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Thu 20-March-2025

L’occupation tue 7 Palestiniens tous les 48 heures à Gaza depuis le cessez-le-feu

mardi 11-mars-2025

Genève – CPI

Le Médiateur Euro-Méditerranéen pour les droits de l’Homme a déclaré que depuis le cessez-le-feu du 19 janvier 2025, Israël a tué 145 Palestiniens, soit environ 7 personnes tous les deux jours, tout en utilisant le siège et la famine comme moyens de « meurtre lent » dans le cadre de son crime de génocide dans la bande de Gaza.

Dans un communiqué, le Médiateur a précisé que son équipe sur le terrain a documenté la poursuite des crimes de l’armée d’occupation israélienne, que ce soit par des tirs de snipers, des drones « Quadcopters » ou des frappes de drones, visant principalement les Palestiniens lorsqu’ils tentaient de vérifier leurs maisons près de la zone tampon imposée le long des frontières nord et est de Gaza.

Il a mentionné qu’un drone israélien avait tué, lundi soir, Abdullah Ali al-Sha’ar et blessé une autre personne à l’est de Rafah alors qu’ils se trouvaient dans une zone sûre. Cela faisait suite à une autre attaque de drone, qui a tué trois frères — Mahmoud, Mohammed, et Ahmad Abdullah Ahmad — au nord-est du camp de réfugiés de Bureij, au centre de Gaza.

Le Médiateur a indiqué que Rafah avait été la ville la plus ciblée par les frappes israéliennes. Ainsi, Abdel-Moneim Ali Qishta (53 ans) a été tué dans sa maison par des tirs des forces israéliennes stationnées à la frontière avec l’Égypte, dans le quartier de Salam, au sud de Rafah, le samedi 8 mars 2025. Le même jour, un drone israélien a tué Mahmoud Hussein Farhan al-Hissi (37 ans) et Mahdi Abdullah Nadi Jargon (39 ans) dans la ville de Shouka, à l’est de Rafah.

Le Médiateur a également documenté la mort de Palestiniens supplémentaires dans des frappes répétées sur le quartier de Shujaiya, à l’est de Gaza, et dans la ville de Beit Hanoun, au nord de Gaza, depuis le début du mois de mars.

Depuis la cessation des hostilités, Israël a tué 145 Palestiniens à un rythme de 3,4 par jour et blessé 605 autres, soit 14,4 par jour, ce qui démontre la poursuite systématique des attaques contre les Palestiniens de Gaza, sans justification militaire, malgré l’arrêt des combats.

Le Médiateur a souligné qu’Israël ne se contentait pas de tuer massivement et de détruire une grande partie de Gaza au cours de ces 15 mois, mais poursuivait sa politique de génocide en imposant des conditions de vie de plus en plus meurtrières qui conduisent à un meurtre progressif et lent. Cela inclut un siège illégal qui étouffe Gaza en empêchant l’entrée d’aide humanitaire et de biens essentiels, tout en empêchant la reconstruction des infrastructures et des services vitaux pour la survie de la population, en l’absence de toute intervention internationale efficace.

Il a averti d’une catastrophe humanitaire imminente avec la poursuite du siège, car les marchés commencent à manquer de biens et d’aide, et de nombreux centres d’assistance ont cessé leurs activités, en raison de la fermeture continue des points de passage depuis le 2 mars 2025. Cela aggrave les souffrances des civils et les pousse vers une famine inévitable.

Le Médiateur a insisté sur le fait que la famine n’est pas le seul danger qui devrait alerter la communauté internationale. Il a souligné que la privation de nourriture, en particulier pour les enfants, conduit à une malnutrition aiguë, causant des dommages irréversibles à la santé, des handicaps physiques et mentaux permanents.

Il a noté que le manque de nutrition pendant les phases critiques de croissance affaiblit le système immunitaire, augmente les taux de maladies mortelles et retarde le développement cognitif et moteur, laissant des séquelles durables, même si la situation s’améliore plus tard.

Le Médiateur a averti que ces dommages sont irréversibles et ne constituent pas une simple crise humanitaire temporaire, mais une politique systématique de destruction de générations entières de Palestiniens, ce qui constitue une exécution littérale du crime de génocide, selon la Convention de 1948, qui interdit l’imposition de conditions visant à détruire partiellement ou totalement un groupe. La poursuite de cette politique sans intervention internationale efficace ne représente pas seulement un échec de la réponse humanitaire, mais aussi une complicité dans un crime de génocide documenté visant à détruire la structure démographique palestinienne.

Le Médiateur a affirmé que ce que fait Israël aggrave la catastrophe humanitaire et perpétue la famine comme un outil de génocide, soulignant que l’aide humanitaire est un droit fondamental pour les civils, en vertu du droit international humanitaire, et qu’il n’existe aucune exception ou justification légale permettant à Israël de priver les Palestiniens de l’aide humanitaire essentielle.

Il a expliqué qu’Israël ne se contente pas d’utiliser l’aide comme un moyen de pression pour réaliser des gains politiques ou militaires, mais qu’elle mène délibérément une politique systématique de famine, cherchant à créer des conditions de vie mortelles rendant impossible la survie des habitants de Gaza.

Le Médiateur a également évoqué les déclarations répétées d’Israël concernant sa coordination avec l’administration américaine actuelle, qui a exprimé clairement son intention de déplacer l’ensemble de la population de Gaza, confirmant ainsi que les crimes de famine et de coupure de l’aide humanitaire ne sont pas seulement des outils de pression dans les négociations, mais font partie d’un plan délibéré visant à vider Gaza de ses habitants, dans le cadre d’une politique de nettoyage ethnique, constituant un indicateur supplémentaire de l’intention destructrice d’un génocide.

Il a conclu que cette politique israélienne confirme le crime de génocide, conformément à la Convention de 1948 sur la prévention et la répression du crime de génocide, qui interdit l’imposition de conditions de vie menant à la destruction partielle ou totale d’un groupe. Même après le cessez-le-feu, Israël continue d’imposer des conditions coercitives et meurtrières visant à anéantir progressivement les Palestiniens en leur privant des éléments essentiels à la vie, dans le cadre d’un plan à long terme menaçant leur existence en tant que groupe national. Il a averti que la communauté internationale ne pouvait continuer à fermer les yeux sur le siège illégal imposé à Gaza, qui constitue l’un des principaux outils de génocide.

Le Médiateur a appelé tous les pays et entités concernées à assumer leurs responsabilités légales et à agir rapidement pour mettre fin au génocide à Gaza, en imposant toutes les mesures nécessaires pour forcer Israël à lever le siège de manière complète et immédiate, permettre la libre circulation des personnes et des biens sans restrictions, ouvrir tous les points de passage sans conditions arbitraires, et prendre des mesures efficaces pour sauver les Palestiniens des plans de meurtre lent et de déplacement forcé, y compris une réponse d’urgence pour satisfaire les besoins immédiats des habitants, notamment en fournissant un logement temporaire et digne.

Il a également appelé la communauté internationale à imposer des sanctions économiques, diplomatiques et militaires à Israël pour ses violations systématiques et graves du droit international, y compris l’interdiction d’exporter des armes vers Israël, d’acheter des armes israéliennes, de collaborer militairement avec Israël, et le gel des avoirs financiers des responsables israéliens impliqués dans les crimes contre les Palestiniens. Il a également appelé à la suspension des avantages commerciaux et des accords bilatéraux offrant à Israël des avantages économiques, afin d’exercer une pression supplémentaire pour mettre fin à ses crimes contre les Palestiniens.

Enfin, il a encouragé la communauté internationale à assumer ses responsabilités légales et humanitaires en ce qui concerne l’exécution des mesures conservatoires ordonnées par la Cour internationale de Justice le 28 mars 2024, afin d’obliger Israël à prendre les mesures nécessaires et efficaces, en coopération avec les Nations unies, pour garantir l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza sans obstacles ni retard, conformément à ses engagements en vertu de la Convention de génocide.

Il a appelé la Cour pénale internationale à accélérer ses enquêtes et à émettre des mandats d’arrêt contre les responsables israéliens impliqués dans les crimes internationaux commis à Gaza, rappelant aux États membres du Statut de Rome leurs obligations légales de coopérer pleinement avec la Cour et de garantir l’exécution des mandats d’arrêt émis contre les responsables israéliens afin d’empêcher leur impunité.

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