Les Gazaouis les habitants de la bande de Gaza ont reçu la nouvelle de la signature de l’accord de principe d’une réconciliation entre les mouvements du Fatah et du Hamas un accord qui tournera la page de cette division qui déchire tant la scène palestinienne une division des plus dures de l’histoire palestinienne.
Le Gazaoui Abdou Ar-Rahman Al-Hindi 65 ans habitant du camp de Khan Younes confie au correspondant du Centre Palestinien d’Information (CPI) que cette nouvelle concernant la réconciliation est une source de joie et d’inquiétude à la fois. La joie règne parce que le peuple palestinien a une volonté profonde de voir s’effacer la page de la division politique qui a petit à petit déchiré la société palestinienne. L’inquiétude gâche la joie parce que ce n’est pas gagné d’avance ; le passé a montré que des obstacles pourraient surgir pour ramener les choses vers la première case explique Al-Hindi.
A souligner que Moussa Abou Marzouq vice-président du mouvement de la résistance islamique Hamas et Azzam Ahmed président du groupe parlementaire du mouvement du Fatah ont signé l’accord de principe sur les cinq affaires causes de la division entre les deux mouvements. Il s’agit de la constitution du gouvernement et de ses missions de la date des élections et leur tribunal de la commission sécuritaire en plus du sujet de l’OLP et du Conseil Législatif. La signature définitive devrait avoir lieu ce jeudi au Caire.
Une atmosphère positive mais…
L’étudiant gazaoui Thabet Miqdad montre pour sa part une grande réticence quant à l’atmosphère positive que les deux mouvements essaient de montrer. Pour lui ce qui est important c’est de mettre en application tout cela.
Miqdad dit au correspondant du Centre Palestinien d’Information (CPI) qu’ils n’ont signé qu’un accord sur les points généraux : « Espérons que la réconciliation sera bâtie sur des fondations solides. »
Selon ce nouvel accord des rencontres seraient organisées pour se mettre d’accord sur le prochain premier ministre et sur les membres de son cabinet. L’envoyé de notre Centre Palestinien d’Information (CPI) a noté que ces personnes seraient choisies parmi les technocrates qui pourraient représenter toutes les factions palestiniennes selon leurs proportions au Conseil Législatif Palestinien. Ce conseil reprendrait son travail jusqu’à l’élection d’un nouveau conseil dans un an.
Facteurs pour une réconciliation
Ahmed Hamad activiste du mouvement du Hamas croit que ce que vient de se réaliser devrait rendre notre peuple palestinien joyeux : « Nous espérons que les affaires bien se poursuivre jusqu’à ce que la réconciliation se concrétise réellement sur le terrain ». Il y a beaucoup de facteurs qui poussent les affaires vers la réconciliation. Tout d’abord le pari de Mahmoud Abbas sur les Etats-Unis est tombé à l’eau. Puis il y a ces révolutions arabes. Il ne faut cependant oublier « qu’il y a beaucoup d’obstacles qui pourraient mettre en échec cet accord » ajoute-t-il.
Ces appréhensions viennent par exemple de cette injonction faite de Benyamin Netanyahu le premier ministre israélien à Mahmoud Abbas lui imposant de faire le choix entre la paix et le Hamas. Il y a aussi ces menaces américaines de couper court au financement de l’autorité palestinienne si elle continue dans le chemin de la réconciliation avec le Hamas.
Il est important de ne pas oublier qu’une des plus importantes causes du conflit interne palestinien reste les résultats des élections palestiniennes gagnées par le Hamas ; les résultats de ces élections bien connues pour leur transparence et leur impartialité n’étaient pas au goût des Israéliens et de certaines forces internationales. Le conflit a commencé dès lors que le mouvement du Fatah a cédé aux pressions israéliennes et internationales et a refusé d’accepter ces résultats.
Questions des plus légitimes
Le Gazaoui Abdou Al-Khaleq Hamid 43 ans a lui aussi beaucoup d’appréhensions. Il pose beaucoup de questions. Le mouvement du Fatah accepterait effectivement la réconciliation ? Si oui sur quelle base ? La coordination sécuritaire avec les occupants israéliens s’arrêterait ? Les appareils de sécurité de la Cisjordanie seraient-ils prêts à l’arrêter ? Accepteraient-ils l’arrêt du financement international ? Que serait l’avenir de toutes ces associations fermées des fonctionnaires licenciés ?
Toutefois en dépit de toutes ces questions Hamid se veut rassurant en disant que tout est possible si l’intention est véridique : « Il nous suffit de nous libérer de ces pressions américaines et sionistes ».
Amer Badran 21 ans est pessimiste. La réconciliation n’est pas du tout au goût des occupants israéliens qui feront tout pour la mettre en échec.
Finalement beaucoup d’habitants de la bande de Gaza espèrent que la réconciliation se concrétise afin de voir le peuple palestinien réuni face à l’occupation. L’union est la base de la liberté et de l’indépendance.