donums, ses habitants souffrent depuis des années des agissements de la colonisation visant au déplacement de ses habitants, en plus de la politique d’isolement qui les prive des services de base. Pour contrecarrer cette politique visant à les annexer à la municipalité de la colonisation, un conseil rural a été constitué en 2013.

Selon la documentation du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), pour la période entre le 1er janvier 2010 et le 1er janvier 2025, l’occupation sioniste a démoli environ 8 765 installations palestiniennes dans la zone C, la plupart sous prétexte de construction sans permis. Parmi celles-ci figurent 3 107 installations agricoles, 2 025 logements habités et environ700 logements non habités.
Après le 7 octobre 2023
Entre le 7 octobre 2023 et le 1ᵉʳ janvier 2025, 1 238 structures ont été détruites en Cisjordanie, déplaçant 1 086 Palestiniens et affectant 46 000 autres. Jéricho, Beit Furik et Tulkarem sont parmi les zones les plus touchées. Au total, 5 371 personnes ont été expulsées et 535 000 impactées depuis octobre 2023.
Face à cette machine de destruction, la communauté internationale reste silencieuse, laissant les Palestiniens seuls face à une politique d’apartheid et de colonisation. La réactivation des efforts pour une solution à deux États et la protection des droits palestiniens s’imposent plus que jamais.