Dr. Aziz Duwik président du Conseil Législatif Palestinien a appelé les chefs nationaux et islamiques et toutes les forces représentées au conseil législatif à se réunir pour parvenir à une stratégie nationale pour tout le peuple palestinien où qu’il soit.
Dans une interview spéciale accordée à notre Centre Palestinien d’Information (CPI) Dr. Duwik commente plusieurs points de l’actualité :
Dissolution de l’autorité
CPI : Le mouvement du Fatah avait déclaré qu’il étudierait l’avenir de l’autorité. Puis on a parlé d’une possible dissolution de cette autorité et dit que Mahmoud Abbas discutera de cette affaire avec Khaled Michaal. Qu’en dites-vous ?
Duwik : Apparemment le projet sur lequel s’est basée la construction de l’autorité est entré dans un chemin sans issue ce qui pousse ses responsables à le dissoudre. Mais des doutes persistent. Il est difficile de voir l’autorité s’engager dans cette voie au vu de ses engagements envers la communauté internationale surtout envers les Etats-Unis et l’Europe occidentale ainsi qu’envers l’occupation israélienne. D’autres déclarations viennent de confirmer que cette affaire est irréalisable.
L’unité du peuple palestinien
CPI : Quelle est votre position ? Et quelle sera la sortie de la crise actuelle ?
Duwik : La situation a besoin de l’unité du peuple palestinien. Il doit être uni face à son passé son présent et son avenir. Cette unité n’est pas réalisable par une seule faction. Etudier la position palestinienne son passé son présent et son avenir n’est réalisable que par l’union par l’union des dirigeants surtout ceux qui ont la majorité dans le Conseil Législatif Palestinien une union pour mettre les points sur les i et pour dessiner une stratégie d’avenir.
C’est à travers cette stratégie qu’une opinion ferme émergera sur l’utilité de cette autorité pour le peuple et pour l’occupant ; une comparaison entre les gains et les pertes sera possible. Une nouvelle stratégie viendra se baser sur cette comparaison tout en profitant de tous les événements dont la dernière transaction bien honorable.
La position du Conseil Législatif Palestinien
CPI : Et pour ce qui est de la position du Conseil Législatif Palestinien ?
Duwik : Dans le Conseil Législatif Palestinien nous avons un vrai besoin de discuter de ce qui se passe. En réalité faute de rassemblement chaque faction lit tout événement avec son point de vue. Nous avons besoin d’une opinion et de son contraire afin de bien connaître et de comprendre les questions. Nous avons aussi besoin de questionner toutes les personnalités publiques du peuple palestinien afin d’arriver à des conséquences concernant l’avenir du peuple palestinien.
La responsabilité
CPI : Le Conseil Législatif Palestinien est suspendu qui en est le responsable ?
Duwik : Le premier responsable est celui qui possède la capacité de l’ouvrir et l’autorité pour prendre une décision politique. Ceux qui empêchent les députés d’atteindre le parlement nous disent souvent que cela a besoin d’une décision politique de la part de Ramallah. On l’appelle : le niveau politique. Ce même niveau politique qui est le responsable direct de l’arrêt de la vie démocratique. Et depuis cet arrêt nous sommes gouvernés par des décrets présidentiels une nouvelle sorte d’autocratie.
La réconciliation
CPI : Comment avez-vous suivi le dossier de la réconciliation ? Pourquoi n’était-elle pas appliquée des mois après la signature bien qu’il y ait des déclarations positives de temps à autre ?
Duwik : En vérité la réconciliation est morte parce qu’il y a une partie palestinienne qui ne peut sortir de ses engagements pris avec l’occupant ou avec l’occident.
CPI : Devons-nous prendre l’initiative d’appliquer l’union et la réconciliation au lieu de penser à résoudre le problème de l’autorité ?
Duwik : Nous appelons à cela mais malheureusement la réconciliation est au point mort.
Le pessimisme
CPI : On ne vous voit pas optimiste ?
Duwik : Vraiment je ne suis pas du tout optimiste. Le président Abou Mazen a déclaré dans son discours donné au Conseil de Sécurité qu’il retournerait pour renforcer la réconciliation. Cela était en septembre et voilà le mois de novembre et rien n’arrive.
Les libérés convoqués !
CPI : En lien avec la tragédie de non-application de la réconciliation quelle est la réalité de ces détenus libérés par l’échange de prisonniers avec les occupants israéliens convoqués et harcelés par l’autorité de Ramallah ainsi que de tous ceux qui fêtaient cette réalisation ?
Duwik : En ce qui concerne les libérés j’avoue que je n’en sais rien. Cependant beaucoup de ceux qui avaient célébré cet événement ont été convoqués par l’autorité puis arrêtés par les occupants israéliens. Ces sont des réalités et nous avons leurs noms.
CPI : Précisément ?
Duwik : Nous connaissons leurs noms ; nous savons aussi que certains ont été également poursuivis !
La porte de sortie
CPI : Pourriez-vous nous dessiner une feuille de route pour une sortie de la crise intérieure ?
Duwik : Disons tout d’abord que l’avenir est pour notre peuple. Le printemps arabe est de bon augure. Les peuples arabes prennent en main leur volonté et se libèrent de leurs dictateurs. Cela est la meilleure feuille de route sur laquelle notre peuple doit compter. Tout cela ne serait pas arrivé s’il n’y avait pas eu le soutien d’Allah (le Tout Puissant).
Et puis sur le niveau national il faut qu’il y ait des réunions de toutes les factions palestiniennes représentées dans l’actuel Conseil Législatif Palestinien afin de mettre en place une stratégie nationale pour sortir de la crise actuelle. Cette stratégie doit commencer en revoyant toutes les positions et tous les événements et elle doit être basée sur les points positifs réalisés en évitant les échecs. Nous devons à l’instar de tous les peuples du monde prendre la défense de nos droits avec force et audace.
Les Etats-Unis
CPI : Le problème c’est que les Etats-Unis font des provocations contre la révolution le gouvernement légitime et le mouvement du Hamas dans la bande de Gaza ?
Duwik : Notre peuple connaît son chemin. Je conseille aux Américains de s’intéresser à leurs affaires intérieures au lieu de nous donner des leçons de s’occuper de leur économie en déclin. Plus de 640 banques ont mis la clé sous la porte ; les manifestations des sans-abri ne s’affaiblissent pas. Je m’attendais à ce que le président américain évacue son armée qui occupe des pays arabes et musulmans ; je m’attendais à ce qu’ils se retirent et revoient leurs comptes au lieu de montrer leurs muscles à des peuples pacifiques possédant néanmoins une volonté de fer. L’Amérique ne fait que jouer à l’équilibriste il ne lui reste pas beaucoup avant qu’elle ne tombe.
L’UNESCO
CPI : L’UNESCO a voté en faveur d’une adhésion de la Palestine comme membre à part entière qu’en dites-vous ?
Duwik : Globalement la décision est positive. Si elle est exploitée à bon escient elle pourra être intéressante pour le peuple palestinien. Il est important qu’elle ne soit pas une nouvelle décision ajoutée à toutes les autres mises de côté aux Nations Unies.
Je crois que le fait d’être membre de l’UNESCO pourrait être utilisé pour défendre la ville sainte et son patrimoine islamique et chrétien face à l’attaque sans précédent de l’occupation.
Ma crainte est de voir cette décision suivre les autres qui sont restées lettres mortes à l’instar de la décision de la cour internationale de justice qui a condamné la construction du mur discriminatoire de séparation et a confirmé que les territoires palestiniens sont des territoires occupés et que la ville d’Al-Quds est une terre occupée ; cette décision était grandiose mais les systèmes et les Palestiniens de l’autorité n’étaient au même niveau élevé de la décision qui condamne l’occupation et ses agissements dont la construction du mur discriminatoire de séparation la judaïsation de la ville d’Al-Quds la démolition de maisons.
Les menaces des colons
CPI : Les colons ont menacé les détenus palestiniens libérés ils ont même exprimé leur volonté de les assassiner. Qu’en pensez-vous ?
Duwik : La transaction a suscité des réactions de colère parmi les occupants israéliens. Et les colons restent un outil utilisé par l’Etat pour faire du mal au peuple palestinien. Le pays parrain de la transaction devra prendre une position courageuse afin que ces menaces ne se concrétisent pas. Nous sommes sûrs que l’Egypte ne permettra pas à l’occupant de jouer avec la sécurité de la région.
Emprisonner les députés palestiniens
CPI : Un tribunal sioniste a condamné le député Djemal Al-Tirawi membre du mouvement du Fatah à trente ans de prison en parallèle avec la campagne menée contre les députés du groupe du « Changement et réforme ».
Duwik : Le dernier jugement contre le député Djemal Al-Tirawi est une décision injuste venant de l’occupant qui ne respecte l’immunité du député.
En réalité porter atteinte à l’immunité diplomatique des personnalités du peuple palestinien est un acte criminel qui ne tient compte des critères internationaux et humanitaires. L’occupation continue à dénigrer les droits du peuple palestinien à l’image de l’arrestation de ses députés sous ce régime de « Détention administrative » sans accusation. L’occupant continue à dénigrer tous les traités et toutes les conventions des droits de l’homme et à ne respecter aucun membre de ce grand peuple.