Urgent

Fri 20-September-2024

Le mouvement du Fatah et le dialogue du Caire : priorités contradictoires

lundi 27-octobre-2008

Plusieurs courants tirent les ficelles à l’intérieur du mouvement de Fatah. Chacun d’eux garde une position différente de l’autre. En fait chacun ne pense qu’à ses intérêts. La scène palestinienne est-elle désormais un tas de projets privés ?

Salam Fayyad occupe le poste de premier ministre. Il y a ceux qui en profitent. Ils ne trouvent donc pas d’intérêt à une réconciliation intérieure. Par contre il y a aussi des ministres qui ont perdu leurs portefeuilles. Ces derniers tentent de toute leur force de faire tomber l’empire en carton du cabinet de Fayyad qui avait donné de l’importance à certains et en avait rabaissé d’autres.

Conflits

Quant au dialogue du Caire à l’intérieur même du mouvement du Fatah des courants ont entamé des accusations réciproques. Les uns accusent les autres d’être les bénéficiaires d’une réussite probable du dialogue du Caire. Ces derniers jours on laisse propager des rumeurs contre des personnalités du mouvement du Fatah dont Jibril Ar-Rojoub et Ahmed Halas.

Des rumeurs disent par exemple que Jibril avait établi un accord avec le mouvement du Hamas pour qu’il ait le contrôle des services de sécurité du gouvernement de l’après réconciliation. Tout cela pour dire aux bases du Fatah que cette personnalité du mouvement conspire avec le Hamas dans les coulisses.

Des intérêts

A l’intérieur du mouvement du Fatah des courants s’entretuent chacun essayant de souiller l’image de l’autre. Chacun craint que l’autre va s’agrandir au détriment de l’autre après la réconciliation.

Azzam Al-Ahmed est chef du groupe parlementaire du Fatah au Conseil Législatif Palestinien. On dit qu’il ne peut jamais vivre sans être ministre. Il était vice-premier ministre dans le cabinet de l’union nationale. A l’époque on l’appelait même le premier ministre de la Cisjordanie. Cependant dans son cabinet Fayyad ne lui a rien confié. Leurs relations se sont très envenimées. Azzam a même averti Fayyad que les jours de son gouvernement sont comptés. La réconciliation et la fin de la division signeront l’arrêt de mort de ce cabinet.

Al-Ahmed croit que le rôle du Fatah dans les institutions palestiniennes devient négatif. Il n’arrête de montrer sa volonté de changer Fayyad pour le remplacer par un autre membre du Fatah. Il y a toujours ce veto américain le soutenant. Al-Ahmed ne voit alors d’autre moyen que de le pousser de son fauteuil avec un accord avec le mouvement du Hamas. Néanmoins s’il veut tant le départ de Fayad il n’acceptera pas pour autant un accord avec le Hamas sans un prix. C’est pour cette raison qu’il n’arrête pas de parler de conditions préalables avant toute rencontre avec le Hamas.

Abou Chaker An-Natcha et d’autres connus pour leur caractère raisonnable appellent à mettre un terme à l’état de division pour l’intérêt national. La question est de savoir s’ils font du poids pour une décision raisonnable de leur mouvement.

Les services de sécurité

Les chefs des services de sécurité ont eux un autre avis. Ils croient que toute réconciliation feront d’eux les grands perdants. En fait ils sont accusés de commettre beaucoup d’erreurs notamment après la prise de pouvoir par le Hamas dans la bande de Gaza. Ces services ont alors intensifié leur campagne d’arrestations contre les membres du Hamas en Cisjordanie.

Ils savent qu’ils vont automatiquement perdre leurs positions. Ils avaient tant fait surtout contre le mouvement du Hamas qu’ils ont peur de ne pas être pardonnés.

Par ailleurs le discours public du Fatah ne montre aucun sérieux. Le discours est pire : il ne lance que des provocations contre le Hamas. Ce dernier n’exprime aucune tendance nouvelle.

La dernière question reste : quel courant du mouvement du Fatah s’engage dans le dialogue du Caire et s’il réussissait pourrait-il imposer les accords conclus aux autres courants du mouvement du Fatah ?

Lien court:

Copied