Beyrouth – CPI
Le Centre Al-Zaytouna pour les études et consultations a publié un document politique intitulé : « La position du Hamas et de la résistance palestinienne après la reprise de la guerre contre Gaza ». Le document a été rédigé par le chercheur palestinien Majed Abu Diyak.
Le document passe en revue les positions de l’occupation israélienne, des institutions de l’Autorité palestinienne, de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), ainsi que des positions des États-Unis, de l’Europe, de l’Iran, de la Russie, de la Chine et de l’Axe de la résistance.
Il tente de fournir une analyse complète de la situation après la reprise de la guerre génocidaire contre Gaza, qui avait été suspendue par un cessez-le-feu d’une durée de près de deux mois. Le document met l’accent sur les différents facteurs qui ont influencé et continuent d’influencer cette guerre.
Le document commence par analyser les options disponibles pour la résistance palestinienne, en tenant compte de l’évolution des facteurs régionaux et internationaux, en particulier après l’arrivée du président Trump et de son impact sur la région, y compris sur Israël.
Il résume les déterminants qui gouvernent les actions de la résistance dans la phase à venir, y compris l’achèvement du processus d’échange de prisonniers, la conclusion d’un accord de cessez-le-feu, le retrait d’Israël de Gaza, et la fourniture de secours et d’abris au peuple palestinien de la meilleure manière possible. Il insiste également sur le maintien de la force de la résistance dans les cadres civils et militaires, le développement de stratégies pour faire face à toute tentative de l’isoler, de l’éradiquer ou de la détruire, et de maintenir son rôle dans toute disposition politique et sur le terrain future. Il met également l’accent sur le développement de la résistance en Cisjordanie pour contrer les projets israéliens d’annexion et de déplacement et sur l’activation du rôle de la diaspora pour soutenir la fermeté du peuple palestinien à Gaza.
Le document identifie également les principaux objectifs de la résistance dans la phase à venir, y compris le travail pour maintenir le conflit, en considérant la bataille actuelle comme une étape importante sur la voie de la libération, et la poursuite des efforts, en collaboration avec les forces palestiniennes, pour créer un front palestinien ou un cadre de soutien à la résistance et préserver les principes nationaux.
Le chercheur énumère trois options possibles pour la résistance dans le contexte complexe et difficile après l’agression israélienne qui se poursuit, soutenue par les États-Unis, le manque de soutien arabe et le silence international. Les options varient entre l’arrêt des négociations avec l’occupation israélienne et l’escalade du conflit jusqu’à ce qu’Israël accepte de passer à la deuxième phase des négociations sans condition, l’acceptation des demandes actuelles de l’occupation, la conclusion d’un nouveau cessez-le-feu et la reprise des négociations pour la deuxième phase, qui inclut un cessez-le-feu permanent et le retrait complet d’Israël de Gaza.
Le chercheur conclut que la première option, celle de cesser les négociations et de continuer la confrontation avec l’ennemi, entraînerait une souffrance accrue pour les habitants de Gaza et nuirait aux efforts de secours. Elle pourrait également affaiblir le soutien populaire et épuiser les ressources de la résistance sous le siège imposé. La deuxième option ne ferait que renforcer l’entêtement israélien, car Israël croirait que davantage de pression militaire obligerait finalement la résistance à libérer les prisonniers sans condition.
La troisième option est considérée comme la plus adaptée à ce moment. Elle consiste à poursuivre les négociations et à utiliser la question des prisonniers pour essayer d’aligner les propositions avec les conditions de la résistance, puis de passer à la deuxième phase de l’accord pour obtenir un cessez-le-feu permanent et le retrait total d’Israël de Gaza.
Le document souligne la nécessité de flexibilité dans le traitement de la question des prisonniers afin d’assurer des secours pour le peuple palestinien, tout en travaillant à faire échouer l’agression et à affronter les forces d’occupation, en infligeant des pertes humaines et matérielles à Israël, ce qui exacerberait la situation interne israélienne et perturberait ses plans.
Sur la base de cette option, le document définit plusieurs tâches que le Hamas et la résistance palestinienne pourraient accomplir dans la phase à venir, notamment traiter la bataille en cours comme un combat prolongé, susceptible de reprendre sous différentes formes. Il suggère que le Hamas et la résistance envisagent la possibilité de convenir d’un cessez-le-feu à long terme (5 à 10 ans) uniquement à Gaza, sans l’étendre à la Cisjordanie, afin de maintenir l’efficacité de la résistance et de lutter contre les actions d’annexion et de déplacement israéliennes. Cela pourrait permettre de contourner le veto imposé par Israël, les États-Unis et même certains pays arabes, et permettrait au Hamas de conserver sa force militaire, un atout pour le peuple palestinien.
Le document recommande de formuler une véritable initiative de cessez-le-feu, de la présenter à l’espace public ou directement à l’administration américaine, tout en insistant sur la nécessité d’aborder ce dialogue avec un plan clair et des garde-fous pour éviter de se laisser extorquer par Israël ou les États-Unis.
Il conseille également d’exploiter l’ouverture de canaux de communication avec les États-Unis pour essayer de développer et d’améliorer les relations avec l’Europe, la Russie et la Chine.
Le document appelle aussi à améliorer la performance de négociation palestinienne lors des négociations de cessez-le-feu en impliquant directement d’autres factions de résistance dans les discussions, en formant une équipe de négociation qui inclut des forces palestiniennes clés comme le Hamas et le Jihad islamique, avec des politiques de négociation visant à contrer les manœuvres israéliennes.
Enfin, le document exhorte à poursuivre les efforts pour affaiblir le front intérieur israélien en utilisant la question des prisonniers comme un moyen de déstabiliser le soutien interne à la guerre. Il appelle également à encourager les Palestiniens de 1948 à retrouver leur rôle, tout en activant la résistance en Cisjordanie et à Jérusalem, non seulement dans les actions militaires mais aussi dans la résistance populaire contre la colonisation et les violences des colons en Cisjordanie.
